Parce que c'était à la médiathèque de Tarentaize, j'ai fini par me décider à terminer une de ces BD qui m'avaient fait vibrer quand j'étais (plus) gosse : Okheania. Pour les nombreux parmi vous qui ne connaîtraient pas, dites-vous qu'il s'agit d'un délire de tranceux en pleine gadoue-partie : une planète-forêt immense, couverte d'espèces animales et végétales étranges, sillonnée par des vaisseaux fabuleux et des habitants aux cheveux longs. Un choc esthétique qui légitime à lui seul l'achat des tomes 1 et 2.
Mais pour finir de récapituler, le tome 3 avait été une déception sordide. Malgré ses superbes illustrations, sa courtesse et son scénario en faisaient un album bien inférieur à deux autres qu'accusaient déjà les travers habituels de la littérature jeunesse. Spoilons encore une fois si vous voulez être prévenus :
Okheania n'est rien d'autre que la Terre, qu'un savant fou a modifiée de manière à éradiquer notre civilisation pécheresse, pour en finir avec l'injustice et la pollution (je vous rassure, ça n'a pas marché du tout). Ou comment passer d'une fresque nous montrant une planète qui nous semble totalement inconnue, amenant des intrigues politiques dont on ne savait pas exactement où elles nous mèneraient, à une simple fable écologique avec de gros sabots, très similaire au "Prince des Nuages"... Mais rendons à César ce qui est à César, le tome 2 contenant le twist de la trilogie de
Christophe Galfard est publié quelques années après ; et Okhéania reste une planète fascinante pour sa beauté et sa poésie. Il est temps de retourner faire un tour en forêt...
Qu'advient-il donc cette fois-ci de Jon, Jasper, Tania et Héléna ? Eh bien pas grand-chose, en fait. Ils errent dans la ville dirigée par leur ennemi juré, font quelques caprices, se comportent comme des rôlistes éméchés face à des PNJ classiques, les filles font quelques caprices et les garçons râlent beaucoup. Rien de très palpitant, en somme...
Pourtant, du côté des adultes, l'amiral Shark gagne en profondeur ; quant au capitaine Vandermeesch, il est devenu un véritable sidekick comique avec ses armes imparables : l'alcool et les mulets ! (Non, ce sont des créatures, pas les coupes de cheveux.) Ajoutez à ça des décors comme d'habitude sublimes et une inventivité de tous les instants, et je retrouve l'espoir de voir cette série se finir dignement...