AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Céline Schwaller (Traducteur)
EAN : 9782864247005
185 pages
Editions Métailié (01/10/2009)
3.12/5   25 notes
Résumé :
Murdo Munro travaille dans les forêts de son île natale sur la côte ouest de l’Écosse. Il s’est depuis longtemps résigné à sa solitude et à l’hostilité froide de sa femme lorsque, le jour du mariage de sa fille, devant la perspective du face-à-face conjugal qui l’attend, il décide de brûler sa maison et de partir.
Munro marche dans cette forêt qu’il aime, monte dans un bateau et va rejoindre sa sœur. Après des semaines vécues dans la crainte d’être rattrapé i... >Voir plus
Que lire après Vers l'aubeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,12

sur 25 notes
5
1 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
1 avis
Murdo Munro fut un enfant mélancolique plutôt sauvage.
A 33 ans, il se marie.
Mais son épouse se révèle vite désagréable et austère.
La naissance de leur fille n'arrange rien car elle la détourne de son père.
Aussi, le jour du mariage de sa fille, il est pris de vertige à l'idée de se retrouver seul avec sa femme.
Il quitte l'église, va chez lui puis met le feu à la maison avant de s'enfuir.
S'ensuit une longue et douloureuse errance à travers les forêts, les collines, les montagnes.
Commencé sans conviction, j'ai finalement bien aimé cette histoire.
Les descriptions des personnages sont très précises et réalistes.
Ainsi Murdo, avec ses oreilles molles, ses tics qui lui déforment le visage.......
Les sentiments qui l'animent tout au long de sa fuite révèlent bien son mal-être, son sentiment de vie gâchée à l'aube des ses 60 ans.
Les paysages sont très présents et on visualise parfaitement les scènes et les tourments de Murdo.
Commenter  J’apprécie          160
J'ai bien peur que cela me soit très difficile de présenter l'écossais Dominic COOPER de la même manière qu'un autre auteur, car il tient à mes yeux une place particulière, prépondérante. Ce type a écrit en 1975 « le coeur de l'hiver », un pur chef d'oeuvre du « nature writing ». Attention, pas la nature qu'on contemple avec des jumelles de compétition, non, celle qui fait mal, qui écorche, qui est au-dessus de l'humain, qui le dirige, indomptable, d'une puissance infinie, indestructible. Celle qui tue dans toute sa flamboyance. Ce « coeur de l'hiver » est peut-être le roman le plus fort que j'ai lu dans le style, un monument, un texte magistral, une histoire pourtant minimaliste. Mais savez-vous quoi ? C'était là son premier roman. Un début en fanfare, souffle coupé par tant d'amour et de respect de la nature. On n'était pas loin de crier au génie.

1977, rebelote avec un deuxième roman, présenté ici, « Vers l'aube ». J'y reviens dans quelques instants, encore un livre majeur, exceptionnel, une récidive inespérée. 1978, « Nuage de cendres », troisième roman avec en toile de fond l'éruption gigantesque du volcan Laki en Islande en 1783, je ne l'ai pas terminé, sentiment d'une imagination qui se tarit, se dégrade, cependant pas d'autodafé, c'était forcément moi qui n'étais pas en condition, je le reprendrai un jour. Bientôt. Promis.

Trois romans en quatre ans c'est beaucoup, monsieur est prolifique. COOPER a alors 34 ans et un boulevard devant lui en guise de carrière. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est là précisément qu'est signée sa fin de carrière, il ne va plus écrire, lui qui a sorti deux oeuvres merveilleuses et indispensables d'une force époustouflante, incommensurable. Fin d'un génial écrivain. Dominic COOPER est toujours de ce monde et n'a plus écrit depuis 40 ans. Les informations le concernant sont rares, presque nulles.

