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Critique de Bookworm84


J'ai connu l'histoire du Dernier des Mohicans via le film qui en a été tiré par Michael Mann. Un film que j'apprécie énormément et que je continue de revoir avec plaisir. C'est d'ailleurs après un énième visionnage que je me suis dit que découvrir la source de l'histoire, à savoir l'ouvrage de J. F. Cooper, pourrait être intéressant.
Après lecture, il s'avère en effet que le film a opéré plusieurs changements dans l'intrigue - les couples ne sont pas les mêmes, les comportements diffèrent quelque peu, et d'autres changements encore. Mais je dois avouer, après cette lecture, que je préfère l'adaptation de Michael Mann au livre.
Pourquoi ? Tout d'abord en raison de l'écriture. Je ne sais si c'est la traduction ou le style d'origine, toujours est-il que le récit est fait d'une façon qui m'a semblé distanciée, détachée. Impossible pour moi de me plonger complètement dans l'histoire comme dans le film, j'étais en permanence déconnectée lors de longs passages descriptifs détaillant une kyrielle de petites actions ou lors des phrasés datés, trop datés même.
L'autre raison, c'est que l'on perçoit la vision typique des Amérindiens par les personnes de l'époque (Cooper a vécu aux XVIIIe et XIXe siècle). A savoir : soit ce sont de sauvages sanguinaires et cruels, soit, s'ils aident les amis, ils sont considérés comme étrangers, naïfs, bref, encore une fois à part. Les Français - ennemis de l'époque - sont aussi traités comme des êtres fourbes, notamment lors de l'attaque (historique) par les Indiens des anglais quittant le fort pour le laisser aux Français. Cooper dénonce le marquis français, Montcalm, comme entier responsable pour avoir fermé les yeux dessus. Or, si j'en crois Wikipédia, les Français sont intervenus mais tardivement, et ils avaient empêché 2 fois auparavant pareilles attaques.
Enfin, le récit traîne en longueur entre traques dans la forêt, enlèvements en série des deux soeurs qui font office de pâles figurantes (Cora bénéficie d'un rôle plus consistant à l'écran), dialogues ampoulés d'Oeil de Faucon, termes anciens non explicités (le terme "désert", qui à l'époque désigne les espaces non habités par l'Homme), attaques des Indiens à grands renforts d'adjectifs les désignant comme sauvages, etc.
Bref, j'ai fini par lire en diagonale les dernières pages, et je préfère de loin l'adaptation de Michael Mann, même si elle ne respecte pas vraiment l'ouvrage d'origine. Je pense que ce dernier, s'il pouvait plaire à l'époque, souffre malheureusement aujourd'hui de ce langage daté et, surtout, de sa vision d'époque de l'Amérique du nord.
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