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EAN : 9782706127076
181 pages
Presses Universitaires de Grenoble (07/12/2017)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Techniques de procréation médicalement assistées, gestation pour autrui, intersexualité… Autant de problématiques de nos sociétés contemporaines qui soulèvent la question du libre choix, de la liberté individuelle, et du féminisme.
Peut-on tout se permettre au nom de la liberté individuelle ? En quoi consiste la liberté des individus ? Jusqu’où va-t-elle ? Et comment se négocie sa réalisation vis-à-vis d’autres valeurs ? Qu’en est-il en particulier des femmes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les presses universitaires de Grenoble pour cet ouvrage !
Cela faisait déjà un moment que je désirais lire un ouvrage, au demeurant sérieux, sur le féminisme car je n'arrive pas à me positionner face un tel sujet. Je suis pour de nombreuses évolutions médicales concernant la maternité, etc, mais je n'arrive pas à me dire "féministe". Ce mot me repousse ! Ainsi, j'étais heureuse de découvrir cet ouvrage qui réfléchit de manière philosophique sur des sujets d'actualité tels que la GPA pour ne citer que celui-ci, mais qui reste dominant dans la pensée de la philosophe.
L'auteur met un point d'honneur à élargir son sujet à des notions philosophiques comme la "nature" pour comprendre ce qu'est réellement le "naturel". En effet, il ne faut pas oublier que des notions comme celles-ci sont des constructions sociales, et qu'elles évoluent avec les époques. Il faut toujours contextualiser les notions, même si l'auteur ne semble pas s'y attacher tout le temps.
Autre point, l'auteur ne fait pas de propagande, dieu merci pour telle ou telle position ; sa position scientifique et sociologique est selon moi parfaite, neutre, objective.
En somme, je conseille cet ouvrage à toutes les femmes, à tous les hommes... A tout le monde ! Les mentalités évoluent, doivent évoluer et pourquoi pas en réfléchissant ? Toutefois, attention, l'auteur reste dans une philosophie assez complexe pour des profanes et finalement, elle reste assez éloignée d'une conception "profane" voire "médiatique" du féminisme.
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Je remercie les presses universitaires de Grenoble et Babelio pour cet essai reçu dans le cadre de la dernière masse critique. le titre avait attiré mon intérêt dans ma liste car je le féminisme reste à mes yeux un enjeu majeur, surtout aux nouvelles méthodes et questions biologiques qui concernent le corps de la femme : GPA, droit à l'IVG, PMA... Mais aussi parce que, pour beaucoup, le féminisme dans notre société actuelle semble être dépassé, comme si les droits qui étaient acquis l'étaient pour toujours sans possibilité de faire un pas vers l'arrière.

L'ouvrage de Crystal Cordell traite de la question de l'éthique et du choix. La chercheuse explique et détaille notamment la question épineuse de l'éthique face au biologique, au corps et à la reproduction en reprenant aussi bien la pensée platonicienne que kantienne qui ont façonné les modes de pensée occidentaux, ainsi que les doctrines libérales. Les questions abordées sont très contemporaines.

L'autrice rappelle ainsi avec pertinence (on ne le fera jamais assez) que les droits des femmes ont mis du temps à être acquis. J'ai trouvé ses explications à la différence de traitement entre les femmes et les hommes, au niveau civils comme matériels, très pertinents. de même, la pensée De Beauvoir est très clairement synthétisée et expliquée et vous pourrez donner une réponse très claire au prochain imbécile qui vous sortira des arguments usés jusqu'à la corde tels que : "c'est normal que les hommes et les femmes aient des droits différents, ils sont différents" ou "la femme est plus faible que l'homme et son destin biologique est donc de rester à la maison faire la popote".

J'ai aussi beaucoup apprécié toute la partie où l'autrice détaillait la différence entre nature et culture, une pensée complexe mais qui est le nerf de la guerre dans beaucoup de questions contemporaines comme la PMA ou l'interruption de Grossesse Volontaire. de même, les questions éthiques comme la marchandisation du corps face à la liberté de choix individuelle, la morale face au choix individuel, sont des parties essentielles qui mettent en avant la complexité dans le définition de mettre en place des lois sur la seule base de la morale, concept fluctuant selon les époques et les cultures.

