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Critique de Crossroads


Si Jésus, catégorie poids plumes, multipliait les pains, Cook, lui, rend la vue aux aveugles...

Lorsqu'un gamin alors âgé de neuf ans et rentrant de l'école pour y engloutir son 4h à moteur apprend que son paternel a décimé toute la petite famille avant de se faire la belle, peut-il raisonnablement se construire dans la joie et l'allégresse ? Sortez feuille triple moyen carreau format C5 et crayon 4 couleurs, vous avez deux heures...

Steve Farris, Stevie, est aujourd'hui mari et père. Un bon boulot, un environnement familial aimant, le traumatisme semble à l'état de veille. Aussi, lorsque Rebecca qui enquête sur ce type particulier de tragédie familiale vient à solliciter sa mémoire en sommeil et bousculer ses certitudes, l'homme vacille au profit d'une véracité terrifiante qu'il avait jusqu'ici occulté.

Cook aime travailler sur la famille. Elle est son terreau, son inspiration, sa ligne directrice.
Mémoire Assassine n'échappe pas à la règle. le sujet interpelle doublement puisque l'affaire Dupont de Ligonnès qui défraya la chronique en Loire-Atlantique y fait écho tout au long du bouquin.
Dévorer ce petit bijou rétrospectif, c'est souffler sur les braises d'une enfance meurtrie et plonger dans les méandres tortueux d'un esprit flétri, altéré par des faits passés qu'il se refuse à accepter, sa bonne santé mentale en dépendant.

Cook, doucement, lève le voile sur ce terrible drame au rythme des réminiscences de l'ami Stevie qui se livre pour finalement se délivrer. Une mère effacée, une soeur complice, un grand frère tyrannique et un géniteur complexe, quatre acteurs aux rôles prédéfinis qui n'ont peut-être pas montré leur vrai visage.
Cook repose également la question de l'hérédité dans la violence - cf Les Leçons du Mal – tout en y traitant de ses répercussions possibles au sein de sa propre cellule familiale.
L'écriture est toujours envoûtante. le lecteur, en totale empathie avec un Stevie déjà bien amoché, assiste, impuissant, à l'effondrement de toutes les digues salvatrices qu'ils s'était construit au fil des ans pour finir, tout comme notre triste héros de l'amer, terrassé par un final palpitant aux allures de " gros pain dans ta tronche ".

Un Cook au sommet de son art !
Un grand merci à Babélio et aux éditions Points.
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