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EAN : 9782021087062
304 pages
Seuil (10/09/2015)
3.09/5   71 notes
Résumé :
Philip Anders, critique littéraire, s’interroge : pourquoi son ami l’écrivain Julian Wells s’est-il tranché les veines dans une barque, au milieu de l’étang de sa propriété des Hamptons ? Le suicide est irréfutable, ses raisons impénétrables.
En enquêtant sur leur passé commun ? un voyage en Argentine du temps de la dictature militaire, au cours duquel leur jolie guide Marisol avait disparu ? mais aussi sur l’œuvre de Julian, hantée par des tueurs aussi abom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Julian Wells, écrivain-voyageur, s'est suicidé, seul dans une barque, au milieu de son étang, dans les Hamptons. En se taillant les veines. Pourquoi ce geste si brutal ? C'est ce que se demande aujourd'hui son meilleur ami, Philip Anders, critique littéraire new-yorkais. Aurait-il su trouver les mots pour l'empêcher de se donner la mort ? Avec Loretta, la soeur cadette de Julian, ils essaient de trouver un sens à tout cela. de nature plutôt sombre et réservée, Julian a beaucoup écrit sur les tueurs en série, tel que Andreï Tchikatilo, sur la cruelle comtesse Báthory, sur les tortures de Cuenca ou encore sur le drame d'Oradour-sur-Glane. Des sujets pour le moins tragiques qui auront, au fil des voyages et des écrits, fait sombrer l'écrivain. Mais, Philip se rappelle aujourd'hui que son meilleur ami a beaucoup changé depuis leur retour d'un voyage en Argentine, de nombreuses années auparavant. Un séjour au cours duquel les deux jeunes hommes firent la rencontre de Marisol, une guide...

De Paris à Iguaçu en passant par Oradour-sur-Glane, Londres, Rostov ou encore Buenos Aires, Philip Anders nous emmène sur les traces de son ami, Julian Wells, dans le seul but de comprendre le geste de son ami. Et tenter d'en dresser un portrait, aussi juste soit-il, grâce à ses propres souvenirs, aux romans de l'écrivain et à sa soeur, Loretta. Sur fond d'espionnage, de tragédies historiques et de références littéraires, Thomas H. Cook nous plonge dans un roman profondément noir. Comme dans la plupart de ses romans, il s'intéresse ici aux relations familiales mais aussi au Mal, à la duplicité, aux apparences, à la mémoire historique, à la vérité ou encore à l'amitié. Croyances, doutes et méprises jusqu'au twist final inattendu. Un roman psychologique érudit, surprenant et enrichissant malgré quelques longueurs. L'écriture, quant à elle, se révèle dense, riche et intelligente.
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Julian Wells était un écrivain passionné, hanté par le Mal, il a écrit plusieurs livres portant sur des tueurs célèbres ou des horreurs commises dans divers pays du monde, que ce soit l'histoire d' un tueur en série russe, d'une comtesse sanguinaire, les nombreuses disparitions en Argentine ou le drame d' Oradour sur Glane en France.
Il se suicide un jour au retour d'un voyage, sans que rien ne laisse supposer qu'il n'allait pas bien.
Son meilleur ami et sa soeur mènent alors une sorte d'enquête pour comprendre cette mort, et cela les amènent à creuser toute la vie de Julian, et à revenir sur un événement qui a longtemps hanté Julian : la disparition de son guide touristique, lors d'un voyage effectué 30 ans plus tôt.

Petite déception pour le dernier roman de cet auteur que j'aime beaucoup.
Sans trop révéler l'intrigue, je dirais juste que Thomas Cook a utilisé la même recette que dans plusieurs de ses précédents ouvrages, à savoir une intrigue davantage psychologique que basée sur l'action, et une révélation finale surprenante.
Sauf que dans ce dernier roman, je me suis un peu ennuyée, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs, des passages sans intérêt direct avec l'histoire principale, et que la fameuse révélation finale n'avait franchement rien de fracassant, je me doutais d'une bonne partie depuis le début.
Le roman fait moins de 300 pages mais il m'a semblé un peu long et j'ai eu l'impression de tourner en rond et de toujours revenir sur un même événement.
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"La trahison, c'est comme un glissement de terrain dans l'âme."

