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Histoires de Bas-de-Cuir - Roman tome 4 sur 6
EAN : 9782264002877
513 pages
10-18 (17/06/1994)
3.69/5   24 notes
Résumé :
Constitué de cinq romans, dont le très célèbre Dernier de Mohicans (qui porte le sous-titre Histoire de mil sept cent cinquante-sept), le cycle de Bas-de-Cuir raconte l'aube américaine, déchirée par la guerre franco-anglaise et par les luttes des tribus indiennes ralliées à l'un ou l'autre camp.
C'est, décrite en direct, la vie de ces "découvreurs" obscurs et héroïques, que furent les premiers trappeurs, les premiers colons qui repoussaient toujours plus loin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avais été déçue par "Le dernier des Mohicans" simplement parce que le rythme de l'action du roman contrastait par trop avec celui de l'adaptation cinématographique, trépidante. Pourtant, la qualité littéraire était là, indéniable.

Il en va de même avec "Les pionniers", un récit écrit avant le susnommé mais plus tardif dans la chronologie historique. Nous sommes dans l'Est des USA, à la fin du XVIIIème siècle. Les colons britanniques, devenus américains, ont défriché assez d'espace sauvage duquel les Indiens ont été brutalement chassés pour implanter leur "civilisation". Villages, cultures, forêts, lois, tout se met en place et est assujetti à l'homme ou assujettit l'homme, c'est selon.

Dans ce contexte, le juge Temple règne comme un monarque. Libéral et conservateur à la fois, il a pour chacun un dessein. Sur ses terres vivent plusieurs familles laborieuses dans une sobriété typique des pionniers. le récit offre d'ailleurs de ce point de vue un témoignage véridique et documenté sur la vie quotidienne.

Nous retrouvons Bas-de-Cuir, alias Oeil-de-Faucon, ou encore Nathanaël Bumppo, incarné à l'écran par un Daniel Day-Lewis assez inoubliable. "Les Pionniers" dont partie du cycle de cinq romans que l'auteur a dédié à ce personnage de roman d'aventures. Chasseur blanc recueilli et élevé par les Indiens, Bas-de-Cuir est une figure symbolique et quasi allégorique entre les deux civilisations, une forme de trait d'union, plutôt qu'un pont, entre Peaux Blanches et Peaux Rouges, entre colonisateurs et colonisés. Guerrier rompu à tous les champs de bataille, homme ressource s'il en est dans le milieu sauvage et hostile du Nouveau-Monde, il est la légende des guerres d'Amérique à lui seul.

"Les pionniers" est un roman d'aventures qui tient ses promesses même si sa construction impeccablement académique fait la part belle aux longues descriptions au détriment de l'action. Toutefois, ce matériel narratif touffu n'est pas à dédaigner pour bien s'imprégner de la psychologie des nombreux personnages, de leurs histoires individuelles qui reflètent la diversité de ce peuple mêlé des colonies et de l'atmosphère très particulière de ce décor nature-writing.


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Quelle surprise de découvrir si peu de lecteurs pour ce livre sur Babelio! Seulement 83, 2 critiques et 7 citations!
Pourtant il m'a semblé indispensable et tout à fait d'actualité!

Il entre dans "la légende de Bas-de-cuir". Saga dont le 2eme tome n'est autre que "Le dernier des Mohicans". (tome précédent même si l'intrigue se déroule après).
C'est un voyage indispensable dans l'histoire de l'Amérique, l'arrivée des pionniers dans ces vastes paysages sauvages qu'ils vont apprivoiser et dompter pour implanter "la civilisation" vue par le vieux monde.

La richesse de ce livre vient du fait que James Fenimore Cooper a vécu à cette époque et a vu les paysages qu'il décrit, il a vécu ces bouleversements dans le paysage américain.
Les descriptions des paysages sont grandioses, magiques, on s'y croirait.

Et il est très en avance sur sa vision des choses, à la fois sur l'extermination d'une nation, et sur les questions écologiques fondamentales que toutes ces transformations vont apporter (défrichement, exploitation, surexploitation/gaspillage des ressources premières..)

La confrontation entre 2 mondes, les indiens et les blancs isolées (comme Nathy Bumpo) nomades, chasseurs cueilleurs et peu nombreux, qui vivaient en parfait équilibre avec les richesses de la nature se satisfaisant de peu.
Puis l'arrivée en masse des pionniers de tous horizons, avec une démographie croissante, nécessitant le défrichement pour créer des villes, l'agriculture pour nourrir tout le monde, l'apparition de la propriété privée, des lois désignant des propriétaires pour des terres jusqu'ici partagées entre tous.. et interdisant la chasse à ceux qui vivaient là avant eux..

On sent dans l'écriture de James Fenimore Cooper une réelle nostalgie et un regret amer de ce qui est en train de se perdre.

