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Bonjour, aujourd'hui je vous présente Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, Compagnon de la Libération...
Mais le fait qu'il soit connu importe peu, il nous raconte son histoire et c'est le principal.
C'est un adolescent qui poursuit ses études dans un internat religieux, alors inutile de vous dire qu'il ne croise pas tous les jours des jeunes filles. Quand les premiers émois de l'adolescence les chatouillent, c'est entre garçons qu'ils découvrent la sexualité dans un milieu où certaines parties du corps ne sont jamais nommées...
Bien sûr, la plupart des garçons deviendront hétérosexuels, surtout dans les années 30 où l'homosexualité est un délit, mais Daniel va s'apercevoir qu'il aime les garçons et plus particulièrement David.
Daniel raconte sa vie en internat, les attouchements, les confessions pour lutter contre ses démons puis sa passion pour David.
Daniel va quitter l'internat et il restera homosexuel, mais toute sa vie il sera obsédé par David, ce bel Apollon qu'il n'a pas réussi à oublier et qui le hante.
Alors, quelle sera sa réaction quand il le reverra enfin soixante ans plus tard ?
Bref, il s'agit d'une belle autobiographie très émouvante, sur les premiers émois amoureux, et l'obsession. Que valent réellement les souvenirs ? Ne sont-ils pas édulcorés au fil du temps ? Ne sommes-nous pas déçus lorsqu'enfin nous pouvons goûter à notre madeleine de Proust ?
À lire dans une cabine de douche (sans eau) ou dans un vestiaire, en dégustant des madeleines avec un café noir. Bonne lecture !
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Ce récit autobiographique que Daniel Cordier a commencé à rédiger dès 1990 et qui devait faire partie de ses Mémoires publiées en 2009 (Alias Caracalla), relate l'histoire de ses années de pension au Collège Saint-Elme, sur les bords du bassin d'Arcachon entre 1928 et 1936, après le divorce de ses parents. Travail mis de côté alors par son éditeur qui le convainc aujourd'hui malgré les réticences de l'auteur de publier. Les premières pages d'Alias Caracalla qui se faisaient l'écho douloureux de ce qu'il a nommé son "internement" à Saint-Elme en évoquant l'éclatement de sa famille et "sa nostalgie de l'amour perdu", peuvent enfin plus clairement s'expliquer.

L'incipit des Feux de Saint-Elme fera peut-être date on ne sait jamais : "J'avais treize ans, lorsque je lus un ouvrage qui bouleversa ma vie". Car les grands désarrois de l'élève Cordier dans l'entre deux-guerres, tiraillé entre sa libido et une quête d'idéal fondé sur la morale catholique inculquée par les Dominicains, trouvent un exutoire dans la littérature. Dans le "kaléidoscope céleste" de ses lectures où viendront se bousculer Bossuet, Pascal, Céline et Saint Augustin, la libraire d'Arcachon madame Gauthereau lui propose d'ajouter un soir de l'automne 1935, tandis que ses tourments l'assaillent, Les Nourritures terrestres : "Peut-être est-ce l'ami dont vous avez besoin ce soir !"

Quant au phénomène atmosphérique lié à la foudre visible en haut des mâts des bateaux, si souvent décrit par les marins, auquel le titre fait allusion de manière métaphorique il illustre assez joliment ce printemps de 1936 que Daniel Cordier n'oubliera pas de sitôt. C'est en effet un champ magnétique puissant qui s'abat sur Daniel âgé de quinze ans provoquant une attirance absolue, comme seule l'adolescence en produit, pour son jeune ami David de deux ans son cadet. Coup de foudre dont le récit s'attache à rendre compte sans faux-fuyants par une écriture directe et sans fard où l'intensité du souvenir prévaut sur l'analyse.

Ce retour en arrière n'est pas pour l'auteur, encore moins pour le lecteur, un exercice d'écriture ou de lecture banale, une sorte de rétrospective sentimentale ou fondatrice. Au-delà de l'aspect narratif c'est à une épreuve de vérité intime que se soumet Daniel Cordier qui, n'ayant jamais refermé totalement la porte sur une blessure qu'il s'infligea lui-même, nous donne à entrevoir en même temps, dans le manque affectif abyssal né d'une promesse entrevue et jamais aboutie, une partie insoupçonnée de sa nature entière, passionnée et exclusive. Celle qui font les rebelles. Il se donne ici une possibilité de se délivrer de tous ses démons.