Son parcours a un goût unique, à la fois émouvant et une impression de gâchis tellement le potentiel était immense. Mais quand tout a été écrit dans deux romans, pourquoi souhaiter absolument faire une longue carrière (souvenons-nous d'Emily BRONTË ou de M. AGUEEV, un roman et puis s'en vont) ? Je me suis égaré, j'en conviens. Retour à « Vers l'aube ». Si vous avez bien suivi, vous savez d'ores et déjà que j'aime particulièrement ce livre que je lisais pour la deuxième fois (ce qui est très rare chez moi), et deuxième énorme gifle. En voici la trame.

Un 4 août survient le mariage de Flora, fille de Murdo Munro, 59 ans. C'est aussi un 4 août qu'il s'est marié avec Margaret pour des épousailles classiques accouchant d'un couple routinier, qui s'ennuie. Murdo est garde forestier, sentiment d'être passé à côté de sa propre vie. Détachement obligé pour sa fille Flora, surprotégée par une mère possessive.

En pleine cérémonie de mariage, Murdo étouffe et se barre. D'un coup de tête, comme ça, sans regarder derrière. Il décide de déserter après avoir mis le feu à sa propre maison d'Acheninver quelque part en Ecosse profonde. Il veut fuir son île, mais il y est connu, donc il part se cacher dans la forêt. Il pense fuir par la mer, celle même où son père est mort à la suite d'un naufrage. Sa mère a levé aussi les bottines, crise cardiaque. Il avait bien récupéré la maison familiale mais l'autoritaire Margaret l'avait rapidement convaincu de vendre.

Dans sa fuite, il rend visite à sa soeur Bessie, mais la relation entre Murdo et Alec, mari de Bessie, est épouvantable. Pour pimenter le tout, un accident stupide dont Murdo est coupable blesse Dougie, l'enfant de Bessie et Alec. Murdo est définitivement rejeté, d'autant que le couple a appris qu'il est recherché par la police. Dougie appréciait beaucoup Murdo, ce qui rendait Alec encore plus furieux. Cet accident tombe plutôt bien pour s'en débarrasser. Murdo va alors errer dans les montagnes afin de se planquer, se sentant traquer, c'est là qu'il rencontre Hector…

C'est le roman de la fuite en avant, inexorable, avec ces moments proches du scénario catastrophe puis des instants de grâce, pure, vraie. C'est à coup sûr un livre profondément contemplatif, une nature d'une rare puissance, dévastatrice, ordonnant à l'Homme de la respecter, de la suivre et se plier à ses exigences. Nous tenons là des moments exceptionnels, privilégiés. le scénario est minimaliste, expurgé, pour mieux mettre en scène dame nature. Les passages lui étant réservés sont tout simplement prodigieux, plusieurs dizaines de pages à couper le souffle au propre comme au figuré. Ce roman est d'une noirceur totale, sans espoir de gaîté subite. Les descriptions et le lieu (l'Ecosse rurale), ainsi que les traditions (la tourbe !) rappellent celles de Peter MAY, peut-être un poil plus intimistes si cela est toutefois possible. Murdo n'est que le faire-valoir du personnage central, la nature. Un moment rare de lecture. Quant à la fin, je vous laisse la découvrir, elle est parfaite.

La destinée de cet écrivain me touche beaucoup, ce sont de telles rencontres littéraires qui nous confortent dans l'idée (l'envie devrais-je dire) de creuser, de chercher le petit écrivain oublié au milieu des autres, des géants, de réhabiliter en quelque sorte un auteur passé inaperçu, lui permettre une nouvelle vie. J'insiste sur le caractère exceptionnel des deux premiers romans de COOPER. Peut-être que personne, ni avant ni après, n'a autant louangé, magnifié la nature sauvage et inflexible avec une écriture qui transpire l'amour vrai pour la Terre. Cette écriture poétique, sensible, violente parfois, proche de la perfection car chaque mot compte et possède un poids, une âme.

Chez COOPER, les humains ne sont que des prétextes, c'est la nature la seule « héroïne » du roman, tout le reste n'est qu'un détail. Et pourtant même les personnages sont solides et charpentés, comme inusables et inoxydables eux aussi. Ce sont les Editions Métailié qui ont eu l'idée lumineuse d'éditer l'intégrale de COOPER pour la première fois en français, de 2006 à 2012, un livre tous les trois ans, 30 ans après les publications originales (« Vers l'aube » a été réédité en 2009). Que Métailié soit ici vénéré jusqu'à la nuit des temps.

