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Citations sur Histoire de la virilité, tome 1 : De l'antiquité aux Lumi.. (17)

Le mot grec d'andreia dit déjà ce quele mot vir latin installera dans nombre de langues occidentales, virilita, "virilité", virility : principes de comportements et d'actions désignant, en Occident, les qualités de l'homme achevé, autrement dit, le plus "parfait" du masculin. L'andreia grecque, avec ses références à la guerre, à la vaillance, à la domination sexuelle, est un cadre de valorisation : non pas l'homme, par exemple, mais celui qui "vaut" le lus, non pas celui qui représente le sexe mâle, mais celui qui représente au mieux, au plus loin le masculin.
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Le niveau de violence caractérisant une société "trouve une inscription exemplaire" dans la structure des jeux sportifs qu'elle encourage. La société aristocratique du XVIe siècle qui opère la transition entre la société féodale et la société de cour apprécie des jeux de force et d'adresse violents, dont l'extrême vigueur est cependant régulée. Deux facteurs y concourent : l'héritage des jeux chevaleresques qui perdure au long du siècle et la valorisation de l'exercice athlétique par les humanistes qui célèbrent ses bienfaits sur la santé. Tour à tour, Mercuriale, Rabelais et Montaigne inventorient tout ce qui peut servir à conserver le corps en excellent état et parfait équilibre.

Des jeux de guerre et d'affrontement pour des hommes "debout et de plein vent" - Élisabeth Belmas
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Dans une société difficultueuse, paupérisée et instable, l'homme reçoit et construit sa virilité sans ménagement : la violence semble un outil utilisable dès qu'un désordre ou une injustice paraît se créer. On l'utilise d'autant pour se défendre dans la rue, dans l'immeuble, sur les chemins que dans les relations avec autrui. Dans ce cadre, pourtant, il arrive que la femme possède un léger privilège : les normes sociales, le respect de la femme mère, le savoir sur sa prétendue faiblesse la protègent parfois.

Virilité et violence forment-elles un couple indissociable? - Arlette Farge
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Les tempéraments, au sens médical ancien et au sens sexuel moderne, sont autant de variations et de défis à l'imagination lubrique. La virilité ne se confond plus avec la taille du sexe, avec la raideur de l'érection ou avec le nombre des décharges, elle s'exprime dans l'expansion agressive du désir, dans l'emprise exercée sur le maximum de corps et de consciences, elle peut même sans doute s'incarner, à l'intérieur de l'imaginaire romanesque sadien, dans des personnages féminins phalliques dont Juliette serait le prototype. Alors que l'anatomie fournit un modèle susceptible de fixer une norme et de définir des identités sexuées, la déconnexion du désir ouvre le champ d'un libertinage sans limite.

Hommes de fiction - Michel Delon
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En son temps la paume a œuvré à la transformation des guerriers agressifs du siècle précédent en gentilshommes agiles et souples, mais cette époque est révolue dans les années 1635-1643 : un modèle de courtisan plus délicat se dessine alors, où l'on peut déceler l'influence de la réforme catholique qui avance en France, prêchant sans relâche des valeurs monastiques, contrôle de soi, modestie, silence. L'évolution de la gestuelle masculine vers la grâce physique - inspirée de celle des femmes - se prolonge sous le règne de Louis XIV et au-delà, au point de finir par caractériser la civilisation française dans l'Europe du XVIIIe siècle.

Vers la "délicatesse des gestes" virils - Élisabeth Belmas
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Être viril, c'est exister en homme pour trois personnes : soi-même, son voisin ou son compagnon de travail, la femme. [...] A ce sujet, on peut d'ailleurs tenter de réfléchir : il n'est pas certain que battre sa femme fasse partie de la virilité bien que cela paraisse normal ou usuel. On peut aussi soumettre et dominer par bien d'autres processus dans lesquels la virilité se sent à l'aise.