En somme, j'ai trouvé que ce texte parvenait à cibler de manière très claire les grandes problématiques face auxquelles les féminismes devaient être mobilisés. Ainsi, l'auteure préconise un principe de prudence, dans le sens de prendre en compte et d'analyser les situations au cas par cas dans des questions aussi épineuses. Ce qui mène finalement à justifier la nécessite du libre-choix.
Lien : https://lageekosophe.com/201..
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Même si nous sommes en 2018, le terme "féminisme" est criant d'actualité. 50 ans après mai 68, on pourrait se demander si ce terme n'est pas passé, voire dépassé. En réalité, il n'en est rien : certains des combats gagnés d'hier sont remis en cause aujourd'hui.

je dois dire que ceux sont les sujets d'actualité qui a poussé ma curiosité sur le terme "féminisme". Mes connaissances limitées sur ce terme m'a fait appréhender la lecture de "Pourquoi encore le féminisme" de Crystal Cordell Paris malgré le désir d'apprendre.

En dépit du format universitaire de l'oeuvre, il est accessible à tous. Et pour cause : les chapitres sont là pour tout poser à plat. Nous n'avons pas besoin de pré-requis pour lire cet ouvrage et le raisonnement nous accompagne pour nous faire comprendre pas à pas les enjeux d'aujourd'hui. Même si l'ouvrage est simple à comprendre, je ne me tenterai pas à résumer chaque chapitre de peur d'utiliser le mauvais vocabulaire et de déformer, inconstamment, les termes de l'auteur.

Ainsi, le premier chapitre porte sur la notion de "nature", aussi bien sur ce que représente le terme "nature" mais aussi sur son évolution. le second chapitre aborde la question de la nature mais selon la différenciation entre féminin et masculin. le troisième chapitre porte sur le choix : celui des combats, celui des dualités des combats et des conséquences des choix. le chapitre suivant s'appuie sur la causalité du choix, c'est-à-dire quelles finalités des choix et avec quelle prudence. Les chapitre 5 et 6 portent les questions contemporaines liées à la technologie et à la santé : avec notamment la question complexe de la GPA et le rapport des femmes par rapport à leurs propres corps. le chapitre dernier remet en avant la notion du choix.
Les chapitres s'articulent logiquement, et ils ne nous perdent pas d'un concept à un autre.

Une lecture obligatoire pour toutes les personnes qui veulent parler et défendre les combats féministes d'aujourd'hui. Sinon, vous pouvez toujours offrir cet ouvrage pour prouver que le féminisme ne mène pas à rien et n'est pas une vieillerie des années 68.

Merci à Babelio et sa masse critique et un grand merci aux Presses Universitaires de Grenoble pour cette lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle (Simone de Beauvoir) insiste, dans le deuxième volume de son ouvrage Le Deuxième Sexe (1949), sur cette phrase frappante : "dans la collectivité humaine, rien n'est naturel", ajoutant que "la femme est un produit élaboré par la civilisation". S'il n'y a pas lieu dans la pensée de Beauvoir de faire abstraction des manifestations physiologiques de la différence sexuelle, elle considère que celles-ci ne sauraient, à elles seules, déterminer la trajectoire socio-économique et professionnelle des femmes, ni expliquer l'inégalité des conditions des femmes et des hommes. Pour que les différences physiologiques entre les sexes aient pu avoir un impact déterminant sur l'organisation de la vie économique, sociale et politique, elles devaient au préalable subir, à travers l'histoire, une interprétation, une construction, transmises par le biais de la socialisation.
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La procréation féminine renforce-t-elle chez les hommes l'expérience de l'altérité vis-à-vis des femmes ? Ou bien inspire-t-elle le sentiment d'impuissance devant ce pouvoir qu'il ne saurait acquérir ? Leur rappelle-t-elle la proximité entre l'animal et l'humain, pris tous deux dans des processus biologiques mystérieux et largement immaîtrisables ?
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Pour l'historienne (Joan Scott), la manière même d'écrire l'histoire contribue à la construction du "genre" féminin ou masculin, car dans l'histoire se jouent de nombreuses interprétations : à qui donne-t-on les premiers rôles ? Quelles histoires sont racontées ? Quelles histoires sont passées sous silence ? ...
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Pour Beauvoir, cet enfermement dans l'"immanence", en particulier dans son rôle d'épouse et de mère, interdit à la femme de s'émanciper par le travail productif, de se réaliser en tant qu'être "transcendant", ce qui signifie au fond la capacité de se projeter dans le monde.
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