AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 137 notes
Master of the Delta
Traduction : Philippe Loubat-Delranc


Le polar a aussi ses conteurs. On évoquera bien sûr James Ellroy, capable de récits classiques tel "Un Tueur Sur La Route" aussi bien que d'oeuvres plus spécifiquement "ellroyesques" comme l'admirable "Grand Nulle Part", et Ed McBain, plus direct, plus cinématographique dans sa conception du roman et certainement l'un des meilleurs dialoguistes qui soit. Il y a aussi, dans un style bien à lui, Jo Lansdale dans ses meilleures performances comme "Les Marécages" ou "Du Sang Dans La Sciure" - nous y reviendrons.

Comme Lansdale, Thomas H. Cook vient du sud des Etats-Unis et par delà la traduction, on sent bien, chez lui, l'influence de ce poète graphomane de génie que fut Thomas C. Wolfe. Mais Cook sait les barrières que lui impose le polar et il les respecte. Mieux : il s'en sert. Ce mélange d'un style qu'on peut, sans exagération, qualifier de raffiné avec la violence inhérente à toute intrigue de polar, aboutit à un résultat pour le moins étonnant et, dans ce cas précis, éblouissant. D'autant que l'auteur nous a préparé une "chute" qu'on ne voit pas arriver avant qu'elle ne nous dégringole sur la nuque. C'est du grand art.

Le décor et l'intrigue se mettent lentement en place - on prend son temps, dans les Etats du Sud. Les personnages sont extrêmement fouillés et complexes. Souvent, le lecteur se dit : "Ah ! ça y est, je vois où l'auteur nous mène !" Et tout aussi souvent, il finit par se retrouver en train de patauger dans la mauvaise direction. le principe du retour en arrière est, lui aussi, utilisé avec une subtilité extrême. Bref, à moins d'être un fanatique du gore, des personnages creux et du premier degré (mais si, il y en a qui adorent ! ) on ne peut que succomber à l'atmosphère de ce roman profondément noir qui se fonde sur l'une des règles que la vie nous apprend souvent trop tard : à savoir que certains jouent leur destin avec des dés pipés et qu'il n'y a malheureusement personne pour les mettre en garde.

Un excellent roman, vraiment - un roman qui vous donne envie de découvrir d'autres oeuvres de son auteur - et aussi un roman qui confirme une fois encore, s'il le fallait, que le polar est un genre à part entière de la littérature. ;o)
Commenter  J’apprécie          280
Ayant beaucoup aimé 'Les feuilles mortes', je me suis lancé dans la lecture de 'Les leçons du mal' cet été et je n'ai pas été déçu.
Ce livre raconte l'histoire d'un professeur de lettres qui décide d'apporter son soutien à l'un de ces élèves, qui est mis à l'écart par la plupart des élèves, car son père a été accusé du meurtre d'une étudiante quinze as plus tôt. L'histoire se passe dans une petite ville du Mississippi encore marquée par le racisme et l'intolérance. Thomas H. COOK alterne entre les souvenirs du professeur et sa vie actuelle et dresse le portrait édifiant d'une Amérique profonde où la violence est omniprésente.
Un livre à conseiller.
Commenter  J’apprécie          260
Je suis très souvent critique sur la traduction française du titre original d'un livre. Les formules choisies en français éloignent régulièrement le lecteur du thème retenu par l'auteur, voire n'éclaircissent pas la teneur du livre. C'est pourquoi, j'aime vérifier le titre dans sa langue d'origine. Pour une fois, je vais me contredire. Je trouve que le choix des Leçons du Mal pour ce roman de Thomas Cook est plus judicieux que Master of the Delta, le maître du Delta.

Le delta en question est celui du Mississipi. Nous sommes dans les années 60-70, ce n'est pas clairement précisé. Encore marquée par son passé, la région cultive les distanciations sociales entre ceux qui habitent les belles demeures à colonnades et les ouvriers et employés du bas quartier des Ponts. Pas de racisme sur fond de Guerre de Sécession dans ce roman. Uniquement deux mondes qui se connaissent, dont l'un a toujours servi l'autre. Un seul endroit brasse pour un moment ces deux communautés, le lycée local.

