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Critique de Nenvyal


**SPOILERS sur des éléments **

Je m'excuse d'avance si je n'utilise pas les bons mots ou que je fasse des erreurs. N'hésitez pas à me conseiller d'autres lectures sur le même thème !

Ce roman parle de transidentité. Depuis quelques temps, j'essaie de lire des lectures traitant ce sujet. Quand j'ai vu ce roman, j'ai sauté sur l'occasion pour le lire. le roman se déroule sur trois époques différentes à trois « tournants » de la vie. Les différentes parties nous sont dictées par les années : 2009, 2011 et 2014. Donc nous suivons les personnages sur plusieurs années.

Ce roman raconte l'histoire de Gabrielle et de Salah. Nous allons voir le chemin difficile de la prise de conscience et la transition de Gabriel à Gabrielle. Salah est le meilleur ami de Gabrielle. En plus, l'histoire est racontée par les deux personnages mais différemment. Les points de vue différents autant par la narration que par la méthode. Nous avons, je dirais l'histoire détaillée et longue écrite à la troisième personne pour Salah et l'histoire plus personnelle sous forme de journal intime pour Gabrielle, nous rentrons plus dans sa tête. Il y a un point de vue plus en retrait, extérieur d'une personne cisgenre et un autre point de vue plus intime d'une personne transgenre.

J'ai bien aimé apprendre les problématiques que rencontrent une personne transgenre. J'ai lu « Ce qu'il n'est pas » de Bingo Morihashi que j'ai adoré sur le sujet dans une version largement plus douce et d'un point de vue cisgenre. Je me suis attaquée à « Mon amie Gabrielle » qui est plus sombre. Malheureusement les personnages me sont sortis par les yeux.

Ce roman aborde énormément de thèmes difficiles tels que le harcèlement scolaire, les moqueries, la discrimination, les violences conjugales et intrafamiliales, la stigmatisation et d'autres comme les stéréotypes, les relations familiales et ce qu'on attend ou encore les normes sociales ainsi que la pression familiale, sociale.
Je pense que j'attendais beaucoup de ce roman et je ne pensais pas que des thématiques allaient être abordées. Ou sûrement un trop plein de quelque chose qui ne fait pas totalement naturel. Ce n'est pas fluide pour moi. On dirait une surenchère alors que l'autrice, je me doute qu'elle voulait dénoncer et parler de certains sujets lui tenant à coeur. Tu tournes la page et hop une autre information : le bébé malade m'a achevé. Je ne comprends pas pourquoi il fallait l'écrire ni pourquoi c'était dans l'histoire. Également, ça parle du pouvoir de la reconnaissance, le fait de l'importance souvent qu'une personne extérieure a un autre regard et de la difficulté de mettre des mots et d'« aller de l'avant ».

L'évolution des personnages se fait comprendre même avec les ellipses. Nous les voyons adolescent·es, puis adultes. Ce sont des passages importants : à l'adolescence où la plupart se cherche, puis le monde du travail après les études et à la fin ce qui est notion de « famille ». 3 étapes dans la vie de beaucoup de personnes. Quand iels étaient en internat, l'environnement n'était pas propice à donner, à développer et à construire leur propre personnalité. Mais le passage de la tromperie, des relations amitiés qui se transforment en amour alors que je cherche vraiment une véritable amitié (j'en suis friande surtout entre des personnes qui peuvent aimer et plus si affinités le sexe/genre opposé), et le mariage. J'ai vraiment levé les yeux en lisant la direction de leur relation. Je n'ai pas aimé la tournure que ça prenait. Au bout d'un moment Salah va dans le trop puis il oublie et Gabrielle prend la fuite pour se concentrer sur elle et se protéger. Elle n'est pas prête et n'oublie quasiment jamais ?

Gabrielle, lors de la période du lycée se cherchait. Qu'est-ce qui se passe en moi ? Elle subissait du harcèlement scolaire et de la discrimination. À cette époque, donc avant la transition de genre et de qui elle est réellement, comme elle pensait être homosexuelle (ici, aimer les hommes car elle était biologiquement un garçon, le concept de transidentité n'était pas vraiment présent), se donne une image pour ressembler aux autres. L'apparence, le conformisme surtout à cet âge est assez courant. Elle se dévalorisait, était en dépression et j'ai aimé les questionnements qu'elle se pose. Et si ? Nous voyons son mal-être, son envie d'être elle, son changement. Puis, une fois adulte nous la voyons affirmée dans sa transition avec une fragilité des personnes seules et non soutenues, vulnérables, subissant toujours de la discrimination (ici, de la transphobie), de la violence et son besoin d'être aimé, protégé et surtout être accepté par les autres. Les mécanismes des violences conjugales et de leurs conséquences sont bien représentés. Étant sous emprise, elle ferait limite n'importe quoi pour se raccrocher à quelque chose pour se faire accepter, en minimisant les faits. La perte de confiance en elle et à sa capacité à avoir un travail. Terrible quand on y pense, plus le cheminement des papiers administratifs.
C'est une personne en manque d'affection, ayant un besoin d'attachement. Ensuite, quelques années après, nous voyons son besoin de se reconstruire, de remodeler ses pensées et surtout de partir pour se trouver. Dans la dernière partie du roman, elle a un besoin de reconnaissance pour avancer avec son « changement de genre ». Une dernière étape qui lui tenait à coeur et elle est même plus sereine. Pour elle, la famille est importante surtout le lien maternel. Ce qui m'a énervé également, vers la fin, elle dit qu'elle a raison, alors que pour moi non. Elle ne se pose pas des questions sur le couple formait ses parents. Elle retrouve des principes propres à elle et s'affirme. J'avais envie de la secouer pour qu'elle s'interroge !

