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Critique de alicejo


Habitant Malakoff avec un attachement particulier à la rue Hoche, il m'était impossible de passer à côté de ce livre de Jeanne Cordelier ! Merci donc aux Editions Phébus et à Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre grâce à cette nouvelle édition Masse-critique.

Ce court roman (autobiographie ou auto-fiction on ne sait pas exactement) ne vous laissera pas indemne. Dany, la narratrice, troisième d'une fratrie de six, une « cordée » comme elle la définit, le pilier de la famille, nous dresse le portrait de sa famille, des écorchés vifs, abimés par une enfance vécue au contact de la violence, de la pauvreté et du désamour.

Près de cinquante ans plus tard, le décès d'un premier frère permet de vérifier que le lien, quoique distendu par les années, tient toujours. Que malgré la maladie, le chômage, les divorces, l'alcoolisme des uns, les ennuis judiciaires des autres, tout le monde s'accroche tant bien à cette vie et aux minces petits bonheurs qu'elle offre.

C'est violent, intense, souvent révoltant et désespérant Mais grâce au parlé populaire et à l'écriture dynamique de son auteur, le récit ne tombe jamais dans le misérabilisme et ce qu'on en retient, c'est toute la tendresse que Dany, celle qui « s'en est sortie », ressent pour ses marginaux.

C'est aussi un récit qui parle de la mort de ceux qu'on aime. Comment appréhender la disparition programmée de ses frères et soeurs lorsque on a mis tant de force tout au long de sa vie pour garder le lien sinon intact du moins toujours présent ? Que restera-t-il d'eux, de leur histoire, de leurs souvenirs quand tous auront disparus ?

La misère affective et sociale, les souvenirs qu'on enjolive pour mieux les digérer, le lien à la mère qu'on n'arrive pas à couper malgré la violence et les humiliations, j'ai reconnu dans ce livre beaucoup du vécu de ma propre mère et sa lecture m'a beaucoup touchée et éprouvée.

Juste un tout petit bémol … En tant que Malakofiotte, j'aurais aimé lire une description de ce qu'était ma ville dans les années 50-60. Mais finalement de cet environnement on ne saura rien sûrement parce que l'indicible ne se vit qu'à huis clos.
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