Alors quand Jack, professeur issu de la haute société, cherchera à élever ces adolescents des Ponts vers un monde meilleur par la réussite scolaire, il découvrira que son utopie n'amènera pour eux que malheurs et désillusion. Sans en dévoiler plus, Thomas Cook nous offre un magnifique roman sur la conséquence de nos actes; les meilleurs pouvant amener aux pires. Ne dit-on pas que l'Enfer est pavé de bonnes intentions ?

C'est très bien écrit, et donc très bien traduit par Philippe Loubat-Defranc. Beaucoup d'émotions dans ce roman qui suit une trame policière pour nous amener à sa conclusion.
Commenter  J’apprécie          230
Au soir de sa vie, Jack Branch se souvient de l'année 1954, lorsqu'il était un jeune enseignant d'une vingtaine d'années au lycée de Lakeland, sa ville natale. Issu d'une riche famille dont le seul nom ouvre toutes les portes, il avait pourtant, comme son père avant lui, choisi l'enseignement. Et, cette année-là, il donnait un cours de rattrapage avec pour thème le Mal sous toutes ses formes. Dans sa classe, il avait été intrigué par Eddie Miller, un élève effacé et solitaire. le garçon, mis à l'écart par ses camarades, portait le poids de la culpabilité de son père, le "tueur de l'étudiante", mort en prison quinze ans auparavant. Jack, n'écoutant que son coeur romantique, décidait de prendre Eddie sous son aile et de l'inciter à enquêter sur son père afin de s'en délivrer. Mais il était loin de se douter qu'un simple devoir d'étudiant allait bouleverser l'équilibre de sa petite ville du Sud et aboutir à un terrible drame...

Les leçons du mal n'est pas un polar au sens classique du terme, c'est plutôt un roman noir -très réussi d'ailleurs. Ce qui fait sa force, ce sont les aller-retour entre le présent et le passé dans le récit du narrateur et surtout la sensation, puis la certitude, du drame à venir. La tension latente tout au long du roman met les nerfs à vif, expose à toutes les hypothèses et donne surtout envie de tourner les pages pour enfin, comme une délivrance, savoir ce qui s'est réellement passé.
Mais outre cette intrigue très prenante, Thomas H. COOK nous raconte aussi l'histoire d'une petite ville du Sud des Etas-unis figée dans le temps. En 1954, l'esclavage est bien sûr aboli mais les mentalités n'ont pas changé. Les noirs vivent en marge de la ville et les riches propriétaires entretiennent leurs domaines et leurs gloires passées dans le quartier préservé des "Plantations". Entre les deux, survivent ceux des "Ponts" avec leurs lots de chômage, d'alcoolisme, de violence et d'avenirs bouchés. C'est dans ce contexte de clivages sociaux et raciaux exacerbés que Jack Branch décide de changer la vie d'Eddie Miller en lui ouvrant de nouvelles perspectives. Déboussolé par un père proche de lui intellectuellement mais si distant physiquement, inexpérimenté dans son rôle d'enseignant, un peu maladroit et souvent pédant, le jeune Jack se laisse prendre au jeu de Pygmalion jusqu'au moment où il ne pourra plus maîtriser ni les faits ni ses sentiments et on le retrouvera longtemps après, vieux, fatigué, retiré du monde et marqué à vie par le drame de 1954.
J'ai beaucoup aimé ce récit. J'ai trouvé les personnages et leur psychologie finement travaillés et malgré le drame latent je me suis laissée bercer par l'atmosphère du Sud profond. J'ai quitté Lakeland le coeur d'autant plus serré que la fin, magistrale, réserve une surprise de taille qui laisse un goût amer...
Une belle découverte pour ce premier titre du jury Seuil Policiers. Merci à l'éditeur et à Babelio.
Commenter  J’apprécie          220
Je voudrais d'abord remercier Babelio, chez qui j'ai gagné ce livre. Je ne connaissais pas du tout, mais la première de couverture m'intriguait fortement.
Comme une partie d'échecs, dès le premier pion placé, tout est joué. La table de jeu est la petite ville de Lakeland et les pions sont les élèves et les professeurs du lycée.
Jack Branch, que nous découvrons au début, se remémore cette période où il fut professeur au lycée de Lakeland et comment il est à l'origine d'un drame horrible. le récit est ponctué des moments forts du procès qui a suivi. Mais là où réside toute l'originalité du roman, nous ne découvrons la vérité qu'à la fin. Nous n'enroulons pas la bobine, nous défaisons doucement l'ouvrage afin de revivre les origines du mal...
Chaque personnage est décortiqué et replacé dans le décor. Ils sont les éléments fondamentaux d'une histoire banale mais tragique. C'est dans leur geste, leur comportement, leur mot qu'est la réponse.
L'angoisse monte doucement, et le lecteur est entrainé indubitablement dans une spirale sans fond. On sait qu'il a été commis l'irréparable, mais il faudra attendre la toute fin pour savoir et comprendre : c'est machiavélique !
Comment ne pas sombrer dans la psychose ? Mais que s'est-il passé ? Pourquoi ? Ces interrogations excitent la curiosité du lecteur et l'empêche de fermer ce roman avant d'avoir une réponse claire... Les pions se déplacent sur le grand échiquier de la vie et l'on assiste impuissant à un dénouement morbide...

