Pas ce soir

Ce roman très contemporain et parisien nous révèle l'intimité d'un couple de quinquagénaires, mariés et parents de deux grandes filles.

Tout commence par la volonté soudaine de la femme de ne plus dormir dans le lit conjugal mais dans la chambre de la fille ainée qui a quitté le nid parental, dans le petit lit à une place qui fut le sien. « Désolée, ne m'en veux pas mais je dormirai tellement mieux là-bas » dit-elle gentiment à son mari en guise d'explication.

Au tout début, le mari se persuade que sa femme Isa va dormir "là-bas" parce qu'elle est fatiguée et qu'il ronfle « comme un cochon » mais très vite, il se demande si la désertion prolongée de sa femme ne cache pas quelque chose de plus grave dans leur couple. Faisant appel à sa mémoire et désormais attentif au moindre des gestes de sa femme, il comprend que celle-ci, jour après jour, s'est éloignée de lui, que leur couple s'est enlisé dans un quotidien sans joie alors qu'ils se sont pourtant beaucoup aimés et désirés.

Cet homme blessé et frustré, car il aime sa femme et la désire toujours physiquement, va alors passer par plusieurs phases. Son abstinence sexuelle imposée devient obsessionnelle au détriment de tout le reste. Il n'ose en parler à personne. Il voudrait se résigner mais n'y parvient pas. Il tente alors de se rapprocher d'Isa, la toucher, la reconquérir. Elle se dérobe. Il gamberge, se pose mille questions sur elle, sur lui, sur leur couple. Il souffre.

Un temps il imagine qu'elle le trompe avant de songer lui même à la tromper pour assouvir ses besoins sexuels non satisfaits.

Il finit enfin par avoir le courage de crever l'abcès avec Isa. Celle-ci lui parle alors sincèrement de la crise qu'elle traverse, de sa fatigue, de sa tristesse après le départ de ses filles. Lui semble la comprendre mais au fond cette explication ne résout rien. Cet homme bafoué dans sa virilité tente alors d'oublier ses frustrations en faisant du sport de façon frénétique, en sculptant son corps mais sa fixation sur le sexe ne le lâche toujours pas.

Dans ce livre, le lecteur suit tous les états d'âme du héros tantôt touchant tantôt pathétique (et même antipathique).

Personnellement, je regrette que l'intrigue vire à la farce du fait de la frénésie sexuelle du héros. J'aurais préféré plus de profondeur, une exploration plus poussée sur la fin du désir dans le couple.

Le livre ne manque cependant pas d'intérêt et de crédibilité et se lit sans aucun ennui. Il aborde habilement le sujet tabou de l'abstinence sexuelle des couples vieillissants tout en étant distrayant. Mais l'abstinence n'est finalement qu'un symptôme de la crise beaucoup plus vaste de ce couple, le signe de l'incommunicabilité qui s'est installée insidieusement entre entre mari et femme.

Alors que le ressenti du mari est décortiqué sous toutes ses faces, le point de vue de la femme est peu exploré mais, pour le peu que l'on en sait, il m'a semblé très réaliste.

Enfin, Amélie Cordonnier a du style, sait embarquer le lecteur et use plutôt à bon escient d'un langage parfois assez cru pour décrire le désarroi et la colère non contenue du mari.

La fin, plutôt subtile et ouverte, m'a plu.

Un homme et une femme, 23 ans de mariage, la cinquantaine, les enfants sont partis de la maison; elle fait chambre à part pour mieux dormir... ,lui est frustré ; la communication est difficile. Elle n'a plus de désir, un corps en berne. Il fait des tentatives pour la reconquérir , leur histoire est compliquée. On parle vraiment de l'intime, de la complexité du couple. Certains passages sont beaux ,mais d'autres un peu long et très crus. Un roman où l'homme est malheureux.

Un couple qui s'éloigne, se distancie, imperceptiblement, les corps qui se séparent…

Et tout d'un coup, voilà 200 jours qu'on ne se touche plus, 300, plus ? Et puis, chambre à part pour mieux dormir…

Amélie Cordonnier se met dans la peau d'un homme qui voit sa femme s'éloigner et qui crève de désir pour elle sans réussir à la rattraper dans une totale absence de dialogue

