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Une étrange et touchante épopée dans un verger du nord-ouest américain.
Dans la quiétude d'un verger traversé de temps en temps par des Indiens et des chevaux sauvages, la vie d'un homme solitaire est radicalement bouleversée par l'irruption de deux gamines farouches : elles sont toutes les deux enceintes...
Talmadge a quasiment vécu toute sa vie seul dans ce verger après avoir perdu sa mère et sa soeur. Curieusement, malgré cette solitude forcée, c'est un homme plein de bienveillance et d'empathie qui recueille les deux petites fugitives, un homme débordant d'une tendresse qu'il n'a pu donner à personne.
Après un départ sur les chapeaux de roue, le rythme du roman ralentit pour se prêter à la constance des éléments dans ce verger isolé, uniquement marqué par les changements de saisons et les travaux qui en découlent, parfois par le passage d'une bande d'indiens dresseurs de chevaux.
Parallèlement, les mots que s'échangent les protagonistes sont aussi rares que les confidences : la solitude entraîne à l'économie des épanchements et au silence.
J'ai beaucoup aimé ce roman lent et poétique qui nous parle d'enfance meurtrie, de transmission et des liens du coeur qui peuvent remplacer les liens du sang… questions toujours d'actualité !
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Les cisailles à la main ou coincées sous son bras, grimpé dans un pommier, ou un abricotier, ou bien un prunier, l'homme, Taldmage, s'affaire dans son verger.
Silence de la terre, des arbres fruitiers, de la forêt avoisinante. Solitude de l'homme qui n'a plus de famille depuis longtemps, qui n'en a pas fondé une. Plusieurs dizaines d'années se sont écoulées depuis son arrivée, avec sa mère et sa soeur, sur cette terre isolée de l'État de Washington. Les deux pommiers alors présents sont désormais perdus dans un vaste verger, des hectares d'arbres fruitiers.
Sa mère est morte depuis longtemps. Sa soeur Elsbeth n'est jamais revenue d'une cueillette d'herbes en forêt, jamais retrouvée, le laissant depuis dans une totale ignorance de ce qui a pu lui arriver. Un poids lourd sur le coeur de Taldmage.
Dans sa tête, de multiples pensées, des préoccupations, des évènements lointains et d'autres à venir alors qu'il se dirige vers la ville. Son chariot brinquebale et grince, les sacs de pommes et d'abricots bien serrés avant que les fruits ne soient vendus. A la faveur d'un petit somme de notre vendeur de pommes, quelques unes d'entre elles lui sont dérobées par deux adolescentes enceintes affamées, aux vêtements dépenaillés, aux figures crasseuses. Elles trouveront un peu plus tard l'exploitation du vieil homme qui leur fera cuire sur son feu des crêpes épaisses, roboratives.

De ce roman s'échappe une longue histoire qui ronronne, l'histoire d'un homme dans son verger niché au creux d'une vallée où murmure paisiblement un ruisseau dans lequel il se lave. Les montagnes à l'horizon portent leur regard sur des champs de blé qui cernent la ville la plus proche. Et le regard de l'homme erre bien souvent sur ses arbres. Il fend du bois, vérifie les clôtures posées là afin de dissuader les cerfs de venir se nourrir des fruits juteux, s'occupe consciencieusement des jeunes pousses, taille méticuleusement ses arbres et se déplace lentement avec sa mule. A l'orée de la ville, il voit régulièrement Caroline Middey, l'herboriste. Leur entente est simple, faite d'échanges laconiques mais où les sentiments, sans jamais les exprimer, sont terriblement éloquents.
À intervalles réguliers, des indiens éleveurs de chevaux, s'arrêtent chez lui et l'aident pour les récoltes. C'est encore une fois un lien d'amitié puissant entre taiseux que l'auteure instaure entre Taldmage et Clee, un indien muet suite à un traumatisme de la barbarie humaine.

Mais cette histoire, dont l'onde paisible se propage presque silencieusement va douloureusement vibrer avec l'arrivée de Della et Jane.
Comme deux petits animaux méfiants, elles viennent manger les assiettes posées discrètement sur le perron de la véranda pour ne pas faire fuir nos deux adolescentes farouches. Elles suivent l'homme de loin, l'observent aller et venir sifflotant dans son verger. Doivent-elles se fier à lui ? L'approche est douce et mutique. Amanda Coplin noue admirablement les gestes et les émotions de ce poignant apprivoisement.
Et c'est autour de toute cette histoire que l'auteure tire un fil continu, entremêlant les sentiments et le quotidien de tous ces personnages que l'on apprend à aimer.
Du travail dans le verger, de virées annuelles sur la foire aux plantes on passe à une ambiance se frottant au Far West avec des expéditions de chevaux, des bivouacs, des rodéos. Les plaies laissées par les départs, les inquiétudes, les souffrances, les grandes difficultés à aborder certains sujets s'y glissent, incandescentes, donnant toutes les émotions à ce magnifique roman.
Une chaîne de rapports humains se tisse, interrogeant sur les liens familiaux, sur leurs significations dans certaines circonstances, et les confrontent à ceux qui naissent spontanément, contre toute attente et malgré les dangers, les réticences.
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Bien différent du livre de Tracy Chevalier : L'Orée du verger où ,s'il était question aussi de fruits , la terre était bien ingrate et les gens plutôt belliqueux ...