Philip Anders se demande s'il connaissait si bien que cela son ami Julian Wells. Ce dernier s'est donné la mort, un soir, seul sur une barque flottant sur un lac. Philip ne comprenant pas ce suicide, décide de creuser dans le passé, dans la vie de Julian pour trouver des réponses. Pensant trouver ainsi les mots qu'il auraient pu dire à son ami s'il avait été sur la barque avec lui, pour l'empêcher de commettre l'irréparable. Ils se connaissent depuis l'enfance et sont tous deux amateurs de lettres, simplement le premier est devenu critique littéraire et Julian a décidé d'écrire des livres sur les tueurs les plus abominables de l'histoire. Afin de s'imprégner au mieux de la réalité des lieux et des esprits Julian a toujours parcouru le monde, sans attache réelle, à l'exception de sa soeur et de Philip. Mais Philip s'aperçoit qu'il n'était pas là sur la barque. Il commence alors à mettre ses pas dans ceux de la personne qu'il admirait, Julian. "J'étais allé à Paris, à Oradour-sur-Glane, à Londres, à Budapest, à Cachtice, à Rostov et maintenant j'étais revenu à Buenos Aires." En creusant le passé des souvenirs font surface et des phrases de Julian lui reviennent : "Quand on vit dans le mensonge, la vérité se paye au prix fort." Que pouvait bien signifier ces petits cailloux éparpillés dans sa mémoire ? "Refuser de grandir, disait-il, est une forme de crime." Qu'avait bien pu faire Julian ? "Avant le crime, il y a la dissimulation." Lui aurait-il caché des choses importantes, lui qui pensait tout partager avec Julian. 

J'ai beaucoup apprécié ce roman à suspens, impossible de le lâcher sans l'avoir terminé d'une traite. Thomas H. Cook a une belle plume. En outre, c'est bien construit, bien étayé et on fait un tour du monde, certes des abominations, mais c'est aussi une partie de notre histoire. le chapitre "Après" est remarquable pour clore le roman, bref je voulais savoir ! Est-ce une bonne idée ? Oh mon père, est-ce vraiment une bonne idée ?  ...."parce qu'il n'existe pas de réponse à notre zachem."
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Est-ce que je saurai être objective dans mon ressenti de cette lecture ? Je ne crois pas car j'aime trop Thomas H. Cook. J'aime l'atmosphère qu'il réussit à créer, étouffante, inquiétante, mais surtout j'aime le ton qu'il donne à son récit. Un ton modéré, continu, jamais monotone pourtant mais plutôt comme affecté d'une noire fatalité.
Julian Wells, écrivain atypique s'il en est, ses oeuvres sont inclassables, il est spécialiste des grands meurtriers: tueur en série russe, massacre d'Ouradour sur Glane, la comtesse hongroise vampire, les disparitions en Argentine, bref il écrit sur ce qu'il peut y avoir de plus glauque, de plus noir dans l'histoire des hommes.
De retour d'un voyage, par un beau matin, il descend au lac devant chez lui, prend la barque et s'ouvre les veines.
Son meilleur ami, Philip Anders se demande pourquoi et ce qu'il aurait pu lui dire pour éviter le drame. Et voilà que Philip nous amène avec lui dans sa quête de vérité. Pourquoi Julian Wells s'est-il suicidé ? Il creusera la vie de son ami, ses voyages, ses écrits, il refera les trajets parcourus et se demandera le rôle qu'aura joué la disparition de leur guide touristique lors d'un voyage en Argentine trente ans plus tôt. Comment a-t-elle pu faire basculer ainsi la vie de son ami écrivain? Et cette petite dédicace pour lui "À Philip , le seul témoin de mon crime" , quel crime ?
Philip Anders se questionne sur son amitié pour Julian alors que pour Julian, montrer l'amour que l'on porte à un ami .."n'est pas ce qu'on lui confie qui montre combien on l'aime, mais ce qu'on s'abstient de lui confier ". Tout est dans cette petite phrase.
Thomas H. Cook, avec intelligence, grande érudition et une plume plus qu'éloquente , s'intéresse encore ici au Mal, le grand , le noir comme il le fait depuis toujours. Cette vie qui n'est "qu'un jeu d'ombres", avec ses secrets, ses vices, cette âme humaine bien noire. La duplicité, la trahison, la culpabilité qui ronge, celle dont disait Julian que c'est "la fausse consolation de ceux qui n'ont pas souffert ".
Encore une fois, chapeau bas Monsieur Cook.
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Cook fait partie de mes auteurs doudou.
J'aime à me retrouver en sa compagnie, me laisser bercer par sa plume ensorcelante et embarquer dans les méandres du temps qu'il distord souvent avec brio. Dany, de son prénom.