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Le narrateur de cette histoire a 53 ans, une femme qu'il aime, Isabelle, et deux grandes filles qui ont quitté la maison pour voler de leurs propres ailes. Tout irait pour le mieux si Isabelle n'avait pas subitement décidé de faire chambre à part… ça fait déjà quasiment un an qu'ils n'ont pas fait l'amour mais c'est le fait qu'elle déserte la chambre conjugale qui lui fait le plus mal. Il n'a plus qu'une idée en tête : la reconquérir, l'amener à le rejoindre à nouveau. J'aurais pu m'attacher à la souffrance du personnage s'il n'y avait pas eu autant de scènes très crues au fil des chapitres. Il apparaît comme un véritable obsédé ce qui me l'a très vite rendu antipathique. Ça s'améliore dans la deuxième partie mais c'était déjà trop tard pour moi. Ça aurait pu être un livre intéressant sur la fuite du désir mais ça se transforme trop vite en une série de scènes de sexe (quand il se remémore notamment ses ébats passés avec Isabelle) qui n'apportent rien. En réalité, je pense que j'aurais préféré avoir aussi le point de vue d'Isabelle qui n'est abordé qu'à la toute fin. L'autrice aurait mieux fait d'alterner le point de vue masculin et le point de vue féminin : son texte aurait été beaucoup plus riche. Dommage…
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Des moments intenses de belle écriture, le manque vu sous l'angle masculin et l'absence de désir décrits avec finesse. Puis, tout s'emballe avec un besoin de sexe qui vient noyer les (bons) sentiments et c'est dommage, car on en arrive à une caricature qui vient rompre le charme et placer l'homme sous une image peu flatteuse d'obsédé de l'acte et non de l'amour.
On peut également regretter que la femme ne parle pas davantage de son mal-être, c'est à peine effleuré alors qu'elle aurait évidemment son mot à dire dans ce désastre.
Et pour finir, même l'humour s'exprime cependant et si les références cinéma et musique, les jeux de mots sont plaisants, trop c'est parfois trop !

Tout le roman tourne autour de l'obsession d'un homme, sa vie sexuelle devenue inexistante avec sa femme. D'ailleurs Isa a décidé de s'installer dans la chambre de l'une de leurs filles partie faire ses études. Et ça c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, comme on dit !
Pour être franche, les 50 premières pages m'ont un peu soûlée. Il n'y en a que pour le désir inassouvi du personnage principal. Ensuite il y a des événements, ça devient plus intéressant. Par contre, je trouve qu'il manque le point de vue de sa femme. Certes, il arrive par la suite, du moins on en sait davantage mais on reste toujours autocentré sur les pensées et sentiments du mari.
Mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas divulgâcher.
Pour moi il y a trop de scènes liées au sexe. J'ai eu l'impression de tourner en rond et du coup je me suis ennuyée. J'ai même ressenti de l'agacement au bout d'un moment.
Une fois que le personnage principal se résout à se focaliser sur autre chose (le sport, etc.), la lecture devient plus agréable.
Ce roman m'a rappelé « Sept gingembres » de Christophe Perruchas, où le lecteur est plongé dans la tête d'un obsédé sexuel, un prédateur. J'avais été dérangée par cette lecture mais il y avait ces petites bulles récréatives en famille, ces « gingembres », du coup ça ne m'avait pas fait le même effet.
Peut-être était-ce l'effet recherché par l'autrice, auquel cas c'est très réussi ! Il faut préciser qu'Amélie Cordonnier s'attaque toujours à des sujets tabous. C'est une autrice que je suis depuis son premier roman, j'ai hâte de connaître le thème de son prochain livre !
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" Un homme et une femme. Chacun de leur côté. Un homme qui ne dort pas et une femme qui s'assomme. Un homme sur sa tablette et une femme dans son bouquin. Un homme qui désire et une femme qui soupire. Un homme qui se désole, une femme qui s'enferme, les heures qui s'étirent. Et plus rien. rien de rien."

Huit mois, deux semaines et quatre jours qu'il n'a pas fait l'amour avec sa femme Isa. Et voilà que, sous prétexte de mieux dormir, elle s'installe au bout du couloir dans la chambre de leur fille cadette qui, après sa soeur, vient de quitter la maison. Ce palier qu'il espérait temporaire devient vite définitif, ils se retrouvent à faire chambres à part. Mais entre eux il n'y a pas que le désir qui s'est délité. Petit à petit, de façon imperceptible, ils se sont éloignés, ils ont cessé de se parler, Isa passe ses soirées plongée dans un livre ou scotchée à son portable.

Il prend la décision de sa femme comme une désertion, est perdu et se sent frustré, abandonné, rejeté. "Ce qui lui manque le plus, c'est sa tendresse, ses caresses. Elle ne le touche plus. Plus jamais. Même sans le faire exprès. Plus jamais." Il n'ose parler de ses tourments à personne et surtout pas à sa femme.

