Citations sur Mois à la ligne (30)
Attentive aux paroles
Par ton parfum diffusées,
Qui te racontent,
J’écoute, silencieuse,
Le message de tes pores :
Ils me disent ta peur
De quelques notes dispersées,
Soufflent ta douceur, anisée,
Ne taisent ta virilité
Acidulée, qui m’embrasse
Et m’envoûte.
Mets du bleu dans mes yeux
Un coin de ciel qui dilate
Mon coeur au rythme écarlate :
C’est du feu qu’est issu l’aveu
Que dire de ce jour,
Où je tremblais, abandonnée
A tes doigts, messagers
D’un dialogue sans détours
Sibérie »
Tes terres au drapé inconnu, mornes et sauvages, intimidées voudraient taire aux hommes leur richesse, héritage d’hier. Et l’on te dépouille, toi la généreuse au visage de bois ! Tes eaux m’appellent, profondes elles creusent mon ciel d’idéaux lointains. Mes nuits s’évadent de ce soleil bétonné. Miroirs glacés, éblouissent !
Rêver de reflets, Liberté, tes idoles me protègent ! Le gris de tes images parfumées illumine tes enfants tremblants de toi. Tes terres solitaires sanctifient la présence séculaire des esprits oubliés de tes fils.
Tout au plus parvenais-je, encouragée par le silence confident, à tenter de le conjuguer au conditionnel, soutenu par des «si» incantatoires.
Un jour, même, avais-je osé un futur, séduite par ses rêveuses hypothèses...
Tout changea lorsque le passé, composé de ses conséquences à venir, fut formulé d’une bouche, hésitante et frileuse...
« Physiologie du manque amoureux »
Mon Amour,
J’ai faim. Mon ventre te réclame. Son chant désolé
mendie ton étreinte lointaine.
"J'aurais voulu..."
J'aurais voulu n'y plus penser, oublier !
J'aurais voulu n'en plus rêver, m'éveiller !
J'aurais pensé n'en plus vouloir, refuser...
« Sibérithérapie »
Sibérie, hiver, verre d’un cœur transparent,
Si ma vie, visage sans saveur, là m’attend,
Si voyage est ma devise, valeur de rêves,
Si l’heure meurt, liqueur amère libérant sa sève,
Là-bas, l’appel du loup lové de mes images
La volia oubliée, adage de mes vœux sans âge, La voilà dévoilée, hommage à l’Enneigée La lèvre étrangère s’est désentravée !
Si le temps n’est plus à ma portée,
Mes notes trop noires et crochues,
Mes silences longs et appuyés,
La clef de l’air me sera échue :
Je prendrai la mesure aiguë sans respirer.
" Tambour me tue,
Je vis de ces sons,
Echos de mes pensées
Mesurées, affolées
Me frappent : je sens
La violence du vivre,
la joie d'être je sens,
L'offensive d'un sourire. "