Beaucoup d'auteurs ont eu un immense succès, à tort ou à raison, ont franchi les siècles, les guerres et les tourmentes. Mais s'il n'en restait qu'un après tout à sauver, pourquoi ne serait-ce pas COOPER plutôt qu'un autre, COOPER cet invisible génie ? Pourtant, il ne restera sans doute pas dans les mémoires, ce qui ne nous empêche nullement de faire partager ces joyaux d'un autre temps, pas si éloigné que cela, les générations futures devront se souvenir que Dominic COOPER fut rare et précieux, elles devront respecter la nature, la contempler, comme lui l'a fait. Immense auteur qui n'aura publié que 600 pages en 4 ans et trois romans et qui, je le crains, ne sera plus jamais réédité, devra retourner dans les méandres de l'inconnu, dans lesquels tant d'auteurs naviguent dans l'opacité. La bonne nouvelle est que ces trois titres sont encore disponibles, parlez-en à votre libraire, utilisez la force, menacez-le s'il le faut pour qu'il vous commande ces bijoux. Vous aurez ainsi sauver du néant des chefs d'oeuvre littéraires, des lignes qui n'ont pas de prix.
https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
Commenter  J’apprécie          50
Dans un petit village d'Ecosse, le jour du mariage de sa fille un homme, Murdo Munro, met le feu à sa maison et s'en va. Un avenir en tête à tête avec sa femme qui a fait de sa vie un cauchemar lui est impossible.
Il part donc seul affronter la lande, les forêts, les lacs les montagnes, les marécages des Highlands sous le soleil impitoyable d'un mois d'août caniculaire.
Mais nulle part il ne trouvera sa place, ni dans la nature hostile, ni chez sa soeur qui accueille déjà un neveu bourru, ni dans la cabane du berger battue par les vents et, hanté par une conscience tourmentée, son périple ne s'achèvera que par un retour improbable vers son point de départ...
Le personnage est attachant par sa maladresse, son manque d'assurance, son humilité, mais également par la fierté qui l'a conduit presque malgré lui à fuir une vie misérable.
Il aurait pu noyer son désespoir dans l'alcool, il a tenté autre chose – et sans doute a-t-il trouvé la réponse qu'il cherchait au moment ultime où il est enfin en paix avec lui-même.
C'est un très beau livre qui nous emmène en Ecosse à travers ses paysages à la beauté aride, à la poursuite d'une interrogation humaine intemporelle : comment échapper à l'absurdité d'une destinée malheureuse ? Peut-on changer de vie ? Et à un terrible constat : un mariage raté peut détruire une existence à petit feu en ôtant à celui qui en est victime toute joie de vivre, toute confiance en soi et finalement tout espoir en un avenir meilleur. Pour ne laisser place qu'à la résignation ou à la tragédie…
Commenter  J’apprécie          70
Je me suis profondément ennuyé et si j'ai fini ce livre, c'est pour le thème "Nature Writing" et parce que le texte est court.
Bon, l'errance d'accord. La beauté des paysages aussi. Mais un garde forestier qui vit de rapine pour manger, c'est un comble, non ?
Un demi poulet, par-ci, des navets par-là. Encore heureux, il sait pêcher et faire un feu. C'est tout, c'est peu.
Il quitte sa femme, pour éviter l'enfer à venir. Je peux comprendre mais pourquoi bruler la maison ? Ensuite, chez sa soeur, il blesse, malencontreusement, un gamin. On lui demande de partir, il part, sans un au revoir, un mot, c'est tout, pas de merci, rien.
Un marginal le recueille, lui prête sa cabane, sise sur un îlot, dans un loch. Il y met le feu, sans intention, certes, mais l'autre n'a plus de cabane. Pas d'attente pour s'expliquer, rien, rien, adios !
Il fuit, mais quoi, ses erreurs ? C'est trouble, improbable, tourmenté. Il y a des envies de suicide, effleurées et puis de retour à Beinn an Eoin, crise cardiaque foudroyante.