Bref, j'ai adoré me plonger dans ces pages, à découvrir!!!




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Retirez le regard cinématographique d'Hollywood et vous obtiendrez ce regard de l'intérieur de la confrontation entre peuples se découvrant et se combattant dans leur ignorance de l'autre.

Les uns arrivent en conquérants et les autres ne comprennent pas les inquisitions qui leur sont faites sur des croyances et règles de vie établies depuis si longtemps, pourtant ….

Pionniers, certes, mais pas que …

Des peuples ont été anéantis par un autre par un ensemble d'ignorances et de peurs, que l'auteur inscrit avec un style quelque peu maladroit dans les pages de ce livre simple mais novateur dans son genre; pour son époque.
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En 1779, on envoya une expédition contre les Indiens hostiles qui habitaient, à environ cent milles ouest d'Otsego, sur les rives du Cayuga. Tout ce pays n'était alors qu'un désert, il fut nécessaire de transporter le bagage des troupes par les rivières, route bien longue, mais au moins praticable. Une brigade remonta la Mohawk jusqu'à ce qu'elle eût atteint le point le plus voisin des sources de la Susquehanna ; alors elle pratiqua un défilé à travers la forêt jusqu'au lac Otsego ; les bateaux et les bagages furent traînés à travers ce chemin, et les troupes naviguèrent jusqu'à l'extrémité du lac, où elles effectuèrent leur débarquement et campèrent. La Susquehanna, torrent étroit, mais rapide à sa source, était remplie de bois flottants ou d'arbres tombés, et les troupes adoptèrent un nouvel expédient pour faciliter leur passage. L'Otsego a environ neuf milles de longueur, et varie en largeur depuis un mille jusqu'à un mille et demi. L'eau est très-profonde, limpide, et renouvelée par mille sources. Ses rives ont souvent trente pieds d'élévation, puis alternativement des montagnes, des intervalles, des promontoires. Un des bras de ce lac, ou ce qu'on nomme la Susquehanna, coule à travers une gorge dans les parties basses du rivage, qui peut avoir une largeur de deux cents pieds. La gorge fut comblée, les eaux du lac réunies, et la Susquehanna convertie en un ruisseau. Lorsque tout fut prêt, les troupes s'embarquèrent, l'écluse fut lâchée, l'Otsego répandit au dehors ses torrents, et les barques s'abandonnèrent gaiement au cours de l'eau.
Lien : http://fr.wikisource.org/wik..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En prononçant ces derniers mots, il passa le revers de sa main sur sa grande bouche, comme s’il eût voulu cacher le sourire ironique qui s’y peignait.

— Mon fusil écarte bien, Natty, répondit M. Temple d’un air de bonne humeur, et ce ne serait pas la première fois qu’il aurait abattu un daim. Il était chargé de chevrotines, et vous voyez que l’animal a reçu deux blessures ; l’une au cou et l’autre au cœur ; or rien ne prouve que mon fusil n’ait pas fait l’une des deux.

— N’importe qui l’ait tué, dit Natty en fronçant les sourcils, je présume qu’il est destine à être mangé ; et, tirant un grand couteau d’une gaine de cuir passée dans sa ceinture, il coupa la gorge de l’animal.

— Il est percé, de deux balles, ajouta-t-il ; mais je voudrais bien savoir s’il n’a pas été d’abord tiré deux coups ; et vous conviendrez vous-même, juge, qu’il n’est tombé qu’au troisième. Or ce troisième a été lâché par une main plus sûre et plus jeune que la vôtre et la mienne. Quant à moi, quoique je sois un pauvre homme, je puis fort bien vivre sans venaison ; mais, dans un pays libre, je n’aime pas à renoncer à mes droits, quoique, de la manière dont vont les choses, c’est la force qui fait souvent le droit ici tout aussi bien que dans l’ancien Monde.

Il, parlait ainsi avec un air de sombre mécontentement, mais il jugea prudent de baisser la voix à la dernière phrase ; il la prononça entre les dents, comme un chien qui gronde quand il n’ose aboyer.

— Je ne dispute que pour l’honneur, Natty, reprit Marmaduke avec une tranquillité imperturbable. Que peut valoir ce daim ? quelques dollars. Mais l’honneur de l’avoir tué, voilà ce qui est inappréciable. Quel plaisir j’aurais à triompher ainsi de ce mauvais plaisant Richard Jones, qui s’est déjà mis en chasse sept fois cette saison, et qui n’a encore rapporté qu’une bécasse et quelques écureuils gris ?