Salah est un personnage cisgenre. C'était un jeune garçon dans les stéréotypes, le fait de se conformer, être dans la norme était primordiale car il ne voulait pas être mis de côté, être harcelé ou être au ban tout en s'inquiétant pour son ami·e. Il avait du mal avec la notion de transidentité. Une fois adulte, il ne change pas vraiment sur certaines caractéristiques, quand ça le concerne, il ne veut pas en pâtir donc il est en dissonance cognitive tout au long du roman. Il va prendre conscience de Gabrielle, en étant toujours déstabilisé et c'est logique. C'est difficile, quand on a une certaine image, de changer et d'accepter l'idée. Et c'est l'hécatombe. Déjà qu'il commençait à me sortir par les trous du nez, dans la dernière partie, j'avais envie de le buter. Sincèrement ça m'a totalement décroché du livre. Je suis vraiment désolée mais son histoire de tromperie et de mariage alors qu'il est incapable de prendre une décision, qu'il ne veut pas de pression et j'ai l'impression de l'entendre dire « ouin ouin je suis une victime ». Il veut être tranquille et ne pas être seul. Beh oui, être seul c'est horrible ! 😊 Bonjour le respect pour autrui. Heureusement qu'à la fin il se rend compte que c'est un gros connard. Et je vais être sexiste : Salah, comme tu l'as si bien dit étant ado, soit un mec ! Pardon, même si ce n'est plus vraiment la même personne qu'à cette époque, et que je ne suis pas quelqu'un qui aime dire ce qu'est un homme ou une femme et en plus ne genre des objets, il m'a cassé les pieds. Ce personnage montre dans tout son exploit en quoi des personnes peuvent déclencher inconsciemment des situations malsaines, violentes et évitables. Je précise avant que des personnes me tombent dessus : ne pas confondre avec certaines situations. Car dans le roman, pour moi, il n'a aucun respect envers Myriam et bien avant la petite ! Elle aurait pu être heureuse avec un autre ! Et surprise, il est bi ! Ou il est pan ? Je me suis posée la question en voyant un commentaire sur la bisexualité. Et sincèrement je m'en fiche. Ha ha ! J'ai aussi jubilé dans l'épilogue à une phrase, enfin j'espère que je l'ai bien comprise.

Ces deux personnages ne pensent pas souvent également aux conséquences, il y a un système de fuite. Nous voyons vraiment l'être humain qui se fourvoie pour être plus tranquille d'esprit. Mais, même l'intrigue nous prouve que la dissonance cognitive nous guette, si nous ne mettons rien au clair. C'est vraiment plus Salah que Gabrielle même si cette dernière devrait se questionner sur sa mère et ne pas avoir que son point de vue. La patience souvent est un maître mot pour l'intégration des informations. Après je le conçois c'est très difficile de le faire, de se remettre en question et de se poser pour analyser ! Les actions auront des répercussions et des conséquences d'une personne en fonction du passé de chacun et des évènements vécus.
De même la problématique de l'acception de l'homosexualité ou encore d'une personne qui a vécu avec une femme et vit après avec un homme. Également le rôle de la famille est abordé, comme les parents aiment obligatoirement leurs enfants et vice versa.

C'est dommage que ça parle des stéréotypes de l'ordre du paraître au lieu de l'ordre physiologique. Sincèrement, qu'est-ce qu'est vraiment une femme et qu'est-ce que vraiment un homme ? Qu'est-ce qu'être un homme ? Qu'est-ce qu'être une femme ?

C'est le premier livre du l'autrice, son écriture est simple mais fluide et correcte.

Le roman nous montre bien le côté psychologique des personnages et des conséquences. Néanmoins je trouve qu'il y a un trop de plein de sujet, d'évènements… et qu'à la fin, je n'avais plus d'intérêt aux personnages. Essentiellement dû à leur histoire d'amitié/d'amour, de leur interrogation, du passage du mariage et tromperie de Salah et du fait que Gabrielle je me demandais ce qu'elle foutait avec Jules. Oui, j'ai vu que ça à la fin. C'est toujours comme ça quand il y a quelque chose qui me gonfle.
Lien : https://de-fil-en-histoire.b..
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