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EAN : 9782070323531
546 pages
Gallimard (24/09/1999)
4.16/5   19 notes
Résumé :
L’ouvrage Histoire de la philosophie islamique étudie principalement la philosophie prophétique shiite, des origines jusqu’à nos jours. Il comporte deux grandes parties qui examinent quatre doctrines philosophiques et religieuses.

D’abord, le shihisme duodécimain ou imamite fondé sur l’exégèse spirituelle intérieure, l’herméneutique ou ta’wîl. L’imam (walî) enseigne l’herméneutique du Coran, cachée ou ésotérique (bâtin), à sa communauté afin d’explici... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L’Homme Parfait (anthropos teleios) réfléchit comme un miroir non seulement les puissances de la nature, mais les puissances divines. Ce miroir (speculum) est le lieu de la théosophie « spéculative ». On a, à juste titre, évoqué à ce propos l’anthropos genikos, l’homme générique de Philon (l’homme céleste comme summun genus, l’homme terrestre comme summa species.)

Gîlî professe le théomonisme d’Ibn ‘Arabî (wahdat al-wojûd). L’Essence unique à laquelle se rapportent les Noms et Attributs présente deux faces : l’Être pur qui est l’Être divin (Haqq) et l’être conjoint au non-être qui est le monde des êtres créaturels (khalq). La pure Essence ne se revêt d’attributs qu’au cours de ses théophanies. De ce point de vue, il y a une différenciation entre l’Essence et les Attributs ; cependant les deux finalement sont un, comme l’eau et la glace. Le monde phénoménal est ici le monde théophanique ; aussi n’est-il nullement une illusion ; il existe vraiment, puisqu’il est précisément la théophanie, l’autre soi de l’absolu.

De ce point de vue, il n’y a pas de différence réelle entre l’Essence et les Attributs : l’être est identique avec la pensée. En accord avec Ibn ‘Arabî, Gîlî peut écrire : « Nous sommes nous-mêmes les Attributs par lesquels nous décrivons Dieu. » (Dans leurs hadîth, les Imâms du shî’isme déclarent : « Nous sommes les Noms, les Attributs… », donnant ainsi son fondement imâmique à la théosophie spéculative.)

L’Homme Parfait est la pensée cosmique, le microcosme dans lequel tous les Attributs sont réunis : c’est en lui que l’Absolu devient conscient de soi-même. (pp. 422-423)
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La notion d'Ishrâq (nom verbal signifiant la splendeur, l'illumination du soleil à son lever) se montre sous un triple aspect:
1/On peut entendre la sagesse, la théosophie, dont l'Ishrâq est la source comme étant à la fois l'illumination et la révélation (Zohûr) de l'être, et l'acte de conscience qui, en le dévoilant (Kashf),l'amène à apparaître.De même donc que que dans le monde sensible, le terme désigne la splendeur du matin, le premier éclat de l'astre, de même il désigne au Ciel intelligible de l'âme l'instant épiphanique de la connaissance.
2/En conséquence, on entendra par la philosophie orientale, une doctrine fondée sur la Présence du philosophe à l'apparition matutinale des Lumières intelligibles...Il s'agit donc d'une philosophie qui postule vision intérieure et expérience mystique, d'une connaisance qui, s'originant à l'Orient des pures Intelligences, est une connaissance orientale.
3/On peut encore entendre ce dernier terme comme désignant la théosophie des Orientaux (Ishrâqîyûn), ce qui veut dire celle des sages de l'ancienne Perse, non pas seulement en raison de leur localisation à la surface terrestre, mais parce que leur connaissance était orientale en ce sens qu'elle était fondée sur la révélation intérieure et la vision mystique.Aussi bien telle était aussi, selon les Ishrâqîyûn, la connaissance des anciens sages grecs, à l'exception des disciples d'Aristote qui s'appuyaient uniquement sur le raisonnement discursif et l'argumentation logique.
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Averroes meurt en 595/1198.Logtemps on a considéré que ses funérailles avaient été également celles de la philosophie islamique.On avait raison, en ce sens qu'avec lui s'achevait cette phase de la philosophie islamique que l'on a désignée comme "péripatétisme arabe".Mais on n'en avait pas moins complètement tort, parce que l'on perdait de vue qu'avec la mort d'Averroes commençait quelque chose de nouveau qui est symbolisé par les noms de Shorawardî (587/1191) e de Mohyîddîn Ibn'Arabî (638/1191)
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Nos études récentes nous mettent à même d'apprécier maintenant à sa juste mesure l'importance de l'oeuvre de Shihâboddîn Yahyâ Sohravardî, désigné couramment comme shaykh al-Ishrâq.
Pour saisir d'emblée l'intention de son oeuvre, il faut être attentif au leitmotiv énoncé dans l'intitulation de son livre principal: Hikmat al-Ishrâq, une "théosophie orientale" qui sera poursuivie délibérément comme une résurrection de la sagesse de l'ancienne Perse.
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