— Ah ! juge, s’écria Natty avec un soupir de résignation plaintive, grâce à vos défrichements et à vos améliorations, le gibier n’est pas facile à trouver, maintenant. J’ai vu le temps où j’ai tué dans une saison treize daims et je ne sais combien de faons, sans quitter le seuil de ma porte ; et si je voulais un jambon d’ours je n’avais qu’à veiller une nuit de clair de lune ; et j’étais sûr d’en tuer un à travers les intervalles que laissaient entre elles les solives de ma cabane. Je n’avais pas peur de m’endormir, les hurlements des loups y mettaient bon ordre. Voyez, mon vieux Hector, ajouta-t-il en caressant un grand chien à poil bigarré de jaune, ayant le ventre et les pattes blanches et qui était soudain accouru à lui, accompagné de la chienne dont il avait parlé› ; ce sont les loups qui lui ont fait la blessure dont il lui reste cette large cicatrice, la nuit qu’ils vinrent pour enlever la venaison que j’avais suspendue au haut de ma cheminée pour l’enfumer. C’est un chien qui mérite plus de confiance que bien des chrétiens, car il n’oublie jamais un ami, et il aime la main qui lui donne son pain.
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Élisabeth s’applaudissait du triomphe que Brave venait d’obtenir, quand elle vit la panthère sauter à bas de l’arbre, en trois bonds, dont chacun la portait à une vingtaine de pieds, s’élancer sur le chien ; ce fut alors que commença une lutte vraiment terrible, accompagnée de rugissements et de hurlements épouvantables. Miss Temple était toujours à genoux, penchée sur le corps insensible de Louise, les yeux fixés sur les deux animaux avec un intérêt d’autant plus puissant qu’elle ne pouvait oublier que sa vie semblait en dépendre. La panthère faisait des bonds si fréquents et si rapides qu’elle semblait presque toujours en l’air. Le chien, animé par le combat, cherchait toujours à faire face à son ennemi, mais il ne pouvait empêcher la panthère de lui retomber quelquefois sur les épaules, ce qui était le but constant des efforts de celle-ci. Alors quoiqu’il fût déchiré par ses griffes, et que son sang coulât déjà de plusieurs blessures, il la secouait comme une plume, et se levant sur ses pattes de derrière, la gueule ouverte et les yeux étincelants, il revenait à la charge avec plus d’ardeur que jamais. Mais, à l’exception du courage, Brave n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait été quelques années auparavant. Chaque fois qu’il attaquait la panthère en face, l’animal, aussi agile que féroce, lui échappait par un bond qui le mettait hors de sa portée, et bientôt lui retombant sur le dos, il lui faisait de nouvelles blessures. Une lutte plus terrible que les précédentes eut enfin lieu ; les deux ennemis combattaient corps à corps ; les dents du chien enfoncées dans les flancs de la panthère, ne permettaient plus à celle-ci de lui échapper par de nouveaux bonds, mais tout à coup, épuisé par la perte de son sang qui lui coulait de toutes les parties du corps, il desserra les dents, tomba sur le dos, et une courte convulsion annonça la mort du fidèle Brave.
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Le vieux Mohican était assis sur le tronc d’un gros chêne, qui n’avait point été abattu par la main des hommes, et ses yeux étaient fixés sur elle avec une expression de fierté sauvage qui aurait effrayé une femme moins résolue, et qui l’aurait moins bien connu. Sa couverture, plissée autour de sa ceinture, laissait apercevoir ses bras et toute la partie supérieure de son corps. Le médaillon de Washington était suspendu sur sa poitrine, et c’était un bijou qu’Élisabeth savait qu’il ne portait que dans les grandes occasions. Ses longs, cheveux noirs, aplatis sur sa tête, laissaient à découvert son front et ses yeux, qu’ils ombrageaient ordinairement. Dans les énormes incisions faites à ses oreilles étaient passés divers ornements d’argent, mêlés de grains de verre, suivant le goût et l’usage des Indiens. Un autre ornement du même genre était suspendu au cartilage de son nez. Son front ridé était traversé par des raies rouges, qui descendaient sur ses joues en décrivant différentes lignes au gré de son caprice ou de l’usage de sa nation. Son corps était peint de la même manière. En un mot, tout annonçait en lui le guerrier indien préparé pour quelque événement d’une importance plus qu’ordinaire.
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C’est une remarque assez curieuse à faire, qu’à très peu d’exceptions près, tous ceux qui sont arrivés opulents dans nos colonies sont tombés peu à peu dans la misère, tandis que ceux qui leur étaient subordonnés s’élevaient graduellement à l’opulence.
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Avant que les Européens, ou, pour me servir d’un terme plus significatif, avant que les chrétiens se fussent emparés d’un sol appartenant aux anciens propriétaires qu’ils en expulsaient, toute cette étendue de pays qui compose aujourd’hui les États de la Nouvelle-Angleterre, et ceux qui sont situés dans l’intérieur, à l’est des montagnes, étaient occupés par deux grandes nations indiennes.
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Vidéo de James Fenimore Cooper
Le Dernier des Mohicans, film, 1992 - Bande-annonce VO
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