En bref, un roman policier original et délicieusement machiavélique, où le mal n'est pas forcément où on l'attend...
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
Commenter  J’apprécie          170
Les leçons du mal de Thomas H. Cook
Voilà donc le premier roman que j'ai lu dans le cadre du jury mis en place par Babelio et les éditions du Seuil.
J'avais déjà lu il y a quelques années « Les instruments de la nuit », roman envoûtant malgré ou à cause de sa noirceur et j'attendais avec une certaine impatience ce roman-ci : je n'ai pas été déçue !
L'action se passe dans le Sud profond, en 1954, soit avant la lutte pour les droits civiques. Dans une petite ville du delta du Mississippi, les classes sociales sont géographiquement réparties : les noirs – qu'on appelle encore des « nègres » – sont cantonnés dans des zones périphériques, rendus quasi invisibles, puis il y a « les ponts », un quartier plutôt misérable où le Ku Kux Klan recrute, le centre-ville et enfin « les plantations » où les grandes familles continuent, dans leurs superbes demeures en déclin, à entretenir des souvenirs de leur grandeur.

Comme son père avant lui, Jack Branch vient précisément d'une de ces maisons blanches et aristocratiques à la colonnade imposante. Il est professeur au petit lycée de la ville qui accueille principalement des jeunes des « Ponts ». de temps à autre, il rend visite à ce père qui n'a plus quitté sa propriété Great Oaks depuis qu'il a échoué à mettre fin à sa tentation des « grands fonds » dans ce qu'on appelle pudiquement « l'incident ». Il s'y consacre à l'écriture : une biographie de Lincoln – alors qu'il vénère les grands généraux confédérés – et un journal intime que son fils n'a jamais pu lire.
Jack, engoncé dans ses préjugés de classe, a une haute idée de sa mission civilisatrice ; plutôt imbu d'une érudition maladroite, il a décidé de faire travailler ses élèves « sur le mal », accumulant au fil des leçons les exemples illustrés des pires horreurs que le monde ait connues, leur faisant lire divers romans pour finalement leur demander un travail sur un responsable du mal.
Gâté par le sort, je n'ai pas su voir les ténèbres ni ce qu'elles dissimulaient. Jusqu'au moment fatidique, le mal s'est tenu à distance, circonscrit à de simples notes de cours sur les crimes perpétrés par des armées, des foules et des individus sanguinaires, auteurs d'actes abominables que j'exposais avec passion à mon auditoire d'élèves captifs. » (p.13)
Mais Jack ne s'en tient pas là : convaincu de la mission morale de l'enseignement, il veut sauver un de ses élèves et lui ouvrir un destin auquel il n'aurait jamais pu espérer avoir accès.
« Par la malchance qui avait voulu qu'il ait la chance de le connaitre », c'est Eddie Miller, le fils du « tueur de l'étudiante » qui bénéficiera de cet intérêt…
Toute cette histoire qui a bouleversé sa vie, Jack la raconte plusieurs décennies plus tard, au gré de ses souvenirs.
Ce roman terrible est parfaitement synthétisé par son titre m'a vivement impressionnée, au point que régulièrement, j'ai éprouvé le besoin de fermer le livre, de le déposer sur la tablette du train dans lequel je passe deux heures par jour à lire… je me sentais oppressée, proche de ces grands fonds où sombre le père de Jack. Cette tension permanente vient de la prémonition tout aussi permanente d'une catastrophe proche : assez diaboliquement l'auteur fait intervenir dans son récit des bouts de dialogues extraits des minutes d'un procès que j'ai attribuée successivement, au fil du texte, à l'un ou l'autre crime que Cook ou son narrateur me suggérait.
Que ressent Jack tant d'années plus tard ? Il ne nous le dit pas explicitement mais il est clair qu'il paie très cher ses illusions de classe, sa prétention que, peut-être, comme bien d'autres professeurs sans doute, j'ai partagée, à devenir une sorte de Pygmalion tout puissant. Malheureusement, d'autres que lui ont payé également ses errements. quant aux relations qu'il entretient avec sa famille et son père en particulier, c'est une autre faille qui précipite les évènement.
Et l'on pense au début de l'Enfer que Jack explore dans ses recherches sur le mal : « Vous qui entrez, perdez tout espoir… » (Dante)
Commenter  J’apprécie          170
Parler de ce livre est un peu difficile. Les leçons du Mal est le deuxième livre que je lis de Thomas H. Cook, grand auteur anglophone plusieurs fois récompensé. Ma découverte de cet auteur ayant été un véritable délice, et ayant plusieurs fois voulu retenter l'expérience d'un nouveau roman, c'est avec joie que je postulais pour Les Leçon du Mal.
Mais donner un résumer de ce livre m'est un peu compliqué et j'ai d'ailleurs trouvé le résumer de la quatrième de couverture légèrement déformé et le genre "policier" légèrement trompeur.