Là, dans ce coin de Californie, les abricotiers et les pommiers sont généreux sous les soins attentifs de Talmadge , un homme bienveillant .
Cet homme est arrivé dans ce coin perdu alors qu'il était enfant avec sa mère et sa soeur .Sa mère, malade, décède rapidement puis la jeune soeur de Talmadge disparait et malgré toutes ses recherches , aidé par son ami, l'indien Clee, il n'aura aucune piste , aucun indice . Ce drame et cette interrogation le poursuivront toute sa vie .

Son existence prend un tour nouveau lorsqu'il vient en aide à deux soeurs, en fuite et toutes les deux enceintes, des gamines craintives , elles aussi marquées par une enfance volée.

L'histoire , dès le décor planté , devient plus lente, au rythme des saisons des arbres, des premiers bourgeons à la récolte , troublé par le passage des chevaux sauvages . Pourtant , ce n'est qu'un calme apparent car , si les dialogues sont rares chez ces gens qui ne savent pas dire qu'ils s'aiment , chacun gardant pour soi ses blessures , le cours des événements conduit inéluctablement à la fuite en avant pour Jane et Della, chacune à sa façon alors que Talmadge , souvent maladroitement , rêve pour lui et celles qui sont devenues sa vraie famille , de sérénité à défaut de bonheur.

Magnifique premier roman, avec une profonde réflexion ce qui rapproche des êtres fragiles, bousculés par la vie avec leur quête difficile de résilience , tout cela avec de belles descriptions de la nature .
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Les romanciers américains excellent dans l'art de raconter des histoires originales où évoluent des personnages d'une grande finesse psychologique dans des cadres somptueux. L'Homme du verger ne fait pas exception à la règle. L'auteur, initiée par son grand-père aux soins qu'exige un arbre fruitier, place une grande partie de son roman dans un verger dont s'occupe avec passion Talmadge, homme d'une cinquantaine d'années. Sa vie d'ermite va être bouleversée par la rencontre de deux jeunes filles, Jane et Della, toutes deux en fuite et refusant tout contact avec leurs semblables. Il faudra beaucoup de patience à Talmadge pour gagner leur confiance et découvrir leur secret. Il y perdra sa tranquillité. Roman intimiste, portrait d'une Amérique encore rurale vers le début du 20ème siècle dans l'état de Washington, où la vie d'une petite communauté se déroule encore au rythme des saisons, l'Homme du verger, déploie avec sensibilité et délicatesse toutes les facettes de l'âme humaine dans ses contradictions et ses combats intérieurs.
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En route vers la côte pacifique disons au tout début du XXème siècle, vers la vallée de Wenatchee. Un homme calme, un homme bon et vivant en harmonie avec la nature, fait fructifier sa terre, il a planté un verger, il a greffé, soigné, irrigué et il peut être fier de son travail.

Après la récolte il part à la ville où il espère rencontrer ses amis : Caroline Middey herboriste et sage-femme et Clee l'indien.
« Les boisseaux de pommes et d'abricots enfouis dans les sacs, bruissaient au fond du chariot ». Son étal installé il aperçoit « deux filles avec des mines de conspiratrices - en guenilles, le visage sale »
Lorsqu'elles lui dérobent ses pommes il laisse faire mais les suit.

Talmadge, lui qui ne s'est jamais occupé que de prunes, d'abricots ou de pommes, lui qui n'a jamais pu oublier la disparition d'Elsbeth sa soeur, qui vivait au rythme des rencontres amicales avec Caroline, va être propulsé dans un monde de violence et de douleur.