Mais une chose est certaine: on ne peut parler de virilité populaire sans tenir compte du contexte social lui-même empreint de grande violence. La rue, le travail, les immeubles, les prisons, les hôpitaux, les cabarets, les ateliers, comme les foires et les marchés et même les promenades sont des lieux de grandes violence. Les rixes, batteries, disputes ont lieu, de jour comme de nuit, de façon quasi incessante, et le Paris du XVIIIe siècle est un espace très tumultueux. Il serait, dans ces circonstances, difficile d'imaginer que les relations hommes-femmes s'absentent de cette violence qui est consubstantielle aux conditions de vie populaires.

Virilité et violence forment-elles un couple indissociable? - Arlette Farge
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L'homme du peuple, dénié par la monarchie, pauvre, instable économiquement, réaffirme sa puissance dans une virilité pratiquée avec audace, en faisant toutefois attention à n'y pas perdre son honneur. Il manie les deux dans un système de valeurs ébranlés sous l'Ancien Régime, tant économiquement que moralement. Quant au libertin aristocratique, il joue avec aisance du verbe, de la ruse et de l'enjôlement pour obtenir une soumission féminine. Une fois celle-ci obtenue, peu importe presque que le corps féminin soit pris physiquement, que l'acte sexuel soit accompli.

Virilité au bel âge de la vie - Arlette Farge
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Le sauvage des découvertes, dont tout montrait qu'il pouvait servir d'exemple de virilisation, a régulièrement changé d'image durant notre modernité. Être incarné par le démon, pour une société largement religieuse, il ne pouvait incarner un modèle auprès des premiers "découvreurs". Être de vigueur et de liberté pour une société avide d'ascendance démographique au milieu du XVIIIe siècle, ses comportements devenaient, pour les hygiénistes des Lumières, un répertoire de régénération. Être de dénuement pour une société inventant la notion de progrès dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, il perdait tout symbole de puissance. Modèle et contre-modèle à la fois, la transformation du thème de la virilité dans notre modernité : domination sans partage de l'homme à laquelle s'adjoint une attente croissance de liberté et de sensibilité.

Le viril et le sauvage des terres de découverte - Georges Vigarello
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Or il advient au XVIe siècle que naissent d'autres manières d'être un lion, c'est-à-dire de s'affirmer viril. [...] La figure associée à ces animaux, qui sont forcément des mâles, est toujours celle d'un homme. Mais c'est désormais un type d'homme distinct : un intellectuel. Son modèle est un saint dont la figure émerge dans la spiritualité à partir de la fin du Moyen Âge [...]. L'image que la bête propose est celle d'une virilité repensée. La fierté et l'irascibilité, qualités regardées - ainsi que nous l'avons vu - comme intrinsèques à la nature virile, sont contrôlée et domptées : virtuellement présentes, elles ne sont plus mises au service d'une susceptibilité personnelle, mais la victoire sur soi détermine le progrès vers la connaissance de Dieu. La difficulté de cette démarche est énorme. Elle fait de celui qui l'entreprend et la mène à bien non seulement un lion, mais le vainqueur du lion.

Le courage viril : une signification multiple - Nadeije Laneyrie-Dagen
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Tout en restant nécessaire à la définition même de la noblesse, le courage devait être accommodé de vertus plus "civiles", qui permettraient aux gentilshommes de se rendre utiles en dehors des temps de guerre. Le combat devait lui-même permettre l'expression de qualités morales et intellectuelles telles que la constance et la prudence, qui sortaient la témérité du registre de l'instinct pour l'amener vers celui du calcul. Pour autant, il ne faudrait pas se représenter les armées comme des cohortes de gentilhommes parfaitement soumis à l'emprise de la raison et de la discipline. Le guerrier du XVIIe siècle ne devint pas un automate stoïque car il demeura un homme de chair, de sang et de passion soumis à de nouvelles injonctions normatives, qui redistribuaient les cartes du jeu de la guerre et de l'idéal.

Les fortunes de la vertu - Hervé Drévillon
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