Je n'ai pas aimé du tout. Munro marche, marche, marche...
Belle description de la nature, de la chasse de l'aigle au levraut. Des daims, des biches, des faons et la beauté de l'Ecosse.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          120
Ah bah voilà, c'est tout moi ça ! Je me remets à lire et je choisis quoi ? Eh bien naturellement, un des pires livres sur lesquels je pouvais tomber dans cette période troublée et sombre de ma vie : l'histoire d'un looser total dont la vie est d'une tristesse absolue de A jusqu'à Z. Alors oui, ça, c'est fait !
Je ne connaissais pas cet auteur et quand on tape son nom sur Google on ne trouve que des pages sur son homonyme, l'acteur anglais (que je ne connais pas non plus d'ailleurs). C'est la quatrième de couverture qui m'a donné envie de me lancer dans cette lecture : “évocation puissante de la nature”, “livre sur l'errance, sur la difficulté d'être soi”… Bref, un programme à mon goût, surtout que ça se passe en Ecosse et que j'avais bien envie de voyager un peu dans les Highlands, ce fin fond des hautes terres du nord.
Et c'est vraiment dommage, car je n'ai pas réussi à décoller et à partir en voyage alors que justement plus de la moitié du livre est consacré à la description minutieuse et panoramique à la fois des immensités naturelles de la campagne écossaise, rude et primitive, pleine de lacs et de forêts… le reste, la fuite sans fin de Murdo, ses rares rencontres et les quelques dialogues, l'intrigue donc, occupe très peu de place et la lectrice que j'étais avec la tête en vrac et l'esprit ailleurs n'a pas réussi à se raccrocher à ça de manière à savourer le reste. Bref, j'aurai mieux fait de lire ce roman à un autre moment parce que, malheureusement, je suis passée complètement à côté.
Je crois que je vais retenter l'expérience dans le futur en lisant “Coeur de l'hiver”, mais plus tard hein, bien plus tard !
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sa capacité à souffrir semblait enfin épuisée. Son orgueil était brisé. Tout sentiment d'amertume et de colère vis-àvis du monde qui lui refusait ce qu'il pensait mériter dans la vie avait finalement été chassé. Et ainsi, peut-être sans le vouloir mais néanmoins de façon certaine, il avait atteint son étrange destination. Allongé dans la boue dans le noir, à une courte distance seulement des ruines de sa maison, Murdo Munro avait trouvé la réponse qu'il avait sans le savoir attendue la plus grande partie de sa vie. Tout près, des gens parlaient doucement puis s'endormaient ; tout autour, la partie nord du monde se reposait pour se préparer aux batailles de la journée à venir ; tandis que lui était étendu là, oublié de tous, une quantité négligeable sous la nuit infinie et qui s'étendait encore.
Commenter  J’apprécie          50
C'était la cruauté de la simulation en public qui l'anéantissait. Les fleurs, les couleurs vives, la chaleur et l'ordre étaient un mensonge, une supercherie quotidienne quand tout ce qui remplissait son âme était les ténèbres.
Commenter  J’apprécie          20
Le vent avait soufflé au tréfonds de son être.
Commenter  J’apprécie          20
Juste l'herbe, la mer, le ciel.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Dominic Cooper (1) Voir plusAjouter une vidéo

Dominic Cooper : Vers l'Aube
Depuis la fondation Deutsch de la Meurthe à la Cité Internationale Universitaire de Paris, Olivier BARROT présente le livre de l'écossais Dominic COOPER "Vers l'Aube", traduit de l'anglais par Cécile SCHWALLER et publié aux éditions Métailié.L'interview de l'auteur par Olivier BARROT alterne avec des images de l'Ecosse.
autres livres classés : littérature écossaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}