De fait, nous allons suivre en narration interne, "je", le professeur Jack Branch, enseignant, au lycée de Lakeland, des cours sur le Mal. Ce professeur, célibataire, vient d'un milieu aisé et la chance lui a plutôt sourit pour le moment. Mais voilà qu'il va nouer une "étrange" relation avec Eddie Miller, le fils d'un meurtrier. Et Jack va lui suggérer d'écrire sur son père dans la cadre d'un travail donné dans son cours.

Les deux personnages principaux sont Jack et Eddie. Comme je l'ai dit plus haut, Jack Branch enseigne des cours sur le Mal, autrement dit, ils racontent des histoires où le mal est incarné, matière plutôt subjective ai-je trouvé... Il est un peu compliqué de décrire le personnage à cause du style du roman, dont je parlerai plus loin. Néanmoins, j'ai trouvé que ce personnage peut-être un peu naïf et très optimiste, était quelqu'un d'agréable à vivre. Malheureusement, il se transforme en quelqu'un de taciturne et de méfiant vers la fin du bouquin et commet d'irrévocables erreurs à cause de cette paranoïa et de cette jalousie qui m'ont néanmoins paru justifiée.
Eddie Millier, le second personnage principal, est un jeune homme qui vit très mal le fait d'être "le fils du tueur de l'étudiante" (c'est tout à fait normal !) Il vit renfermé sur lui-même, se noie dans la masse, est taciturne... et pourtant, il ne demande qu'à être aidé. Il manque de confiance en lui, chose qu'il pourrait trouver en Jack Branch, ainsi que d'un "père" adoptif. Néanmoins, la trace de son ascendance régnera perpétuellement sur lui, ombre d'un passé irrévocable et d'une fatalité que rien n'effacera : chose que ce roman démontre bien.
Ce sont deux personnages attachants. Mais, et on s'en rend compte après coup, nous ne pouvons nous défaire de la méfiance que nous éprouvons pour Eddie, malgré la pitié qu'il peut nous inspirer. C'est tout le travail de l'auteur : Eddie restera "le fils du tueur de l'étudiante."

Du côté de l'histoire, dressée quelque part dans le passé mais assez proche de nous (je dirais les années 50/60), pas de défaut particuliers si ce n'est deux remarques que je souhaite tout de même faire. Tout d'abord, j'ai trouvé que le genre "policier" ne convenait pas à ce roman. du moins, c'est une opinion personnelle, mais je ne m'attends pas à ça d'un policier.
Ensuite, j'ai trouvé la quatrième de couverture trompeuse : on nous parle de la disparition d'une fille et tout accuse Eddie. Or, cette disparition est un évènement certes majeure pour l'histoire, mais qui ne concerne qu'une vingtaine de pages ! Or n'était-ce pas là le roman policier ?
Et toujours dans cette quatrième, on termine en posant la question : "Le Mal se donne-t-il un héritage ?" et j'ai trouvé que le livre ne traitait pas vraiment la question. du moins aurait-elle pu être plus approfondie et plus explicite, peut-être si l'histoire avait été présentée complètement différemment...