Est-ce que la conjugalité tue obligatoirement le désir ? Il refuse de s'y résoudre, il aime encore Isa et elle semble encore l'aimer.

Amélie Cordonnier a l'habitude de s'attaquer à des sujets difficiles voire tabous et le fait toujours toujours d'une façon très directe et percutante. Après la violence conjugale dans "Trancher", l'instinct maternel dans "Un loup quelque part", ici elle parle du désir dans le couple, de l'usure unilatérale du désir, de l'abstinence forcée. Elle accomplit la performance de se mettre dans la peau d'un homme d'une cinquantaine d'années sans se priver d'utiliser un langage cru parfois excessif et dérangeant mais heureusement souvent teinté d'humour. Elle dissèque les sentiments et les obsessions de cet homme blessé dans un texte qui reste centré sur lui. Les ressentis de la femme ne sont hélas abordés de façon succincte que dans un bref passage à la fin. Ce n'est donc pas à une analyse complète du couple qu'elle se livre, ce que j'ai trouvé bien regrettable, elle met juste en évidence les difficultés à communiquer sur ce sujet au sein du couple.
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Suite aux nombreux bons avis que j'ai vu passé, je me suis empressée de lire ce roman, mais ce fut une déception pour moi.

Je suis passée à côté, et comme souvent dans ce cas là, ça m'a laissé sur ma faim.

Une bonne idée de départ que de raconter la lassitude sexuelle au sein d'un couple. D'autant plus quand c'est raconté par une femme et du point de vue du mari.

Mais une idée que j'ai trouvé mal exploitée.

Un récit trop mou, qui n'évolue pas et se répète, et qui ne m'a pas paru totalement crédible finalement.

Enfin une écriture parfois trop crue que je n'ai pas trouvé justifiée ici.

Alors oui, la plume est belle et le livre est donc très agréable à lire, mais je m'y suis bien ennuyée et je le regrette.

Pour autant, lisez le car la grande majorité a été conquise!

Comment raconter l'épuisement du désir dans un couple vieillissant, où le départ des enfants ne sert plus de rempart face à l'évidence, qu'on ne se touche plus et on ne fait plus l'amour ? Amélie Cordonnier choisit d'explorer cette question par la voix d'un homme qui ne résout pas à un état qui le terrasse : il a toujours envie de sa femme et c'est avec stupeur qu'il la voit émigrer dans la chambre désertée d'une de leur fille. Incapable d'accepter cette décision, il compte les jours qui le séparent de leur dernier rapport sexuel, et passe par bien des états pour tenter de ne plus y penser (crises de boulimie avant de se réfugier dans le sport, masturbation avec tubes porno et fleshlight) ou de ranimer la flamme par tous les moyens (weekend en amoureux en Normandie). Si l'écriture est précise, efficace et d'une grande justesse, l'entreprise tourne court au bout d'une cinquantaine de pages, et se transforme en inventaire de tout ce qui ne va pas dans le couple. Ce décorticage aurait bien fonctionné dans une nouvelle, et aurait sans doute pu laisser place à une chute plus intense et marquante. En l'état, le livre d'Amélie Cordonnier est un exercice de style plaisant, amer et grinçant, mais qui finit par susciter un ennui poli, jusqu'à un final très patapouf assez oubliable.

Quand j'ai vu le sujet de ce livre je me suis dit "Il me le faut !!".
Traiter le sujet du désir sexuel dans un couple est un sujet dont il faut parler ( surtout quand on vit dans un monde ou on nous fait croire qu'un couple qui ne fait pas l'amour "tous les jours" n'est pas dans la norme).

Je trouvais que les pensées du mari tournait en rond, parfois des longueurs.
Dans ce livre on ne parle pas uniquement de l'absence de libido mais aussi de l'absence de contact. L' homme souffre de ne recevoir aucune marque d'affection de sa femme et celle ci souffre de ne ressentir ni l'envie ni le besoin de lui en apporter ou même d'en recevoir.
Mais le vrai problème de ce couple est le manque de communication.
Je pense qu'il n'y a pas uniquement un problème de sexe ou d'amour dans ce couple, mais beaucoup plus que ça.

Ce livre est une bonne lecture mais je ne m'attendais pas à ce que le sujet soit traité de cette manière. J'ai pas reussie à accrocher avec les personnages. Cette lecture n'était pas faite pour moi 🌸