La peau. Un support formidable pour écrire les maux.
Eczéma, psoriasis. Auto-mutilation. Ceux-là s'imposent, on les subit, alors on ne sait pas toujours les décrypter (donc les guérir).
Le tatouage en revanche, on le choisit. En principe...
Pour Elsa, le '146298' qu'elle s'apprête à se faire tatouer a un sens, il va matérialiser des stigmates qu'elle porte déjà : la déportation et l'internement de sa grand-mère Claudia dans un camp nazi.
Elsa a toujours vu ces six chiffres sur le bras de la vieille femme, personne n'a jamais voulu lui expliquer. Sa mère « clame haut et fort qu'on accorde trop d'importance au passé », et pour Claudia, rescapée des camps, les souvenirs sont trop douloureux.
Après un cours sur la Shoah en classe de troisième, Elsa a commencé à deviner l'horreur. Elle a lourdement insisté pour que sa grand-mère lui raconte : « Elle s'attendait à quoi ? Que je la laisse silencieuse, avec son nombre ? Elle a commencé par dire que c'était le passé. Que le passé, on le laissait dans un trou et qu'on le recouvrait de terre et que c'était inutile de vouloir le déterrer. Rien de bon ne sortait du chaos. Et son passé, c'en était un, de chaos, immense. L'apocalypse. »
Les adolescents sont des éponges, des écorchés-vifs, ils ont besoin d'expérimenter pour comprendre. Elsa va tenter à sa manière de revivre ce qu'a subi sa grand-mère...
« C'est pas imaginable, elle me répond. N'essaie pas d'imaginer. »
Excellent roman pour adolescents sur la Shoah qui m'a fait penser au témoignage de Marceline Loridan-Ivens ('Et tu n'es pas revenu').
Court, à la fois sobre et terrible, ce texte évoque la déportation, les camps, le retour (l'horreur ne s'est pas arrêtée quand les alliés sont arrivés en Allemagne, il a fallu rentrer).
Ce passage de relais émouvant entre Claudia et Elsa nous montre également le poids du passé familial et nous invite à réfléchir au casse-tête de la transmission entre générations : que dire à nos enfants des traumatismes de leurs ancêtres, des drames vécus dans la famille ? A quel âge ? Certains événements sont indicibles, trop lourds à entendre, trop difficiles à revivre par la parole, aussi...
Pas facile de s'y retrouver entre le non-dit, le mal-dit, le trop-dit...
Je conseille aux adolescents, notamment à ceux de Troisième, en complément aux cours d'Histoire et à la préparation de l'oral d'HDA. Les 66 pages très aérées se lisent en 1/2 h., ça ne devrait pas les effrayer...
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Elsa va se faire tatouer… le même matricule qu'elle a toujours vu sur le bras de sa grand-mère, Claudia, qui perd la mémoire… pour perpétuer le souvenir et le pas oublier. Les quatre jours dans un wagon sans manger ni boire. Les deux fois où Claudia a failli mourir. Les neuf femmes rescapées de la longue marche dans la neige…
Tout est parti d'une expression de son petit ami Tarek, qu'Elsa refuse de prendre comme une blague : "fais pas ta juive"...
Les mots ont un sens et recouvrent des réalités qu'on ne doit pas oublier.
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J'ai bien apprécié ce livre. le suspens de la signification des chiffres est présent jusqu'à la fin, et l'histoire de sa grand-mère est très touchante . Dès les premières pages, nous sommes vite dans l'ambiance du livre. Même pour quelqu'un qui n'aime pas lire, ce livre est très moderne dans la façon de parler et attractif.
Enzo
J’ai apprécié ce livre, je l’ai lu d’une seule traite. Il s’adresse à tout lecteur. Il est bien écrit, avec des mots simples et justes.
L’histoire est touchante entre une jeune fille et sa mamie. La jeune fille décide de se faire tatouer
« 146289 », message que sa grand-mère porte également. Plus tard avec ténacité et amour elle comprendra la signification : « c’est son destin qu’on lui a tatoué sur le bras, c’est son histoire, faut juste décoder ».
Vincent
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L'histoire d'un chiffre et d'un tatouage … Un tout petit roman qui m'a laissée en pleurs. C'est touchant et bien écrit.
En 65 pages l'autrice a réussi l'immense pari de faire passer toute l'horreur vécue par sa grand-mère.
Je le recommande à tous.
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Un nouveau dans la collection que j'avais hâte de découvrir et voilà, il fait partie de mes préférés. le récit est percutant, le sujet reste sensible et l'horreur vécue par la grand-mère nous atteint à travers le récit de cette jeune fille. Touchant, beau et important.
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