Il est cependant un fait incontestable : l'auteur possède une qualité d'écriture et un style de narration qui démontre un talent certain. Cependant, le style de ses romans est particulier et pourra en déstabiliser plus d'un, voire même déplaire ! C'est justement ce style particulier qui me plait vraiment, et qui donne un côté philosophique à ce livre, mais qui ne convient pas au côté "policier". de fait, l'histoire est racontée par Jack Branch après le fait, alors que c'est un vieux monsieur. Il revient sur cette époque de sa vie, et ce sont des mots/expressions comme "malheureusement" "si j'avais su" "mais je ne savais pas encore"... qui sèment le suspense et nous suggèrent de sinistres présages. Dans ce roman, nous avons aussi des bouts d'un procès dont nous savons rien (nous ne comprenons pas qui est l'accusé de la victime et c'est aussi le suspense du livre).

Le roman est découpé en cinq parties mais j'avoue ne pas toujours avoir compris les séparations. L'histoire est entraînante malgré de longs passages narratifs qui pourront déplaire à beaucoup et qui pourtant se lisent très facilement et très tranquillement grâce à la plume de l'auteur. Je n'ai trouvé à ce roman, aucune longueur malgré ces longs passages narratifs sur les remises en question/interrogations de Jack. En fait, je n'ai vraiment rien à reprocher à ce livre. Alors, pourquoi n'est-ce pas un coup de coeur comme Les feuilles mortes ? [que je vous recommande vivement !!]

Bien qu'ayant vraiment apprécié ma lecture, et ayant un plaisir certain à me replonger chaque fois dans le livre et un fois commencé, ne ressentant pas l'envie de le reposer, je n'ai pas été transportée. Peut-être parce que la manière dont a été traité le sujet ne m'a pas convenu ? Parce que je m'attendais à autre chose ? Ou peut-être le sujet m'attirait-t-il moins ? Je ne saurais dire. Bien que ce ne soit pas un coup de coeur, je ne regrette en rien ma redécouverte de l'auteur et je considère cette lecture comme agréable et je ne manquerai pas de faire découvrir l'auteur autour de moi !

Un mot sur la fin ? Triste comme l'auteur nous le fait sentir dès le début mais celui-ci ne souhaite pas faire pleurer son lecteur et nous restons à distance du drame. Cependant, j'ai beaucoup aimé la dernière page à laquelle je m'y attendais sans m'y attendre.

Que conclure ?

Le style particulier de l'auteur ainsi que les qualités d'écriture, nous dresse une histoire différente de ce que l'on pourrait s'attendre mais agréable et très intéressante. Les personnages y sont intéressants et attachants, l'histoire est bien menée et finement ficelée. L'auteur mène le lecteur habilement à une conclusion certaine : On ne peut s'empêcher de juger les personnes par leur nom, par leur ascendance ou par leur famille même si ces personnes sont radicalement différentes. Les seules remarques que l'on pourrait faire seraient que le genre "Policier" ne convient pas trop et que la quatrième de couverture laissait aspirer à autre chose.
Je recommande donc ce livre à ceux qui ont lu et aimé d'autres livres de cet auteur, aux amateurs de policier bien que ce ne soit pas du policier pur et dur mais plutôt un roman qui fait réfléchir et une recherche sur son identité.

Je remercie une dernière fois le forum Livraddict pour ce partenariat et la découverte de cette agréable lecture !
Lien : http://freelfe.blogspot.fr/2..
Commenter  J’apprécie          160
Jamais lu un Thomas H Cook de mauvais. Une valeur sûre, comme le nutella.
Commenter  J’apprécie          120
Un nouveau roman, un nouvel auteur. Thomas H. Cook et ses Leçons du Mal (Master of the Delta, en langue originale), explicite dans sa version française - le roman tourne autour de ces leçons, de ces fameuses leçons sur le Mal, cours proposé par Jack Branch, professeur et narrateur du récit, souvent définit comme le fils de son père, le vieux Branch, renommé dans toute la ville.