Livre très attachant au dénouement étonnant qui ne peut selon moi être détaché du reste de ce que l'on sait de la vie de Daniel Cordier qu'on n'imagine pas faire cet aveu bouleversant : "Ne jamais oublier que le regret de ma vie est celui de cette histoire que je n'ai pas vécue, alors que mes plus brûlantes et mes plus douloureuses aventures me laissent aujourd'hui sans souvenir, sinon sans traces."
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De Daniel Cordier, je ne connaissais que son passé de résistant, mais après l'avoir entendu à la radio, je m'étais noté que la lecture des feux de St-Elme pourrait être intéressante. Et j'y ai repensé en voyant cet ouvrage sur les rayonnages de la médiathèque de ma ville.
Effectivement, Daniel Cordier livre un témoignage émouvant sur son adolescence dans un pensionnat religieux et sur son amour pour l'un de ses camarades, David Cohen. Son récit est très courageux, étonnamment sincère tant il se livre et se met à nu.
J'ai préféré la première partie aux suivantes, notamment les passages où il explique l'influence qu'ont pu avoir certains livres sur son parcours et sur la compréhension de ses sentiments.
Ce roman autobiographique est par ailleurs très bien écrit et m' a donné envie de lire Alias Carracala, ouvrage dont il était prévu qu'il fasse partie au départ.
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Daniel Cordier est surtout connu pour son rôle important pendant la seconde guerre mondiale en France (il a été le secrétaire personnel de Jean Moulin) et pour ses travaux d'historien. J'ai lu "Alias Caracalla", qui est un ouvrage très détaillé sur la Résistance. Ici, il s'agit de tout autre chose ! L'auteur n'hésite pas à se mettre à nu devant le lecteur. Il revient sur des épisodes particuliers de son adolescence, qui l'ont marqué pour toujours et qu'il raconte avec une franchise et une précision stupéfiantes.
En 1936, il était pensionnaire dans un établissement scolaire dirigé par des Dominicains. Il avait un caractère très fort. Ses tendances homosexuelles étant exacerbées par la promiscuité avec ses camarades, il tomba amoureux d'un garçon plus jeune que lui nommé David. Daniel Cordier décrit par le menu les affres par lesquelles il est passé alors: il était violemment partagé entre son inclination (évidemment interdite !) et son idéal de suivre la voie de Jésus-Christ (telle qu'elle lui était rappelée par son confesseur). J'ai été frappé par cette atmosphère d'un autre âge; tout écart par rapport à la perfection morale entraînait une condamnation du fautif. Par ailleurs, on est très étonné de l'immense influence qu'exerçaient certains écrivains de l'époque sur l'adolescent.
Dans une scène qui est le point culminant du récit, David se rapproche enfin de Daniel, qui se refuse, à l'encontre son désir le plus vif, pour des raisons morales. Cette rencontre ratée restera dans la mémoire de l'auteur. Il comprendra que David a été brièvement son seul vrai amour, avec toute l'ardeur et la fraîcheur de leur jeunesse. Soixante ans après, il finira par retrouver la trace de David devenu un vieux petit-bourgeois méfiant, souffreteux et tout à fait quelconque. le livre finit dans une sorte de désenchantement. Mais on apprécie le courage d'un vieil homme qui dévoile tardivement les émois homosexuels de son adolescence, alors que le contexte a changé du tout au tout, en plus de soixante ans.
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Le secrétaire de Jean Moulin raconte sa passion dévorante pour le garçon qui l'a obsédé toute sa vie.

C'est un récit courageux, émouvant et bouleversant.

La plume est magnifique, nimbée de la frénésie du coeur et de la nostalgie du temps qui passe.

Un petit coup de coeur à savourer !
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Il y a dans ce témoignage un charme désuet, et une très belle écriture, certes, mais qui n'ont pas vraiment suffi à me tenir en haleine jusqu'au bout. Au début de ma lecture, j'ai été plutôt charmé par l'histoire de cet adolescent, élève dans un internat catholique vieille France, troublé de se découvrir attiré par les garçons. Certaines scènes, racontées le plus sérieusement du monde, font gentiment sourire : une fois que Daniel a décidé d'avouer en confession son trouble érotique et amoureux, il n'espère plus qu'une chose ; ne pas mourir dans l'intervalle de temps, en état de péché mortel, ce qui le conduirait directement dans les flammes de l'enfer. Mais au-delà de ces considérations morales, j'ai été intéressé par les difficultés de ce jeune homme à assumer son homosexualité pour lui-même et face aux autres. La deuxième partie du roman, dans laquelle Daniel devenu adulte cherche à savoir ce qu'il est advenu de David, souffre de longueurs et de redites. Un livre qui m'a interpelé et intéressé, mais pas pleinement convaincu.
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Un amour de jeunesse gravé dans le souvenir.
Comme à tous les amours de jeunesse, le premier particulièrement, on donne une importance primordiale, significative de ce qui suivra au long d'une vie. C'est le cas ici : un amour de collège qui ne s'épanouit pas entre la timidité, le sens de l'honneur, la honte, les rets d'une religion punitive.
Mais l'intérêt de ce livre est surtout dans la dernière partie où l'auteur cherche à retrouver ce premier amour, dont il sait fort bien, il le pressent, que ce ne sera que silence, non-dits et déception : ce que seront effectivement ces retrouvailles.
Peut-être ferais-je ce reproche à Daniel Cordier de juger si sévèrement son ancien ami ("sa médiocrité, sa bêtise"), de le condamner si radicalement auprès du lecteur par ces mots si durs et que comparer sa destinée (résistant, secrétaire de Jean Moulin, galériste, écrivain) avec une vie modeste et banale aurait dû l'incliner à la douceur qu'il lisait autrefois dans le regard de son camarade de collège.
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"Les désarrois de l'élève" Cordier

Le célèbre résistant Daniel Cordier, auteur de "Alias Caracalla", nous livre dans ce nouvel ouvrage ses premiers émois amoureux avec David, l'un de ses camarades de classe. L'histoire se déroule dans l'internat Saint-Elme à Arcachon dans les années 1930. L'auteur nous relate cette période avec beaucoup de pudeur et de sensibilité.
Cette lecture qui tourne autour de la recherche frénétique de l'être aimé est vraiment touchante
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Dans un pensionnat catholique pendant les années 1930, le narrateur vit une passion pour David, un de ses camarades. Cela commence un peu comme les Amitiés particulières ou comme La Ville dont le prince est un enfant, les situations sont similaires, mais le livre prend ensuite un tour différent. Un joli récit, en tout cas.
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