Della et Jane, ses voleuses sauvages et farouches vont petit à petit s'approcher de sa maison, accepter la nourriture qu'il laisse à leur intention, pénétrer dans sa maison en son absence.
Elles ont fui la violence, la servitude et la cabane que leur offre Talmadge va représenter un havre où poser leurs têtes. Quand un homme accepte d'être volé par plus démuni que lui ne soyez pas étonné que toute sa destinée en soit changée à jamais.
Et je m'arrête là pour vous permettre de découvrir Talmadge et son verger, pour découvrir un livre totalement ouvert sur les grands espaces.
Indiens, chevaux sauvages, arrivée du chemin de fer ont répondu à mon envie d'aventure mais le côté intimiste imprimé par Amanda Coplin m'a comblé également.
Qu'est-ce qui crée les liens entre les hommes, le sang ou ..tout autre chose ? Peut-on reconstitué une famille par la seule volonté ?
J'ai aimé passé du romantisme à un ton plus sombre, du lyrisme au côté désespéré de ces vies.
Un très bon roman dont l'auteur a réellement grandi dans la vallée de Wenatchee et s'est inspirée de la vie de sa famille pour écrire cette histoire.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Un chef d'oeuvre, un petit bijou de sensibilité servi par une écriture(et une traduction) magnfique;des personnages forts et attachants.
Un roman sur les non-dits,sur la difficulté d'exprimer ses sentiments, sur les familles qu'on se crée.
A découvrir de toute urgence
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L'homme du verger est un premier roman comme j'aimerais en lire plus souvent ! Une écriture superbe servie par une traduction qui a su retransmettre toutes les nuances les plus subtiles, les non-dits, les regards et leur interprétation. Mais que serait un roman sans l'histoire? Et justement celle que nous raconte Amanda Coplin est belle : un mélange de poésie, de dureté, de pudeur et d'amour.

Depuis des années, Talmadge vit seul et s'occupe de son verger dans la vallée de Wenatchee. Sa mère est morte il y a bien longtemps et les blessures de la disparition de sa soeur Elsbeth ne sont pas cicatrisées. Parti de rien, petit à petit, il a agrandi son verger et entretient ses arbres fruitiers avec patience et méthodes. Une solitude où seuls Caroline Middey qui fait office de sage-femme et de guérisseuse par les plantes, Clee l'indien et les hommes qui viennent de temps en temps travailler au verger rompent par leurs venues. Mais quand deux adolescentes enceintes lui volent des fruits, Talmadge les laissent faire. Pour lui, ces deux filles ont besoin d'aide. du moins à manger, un endroit où dormir. Della et Jane ces deux soeurs farouches vont modifier sa vie à tout jamais. Je n'en dirai pas plus.

la suite sur :
http://claraetlesmots.blogspot.fr/2014/06/amanda-coplin-lhomme-du-verger.html
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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je n'ai pas accroché du tout, malgré les bonnes critiques de lecteurs qui m'avaient incitée à lire ce roman..Pas la peine d'en rajouter. le l'enlève de ma liste.
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Après la mort de sa mère puis la disparition inexpliquée de sa sœur, Talmadge ne vit depuis des années que pour l’entretien des vergers qu’il a développés, sa vente de fruits hebdomadaire dans le bourg voisin et son amitié avec Caroline, sage-femme et herboriste, et Clee, ami d’enfance et meneur d’une bande d’indiens dresseurs de chevaux sauvages qui squattent épisodiquement ses terres et l’aident pour le ramassage de ses fruits. L’irruption dans sa vie de deux adolescentes traquées et traumatisées va tout bouleverser : il va essayer de les sauver et de les reconstruire avec l’aide de ses amis. Mais certaines vies sont marquées du sceau de la tragédie et, jusqu’au bout, il essaiera d’inverser le cours des événements et de sauver ce qui peut l’être.


C’est un roman lent tout en nuances et non-dits, rythme qui convient très bien pour suivre tous ces taiseux. Toile de fond : Wenatchee au nord-ouest des Etats Unis, ville natale de l’auteur, petite-fille de propriétaire de vergers ; la description du métier, de ses tâches, des impressions et des senteurs, de la nature et du rythme des saisons est une complète réussite. Epoque : fin du XIXe et début du XXe siècle, époque de changements profonds comme l’arrivée du chemin de fer, l’industrialisation et la naissance du commerce de gros ; ces événements vont peser sur l’histoire.


Commentaire de l’écrivain américain Ron Rash : ‘’ Amanda Coplin a dépeint le paysage du nord-ouest américain qui lui est familier avec une telle fidélité que les lecteurs en reconnaîtront tous les horizons, les odeurs et les sons. Et, dans cet univers, elle place des personnages captivants, aux histoires non moins captivantes. Un premier roman époustouflant.’’

Un roman intimiste mais aussi de grands espaces.
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Un western sans coup de feu !

Ce premier roman d'une jeune auteure américaine est porté par la grâce. On y suit la vie de Talmadge de sa naissance à sa mort, dans la Californie du 19 eme siècle. Très jeune orphelin, mais doué avec les plantes et les arbres, Talmadge va se retrouver à s'occuper d'un verger laissé à l'abandon. A force de soins et d'attentions, sa petite exploitation va prospérer. Il trouve dans la nature de quoi apaiser les blessures de la vie et notamment la disparition inexplicable de sa soeur quelques années auparavant. C'est peut-être aussi cette mystérieuse disparition qui va le pousser à venir en aide à deux jeunes filles échappées d'un bordel. L'une d'entre-elle est enceinte et cet enfant va bouleverser leur vie à tous.

Un très beau roman sur la transmission, bien loin des clichés habituels du western. Un livre d'une étonnante maturité pour une jeune auteure de trente-quatre ans.
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