La relation, maître, véritable master qui agit dans l'ombre en toute impunité, qui noie les personnages dansla bourbe trouble de son delta. "Tu n'es pas quelqu'un, tu es le fils de ton père", phrase bourdonnante, irritante, récurrente. Une phrase qui va rapprocher les deux protagonistes principaux : Jack, comme le fils du grand professeur Branch; Eddie Miller, comme le fils du "tueur de l'étudiante", Deux pères illustres, aux deux extrêmes de la hiérarchie. Et pourtant, le professeur va voir en son élève son double, ce jeune homme qui essaie, tant bien que mal, de s'enlever son tatouage, apposé à la naissance. Tenter de s'en sortir. Là aussi, une question de relation. Comment définir cette relation professeur-élève ? Jusqu'où peut aller sa compassion ? Son soutien ? Lorsque le sujet du prochain devoir de ce cours sur le Mal est un exposé sur un personnage emblématique - et qu'Eddie décide d'enquêter sur son père - l'engrenage est lancé. Bribes, fragments d'enquête, photos retrouvées, que le jeune s'efforce de répertorier scrupuleusement. le lecteur, lui, obtient d'autres fragments, ceux d'un témoignage, d'un interrogatoire, situé post-trauma où Brach revient sur un Mal passé et tente de comprendre comment cela a pu se produire. Oui, mais quoi ? le lecteur voit trouble, ces bribes ne permettent pas d'y voir clair, et l'écrivain, de sa plume ô combien habile, se plaît à entretenir le suspens. Tout est là pour nous perdre, l'amour et la relation avec Nora Ellis, la complicité rageante entre Eddie et le vieux Branch, la rivalité avec d'autres élèves, de fausses pistes. Lorsqu'on s'approche de l'ancien lieu de crime du père d'Eddie, on se cripse - on attend - avec une certaine perversion, cet évènement indicible. Et il arrivera, ou ... n'arrivera pas. Tant de spéculations, tant d'attente, et finalement, le coup de théâtre n'impressionne pas, et déçoit de simplicité. Mais l'habileté de Thomas H. Cook nous impressionne. Lui aussi, nous a mené sur une fausse piste, celle de l'extraordinaire, alors qu'il fallait rester raisonnable. Lui aussi a succombé à la tentation de trouble, en faussant notre relation, auteur-lecteur, auquel on avait entièrement confiance. Encore ces satanées relations, dont les racines semblent ne plus avoir de limites. Ce sont elles, les véritables tisseuses d'histoires, qui lient personnages et mots entre eux. Plume ingénieuse à n'en pas douter, plume plutôt "littéraire" pour un policier au domaine plus subtil - pas de crime sanglant, pas de massacre organisé à élucider - juste les méandres d'un esprit encombré par un Mal rongeur et par une soif d'évasion. Ici, pas de doutes, la plume sauve le récit, même si l'on s'attache à ces personnages déterminés, dans tous les sens du terme. Une belle leçon d'écriture.


Lien : http://bookkingdom.overblog...
Commenter  J’apprécie          120
Avant toute chose, je tiens à Remercier Livraddict et les éditions Points pour ce joli partenariat, qui fut une très belle découverte.
J'ai adoré la prose de l'auteur. Je trouve qu'il écrit à la perfection, la description de l'univers, les élèves, les professeurs, les cours de Mr Branch, j'ai tout vécu comme si j'y étais et que j'allais moi aussi devoir rédiger un devoir sur le mal absolu.
Les différentes scènes sont décrites juste ce qu'il faut pour permettre au lecteur d'être tenu en haleine et d'avoir toujours envie de découvrir un peu plus de choses sur Eddie, Jack, Sheila et les autres.
J'ai apprécié l'évolution de la relation entre un père et son fils, les différents sentiments traités, de la jalousie à la frustration en passant par une bonne dose d'amour, le tout pour un mélange assez réussi.
Encore une fois, la prose de Thomas H. Cook y est pour quelque chose, et je ne regrette absolument pas de m'être lancée dans cette aventure, car rarement le style d'un auteur m'a autant plu. Et cela est encore plus vrai qu'à la lecture du résumé, je ne m'attendais vraiment pas à ce genre d'histoire, formatée que je suis aux auteurs anglo-saxons experts de scènes monstrueuses et sanglantes, c'est avec délectation que je me suis trompée sur le compte de cet ouvrage...
Lien : http://lovelybook9.blogspot...
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (350) Voir plus



Quiz Voir plus

Les liens du sang

Comment Dave surnommait son père?

Père
Le Vieux
Papi

15 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Les liens du sang de Thomas H. CookCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..