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Corbeyran (Autre)Manuel Garcia (Autre)
EAN : 9782413026310
104 pages
Delcourt (14/10/2020)
3.97/5   19 notes
Résumé :
Allemagne 1936, peu à peu le pire s'est mis en place, chacun est confronté à lui-même et à ses convictions. Andreas Kuppler, chroniqueur sportif réputé, a dû prendre sa carte au parti nazi pour être autorisé à couvrir les J.O. de Garmisch- Partenkirchen. Mais il traverse une période troublée. Sa femme est dépressive et sa vie de couple lui échappe, il n'est pas en accord avec les décisions du gouvernement. Et bientôt, parce qu'il a écouté du jazz et passé une soirée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il faut savoir que pendant la période où Hitler est monté au pouvoir, il n'a pas eu que des partisans. En effet, certains allemands ont fait dans la résistance, voir la désobéissance même s'ils étaient plutôt minoritaires. Certes, ils étaient pourchassés par la Gestapo et souvent obligés de fuir à l'étranger pour ne pas terminer dans un cachot ou pire en ces temps troublés.

On va s'intéresser à Andréas Kuppler, brillant journaliste de l'époque ayant couvert les Jeux olympiques d'hiver de Garmisch-Partenkirchen en 1936. C'est un homme ouvert qui n'hésite pas à sympathiser avec des américains lui apportant la culture du jazz et du blues. Il a de plus en plus de mal avec l'Allemagne en étant totalement désabusé.

A noter que sa femme Magdalena est une fidèle admiratrice du führer Adolphe Hitler. Bref, un contexte familial assez difficile où l'étau va se resserrer progressivement sur lui.

C'est Corbeyran qui s'attelle au scénario de l'adaptation de ce roman de Michel Goujon dont le thème est le suivant : faut-il se révolter contre un système oppressant ou obéir aveuglement ? Révolte ou soumission ? C'est une problématique qui demeure malheureusement d'actualité.

En effet, beaucoup de peuples dans le monde sont encore confrontés à ce choix décisif pour l'avenir de leur pays. Les russes, les chinois ou les nord-coréens ont par exemple fait le choix de la soumission à leur dictateur et il faut le respecter en n'intervenant pas dans leurs affaires, exception faite quand ils envahissent un autre pays démocratique.

J'ai beaucoup aimé la narration qui est d'emblée assez immersive pour se mettre à la place de cet allemand qui voit son peuple dans l'approbation des valeurs de cette révolution nazie qui allait embraser le monde. Il reste encore des gens qui réfléchissent sans être emporter par l'élan populaire.

On voit également la Gestapo à l'oeuvre dans le pays afin de chasser tous les réfractaires au nazisme. Elles usent de moyens vraiment immoraux pour arriver à ses fins. L'interrogatoire finale en est d'ailleurs la meilleure démonstration. C'était réellement un régime inique en son genre dont la barbarie n'est plus à démontrer. Il est vrai que cela inspire encore beaucoup d'état.

J'ai bien aimé la fin qui donne finalement de l'espoir à cette désobéissance civile face à l'immonde régime. Il faut parfois avoir le courage de dire « non ». Et puis, qui sait, on peut avoir un avenir meilleur...

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Quelques beaux passages dans cette bande dessinée sur l'attitude à adopter face à un mouvement de masse comme le fût le national socialisme.
Mais passer par le prisme de l'attirance sexuelle du héros pour la belle juive étasunienne m'a semblé un peu réducteur et ne servant pas le sujet de la réflexion autour de la responsabilité individuelle.
C'est certes une adaptation de roman que Corbeyran nous propose ici et la société allemande est assez bien rendue (autant que possible dans ce genre de format) et l'ensemble est plutôt agréable à lire. Mais je crois que j'aurais aimé un développement plus long...
Les dessins de Manuel Garcia m'ont semblé assez classiques. Les expressions des personnages sont parfois plus suggérées que vraiment détaillées, il y a pas mal de rayures, de zones sombres qui accentuent la tension dramatique. La mise en couleur de Degreff amplifie le décalage entre les scènes tourmentées vécues par le héros et les rappels d'un bonheur allemand disparu.
Globalement sympa.
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D'après le roman de Michel Goujon
Scénario : Corbeyran
Dessin : Manuel Garcia
Couleur : Degreff
Allemagne 1936. Lors des Jeux olympiques d'hiver, le journaliste sportif Andreas Kuppler se montre très imprudent en fréquentant Susanna Rosenberg, une juive américaine. le voilà suspect au yeux du pouvoir.
Les visages et silhouettes parfois à peine esquissés ne nuisent pas à la qualité du dessin et du récit. Les couleurs varient selon les moments, les circonstances.
J'apprécie de plus en plus la bande dessinée, surtout basée sur des romans ou des faits réels.
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Cette belle couverture dit tout de cet homme, Andreas Kuppler, seul, perdu dans ses pensées, déboussolé dans un pays qu'il ne reconnait plus, l'Allemagne, infectée par la pensée nazie.
Andreas nous raconte tout, la montée de l'antisémitisme, la manipulation de la population, l'impact sur la vie quotidienne, sur son travail de journaliste sportif en 1936, année des JO. Il nous livre surtout ses pensées intimes, ses doutes : doit-il s'opposer ? Jouer le jeu ? Il se demande même pourquoi il ne parvient pas à adhérer pleinement… Cette introspection est riche d'enseignements et d'intérêt. En opposition, le regard de sa femme est tout autre, influencé par les idées fermes de ses parents.
De ces deux regards nait une réflexion profonde sur notre attitude face à la tyrannie.
Ce scénario noir et intense de Corbeyran est servi par un dessin épais, pesant de Manuel Garcia et des couleurs sombres de Degreff idéales dans ce contexte.
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Une très belle et utile Bd sur la question du positionnement face à la tyrannie naissante. Faut-il jouer le jeu pour être tranquille ? Manifester la moindre opposition n'est-il pas une prise de risque inutile ? Précieux dans les moments que nous vivons où cette question se pose face à l'Extrême Centre qui brise nos libertés et avance sous la forme d'une dictature sanitaire qui ne se cache même plus... Au delà, une belle histoire d'amour de ce couple face à ses difficultés. Des très beaux dessins de leur lune de miel qui vient éclairer le récit, sombre, d'un rayon de lumière.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pour quelle raison obscure un allemand de souche comme lui ne cautionnait-il pas toutes ces dispositions que presque tous à l'unisson approuvaient. Il avait bien du mal à se l'expliquer.
Mais il lui fallait se rendre à l'évidence, il ne parvenait pas à partager les valeurs des nouveaux maîtres du Reich.
Se sentir à l'écart le déchirait. Un homme peut-il ne pas soutenir sa tribu et ramer contre le courant? Comment ne pas être solidaire? Toutes ces questions le perturbaient.
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La musique exprimait ce que les mots n'auraient pu traduire : l'indicible. En ces temps, elle pouvait aussi être une forme de résistance.
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Dans la mythologie germanique, le tilleul est le symbole de la vie, de sa pérennité, de la beauté du monde, de la justice. C'est l'arbre sacré, avec ses feuilles en forme de coeur et ses fleurs à miel, emblème de Freyja, la déesse de l'amour et de l'altruisme.
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