Le phalanstère au bout du monde est une bd en noir et blanc qui se laisse lire mais qu'on n'apprécie pas forcément.
L'ambiance est très lourde du début jusqu'à la fin. Des parents abandonnent leur enfant dans un phalanstère accessible seulement quelques heures par an en fonction de la marée.
On a vite une impression de claustrophobie car on se rend compte que des enfants sont enfermés dans une sorte de pénitencier. On se dit qu'il va se passer quelque chose de positif afin de ne pas sombrer dans la noirceur la plus totale mais il n'en sera rien. Une machine à broyer toute les personnalités est en marche comme une métaphore de ce que peut représenter certains instituts d'enseignements. On peut y perdre son nom, sa personnalité, sa vie...
C'est vrai qu'on aborde les limites de l'absurde dans une espèce de société utopique. Il est vrai que le phalanstère est à la base un lieu de vie communautaire isolé. Cette histoire m'a rappelé Monsieur noir en ce qui concerne le cheminement opéré par le petit garçon timide, frêle et sans défense au départ. Bref, cela avait pour moi un air de déjà vu.
Ce récit est cauchemardesque et oppressant. Il n'est pas très positif. A lire si on n'a pas trop le cafard sinon à éviter absolument.
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On n'y accède qu'une fois l'an.
On n'en revient jamais.
Voilà les bases du phalanstère.
Un lieu froid, isolé, aux portes en forme de cercueil, un endroit où vous n'irez peut-être pas passer vos vacances...
Fable sociétale traitée façon XIXème, sur fond de fantastique, "Le Phalanstère du bout du monde" est une belle découverte de 116 pages trop vite avalées, j'en voulais encore.
Chaque chapitre s'ouvre par une citation d'inconnus tels que René Char, Boris Vian, Koltès, Frédéric Dard, Samuel Beckett, Daniel Keyes, Victor Hugo, rien que ça.
Belle langue au service de la narration, savante et précieuse, tout en étant légère, appréciable. Corbeyran est aussi prolifique qu'éclectique dans sa production. L'ensemble est fluide, rapide à lire. le noir et blanc d'Amaury Bouillez crée un climat hivernal qui sert l'histoire. le trait et le personnage principal allègent l'atmosphère que ne tombe jamais dans la glauque malgré le spleen ambiant. C'est très plaisant à feuilleter.
Osez défier le temps, osez vous risquer du côté du phalanstère. Venez découvrir ce qu'est la touille, ce que renferment les catacombes, que fait la fille du cuisinier et qui se cache derrière la fonction du proviseur d'un lieu si énigmatique...
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"(...) J'étais devenu un vieillard de quinze ans. (...)"
CORBEYRAN, Le phalanstère du bout du monde, 2001, Delcourt (p. 103).
Le monde est fatigué de la haine.
Les Reines de sang - Marie Tudor 2