Les annales de la Compagnie noire est une saga de
Glen Cook qui me faisait de l'oeil depuis un moment déjà. Par chance, on m'a prêté le premier tome, La Compagnie noire, en décembre et, s'il m'a fallu du temps pour m'y mettre, c'est maintenant chose faite !
Les annales de la Compagnie noire suit le parcours d'une troupe de mercenaires. le narrateur s'appelle Toubib et, tout comme d'autres l'ont fait avant lui, il rédige l'histoire de la Compagnie, les annales. Au début du roman, alors que la Compagnie est employée dans la ville de Béryl, un navire noir y accoste. Son commandant, Volesprit, souhaite engager la Compagnie. Et c'est ainsi que la troupe de mercenaires va se retrouver dans le Nord, à servir la Dame par le biais de Volesprit. La Dame est une femme redoutable et mystérieuse qui souhaite asservir les terres du nord. Les batailles, consignées par Toubib, s'enchaînent ; l'historien partage avec nous aussi bien ses doutes que les complots qui se trament, la vie de la Compagnie, etc. Il ne nous cache rien.
Et ce que j'ai aimé, pour commencer, c'est que la Compagnie s'offre aux plus offrants et il s'avère alors qu'elle se retrouve, et nous avec, du côté des « méchants » – en tout cas c'est ainsi que la Dame et ses Asservis nous sont présenté·es. Cela donne une certaine ambivalence au récit : le narrateur nous parle de choses effroyables, on a envie de se ranger du côté des rebelles, mais on ne veut pas qu'il arrive du mal à nos héros. Déjà parce que Toubib nous est sympathique, que Qu'un-Oeil, Gobelin, Corbeau, le Capitaine, et plein d'autres encore sont attachants à leur façon, mais aussi parce que même des Asservis comme Volesprit nous montrent une part d'humanité. Bien sûr, Toubib étant le seul rédacteur de ce tome des annales de la Compagnie, se sont souvent les mêmes individus qui ressortent de son récit.
En parlant du travail d'historien de Toubib, je me rend compte qu'il y a une chose importante dans ce livre : la narration, que j'ai d'ailleurs beaucoup aimé. Les événements suivent une chronologie somme toute classique, on sait quel personnage est sorcier, lequel est soldat, médecin, etc. En revanche, Toubib ayant vraisemblablement écrit d'autres tomes des annales auparavant, nous n'avons pas de précisions, de descriptions, sur ses compagnons d'armes si ce n'est parfois un détail par-ci, par-là. Cela a de quoi laisser perplexe, dit comme ça, mais il s'avère que c'est en fait efficace ;
Glen Cook a fait un très bon travail là-dessus car, bien que nous soyons plongé·es directement au coeur de l'histoire, nous assimilons rapidement qui est qui, qui fait quoi, quelles sont les relations des uns avec les autres… Et, très vite, nous voulons voir l'évolution de la Compagnie noire, nous voulons connaître son futur.
En fin de compte, une seule chose m'a gênée au début du livre : où étaient donc les femmes, exceptées celles travaillant dans des bordels ? Ça me titillait mais j'aimais ma lecture alors j'ai poursuivi. Et je n'en ai que plus aimé ce bouquin : il y a bien des femmes, et pas seulement la Dame, et elles sont franchement balèzes. J'ai donc encore plus envie de lire la suite !
Avec La Compagnie noire, nous avons-là un classique de la dark fantasy menée tambour battant par une troupe de mercenaires sans foi ni loi mais attachants. Une narration concise et efficace avec Toubib qui nous raconte l'histoire de la Compagnie, des complots à foison, voilà de quoi satisfaire de nombreux lecteurs et lectrices !
Je vous recommande fortement de découvrir cette saga par le biais des intégrales, cela vous évitera quelques frustrations une fois la lecture du premier tome terminée.
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