Julian Wells est mort.
L'eau tue. La tasse il a bu, aidé en cela par le tailladage en règle de ses deux veines.
Le gars a coulé comme une pierre. Un bloc minéral de douleur qui plongea ses proches dans un profond désarroi.
Philip Anders, ami de l'écrivain trop tôt disparu et dont le suicide apparaît comme une évidence, se résoud difficilement à ce dénouement morbide.
Pourquoi ? Et si oui, comment ? Combien le p'tit chat dans la vitrine ?
Un premier leitmotiv qui le taraude désormais et auquel il se jure bien d'apporter des réponses afin de retrouver les nuits sereines et réparatrices, à base d'huiles essentielles de jojoba et d'acides aminés essentiels, qui étaient les siennes auparavant...

C'est dans un passé lointain que la réponse tu trouveras, Philip.
Pas hier. Pas avant-hier. Pas av... oui, bon, ça va, on a compris.
Mais en des temps lointains, bénis de joie et d'insouciance, que tu partageais alors avec Juju le ténébreux aux quatre coins du monde.
Alternant passé et présent, comme d'hab, Cook innove rarement dans la construction de ses écrits, le mieux représentant l'ennemi du bien, très certainement.
Un policier habilement torché à l'écriture fouillée, c'est déjà pas mal, mais si, en plus, l'on en ressort avec 0,0003 points de QI en sus, alors là c'est Byzance.
C'est pourquoi Cook, dans un noble souci de satisfaction client, répondra une fois encore à mes attentes en vantant les mérites si particuliers de quelques spécimens notoires, véritables pointures dans leur domaine, le petit monde feutré des assassins multirécidivistes. Ainsi croiserons-nous la délicieuse Erzsébet Bathory, avantageusement surnommée la Comtesse sanglante ou bien encore Tchikatilo, l'Éventreur rouge de Rostov. Ma préférence allant à ce dernier, question de sensibilité commune, j'imagine.

Le crime de Julian Wells est loin d'être échevelé.
Cook est un adepte forcené de la lenteur.
En maître coq soucieux du travail bien fait, Cook joue avec L Histoire et les secrets de famille sans faire dans la nouvelle cuisine et c'est précisément ce que j'aime chez lui.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
01 novembre 2015
L’une de ses plus sombres et de ses plus brillantes histoires. À découvrir sans faute.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas tant qu'on vieillit, me dis-je, mais plutôt qu'on vieillit dans le déclin de ses facultés intellectuelles doublé de la dégradation physique, et que cette épreuve est d'autant plus cuisante qu'on a conscience que rien ne s'améliorera jamais plus. Aucune aube nouvelle ne sera plus lumineuse que celle qui vient de se lever, et cette tristesse est d'autant plus profonde qu'elle s'accompagne de la peur de la mort.
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- Julian m'a dit que sur les murs des cellules du goulag, les prisonniers ont écrit un mot plus que tout autre, reprit-il au bout d'un moment. On ne s'y attendrait pas, à ce mot. Ce n'est ni maman, ni papa, ni Dieu.
Il parut être à nouveau en compagnie de mon ancien ami, scrutant la gravité de ses traits.
- C'est zachem.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demandai-je.
- Ça veut dire ''pourquoi''.
Le regard d'Eduardo se fit plus noir, plus intense.
- Je pense qu'il était aussi gravé dans l'esprit de Julian, ce mot, dit-il. Et qu'il y a été gravé par une trahison.
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Julian a toujours été proche des prostitués, mais je ne crois pas qu'il ait jamais sollicité leurs services.
- Parce que vous pensez qu'il aurait dû ? demandais-je.
René réfléchit, puis leva sa main droite et ferma le poing.
- Quand on est avec sa femme, avec ses enfants, et même avec ses amis, on est comme ça, dit-il. Mais quand on est avec une pute, on est comme ça.
Il ouvrit sa main comme s'il libérait un oiseau de sa cage.
- On peut lui dire les vérités qu'on cache aux autres, poursuivit-il. Qu'on déteste la vie qu'on mène, que ses amis sont stupides, qu'on est détruit par son travail, qu'on est un imposteur à ses propres yeux.
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L'enfer, ce n'est pas les autres, me dis-je m'inscrivant en faux contre la célèbre formule de Sartre ; c'est ce que nous faisons aux autres.
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Les murs du Chapeau-Noir exhalaient une humidité moisie qui n'était pas sans m'évoquer un bouge à marins dans un port. J'aurais pu me croire à Marseille ou à Naples, mais je ne sais pourquoi - peut-être à cause de la présence des quelques Maghrébins -, je l'associais, en un artifice de la pensée très littéraire, à l'ancienne Cadix, connue des Phéniciens, comptoir commercial immémorial peuplé de toutes sortes d'aventuriers et de déserteurs, havre de paix pour l'engeance criminelle de deux continents, sûrement la première ville d'intrigues au monde.
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Evidence Of Blood Trailer 1998
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