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3,78

sur 152 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La peau. Un support formidable pour écrire les maux.
Eczéma, psoriasis. Auto-mutilation. Ceux-là s'imposent, on les subit, alors on ne sait pas toujours les décrypter (donc les guérir).
Le tatouage en revanche, on le choisit. En principe...

Pour Elsa, le '146298' qu'elle s'apprête à se faire tatouer a un sens, il va matérialiser des stigmates qu'elle porte déjà : la déportation et l'internement de sa grand-mère Claudia dans un camp nazi.
Elsa a toujours vu ces six chiffres sur le bras de la vieille femme, personne n'a jamais voulu lui expliquer. Sa mère « clame haut et fort qu'on accorde trop d'importance au passé », et pour Claudia, rescapée des camps, les souvenirs sont trop douloureux.

Après un cours sur la Shoah en classe de troisième, Elsa a commencé à deviner l'horreur. Elle a lourdement insisté pour que sa grand-mère lui raconte : « Elle s'attendait à quoi ? Que je la laisse silencieuse, avec son nombre ? Elle a commencé par dire que c'était le passé. Que le passé, on le laissait dans un trou et qu'on le recouvrait de terre et que c'était inutile de vouloir le déterrer. Rien de bon ne sortait du chaos. Et son passé, c'en était un, de chaos, immense. L'apocalypse. »
Les adolescents sont des éponges, des écorchés-vifs, ils ont besoin d'expérimenter pour comprendre. Elsa va tenter à sa manière de revivre ce qu'a subi sa grand-mère...
« C'est pas imaginable, elle me répond. N'essaie pas d'imaginer. »

Excellent roman pour adolescents sur la Shoah qui m'a fait penser au témoignage de Marceline Loridan-Ivens ('Et tu n'es pas revenu').
Court, à la fois sobre et terrible, ce texte évoque la déportation, les camps, le retour (l'horreur ne s'est pas arrêtée quand les alliés sont arrivés en Allemagne, il a fallu rentrer).
Ce passage de relais émouvant entre Claudia et Elsa nous montre également le poids du passé familial et nous invite à réfléchir au casse-tête de la transmission entre générations : que dire à nos enfants des traumatismes de leurs ancêtres, des drames vécus dans la famille ? A quel âge ? Certains événements sont indicibles, trop lourds à entendre, trop difficiles à revivre par la parole, aussi...
Pas facile de s'y retrouver entre le non-dit, le mal-dit, le trop-dit...

Je conseille aux adolescents, notamment à ceux de Troisième, en complément aux cours d'Histoire et à la préparation de l'oral d'HDA. Les 66 pages très aérées se lisent en 1/2 h., ça ne devrait pas les effrayer...
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1 4 6 2 9 8

Des chiffres dont elle n'avait jamais compris la signification.
Jusqu'au jour où elle découvrit l'horreur.
Et où elle fit le rapprochement.

Un texte court mais fort. Qui parlera aux ados et à leurs aînés. Poignant. Éloquent. Intense. Loin des manuels d'histoire et des cours magistraux. Sans trop en dire, il fait réfléchir, se souvenir, ne pas oublier.

Car même si le passé doit rester enterré dans son trou, on peut tout de même crier "plus jamais ça".
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Elsa va se faire tatouer… le même matricule qu'elle a toujours vu sur le bras de sa grand-mère, Claudia, qui perd la mémoire… pour perpétuer le souvenir et le pas oublier. Les quatre jours dans un wagon sans manger ni boire. Les deux fois où Claudia a failli mourir. Les neuf femmes rescapées de la longue marche dans la neige…
Tout est parti d'une expression de son petit ami Tarek, qu'Elsa refuse de prendre comme une blague : "fais pas ta juive"...
Les mots ont un sens et recouvrent des réalités qu'on ne doit pas oublier.
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Quand on a l'impression que tout à déjà été dit sur l'holocauste, en littérature comme au cinéma, comment continuer d'en parler sans tomber dans une énième réécriture d'Anne Frank, de la Liste de Shindler ou de Si c'est un homme ? Comment adopter le ton juste ? Comment trouver les mots qui permettront à des ados qui sont aujourd'hui très loin de cette époque, de s'y intéresser, de s'en souvenir ? Je crois que 146 298 est une réponse intéressante à toutes ces questions et bien d'autres. Un roman qui témoigne de la nécessité de continuer d'écrire sur le sort des juifs lors de la guerre 39 – 45, tout en apportant un nouveau regard sur cette période.

En effet, dans 146 298, Rachel Corenblit raconte comment une ado, à travers le choix de se faire tatouer sur l'avant bras le chiffre que sa grand-mère a reçu à son arrivée dans les camps de concentration, s'approprie le souvenir de cette sombre période de notre Histoire. Elsa, en accomplissant cet acte qui n'a rien d'anecdotique, ni de provocateur matérialise son désir de conserver en elle une trace de l'histoire de sa grand-mère.

A mesure que les chiffres s'inscrivent pour toujours sur sa peau, elle raconte la vie des juifs et les camps. le ton est percutant et d'autant plus fort que le texte est très concentré. Les phrases sont brutes, abruptes autant que cette réalité, ce passé dont elles témoignent. C'est fort, incisif. J'ai trouvé cette façon de témoigner de cette époque très pertinente et judicieuse. L'essentiel est dit, les émotions sont là, la curiosité du lecteur est suscité en quelques pages seulement.

Il y avait un moment que les romans sur la guerre 39 – 45 commençaient à m'ennuyer, trop semblables les uns par rapport aux autres, mais pas 146 298. L'idée de raconter cette histoire à travers un tatouage que l'on se grave volontairement sur la peau à peine sortie de l'adolescence, pour assurer la continuité du souvenir, est bien vue et bouleversante. Tout comme la relation entre la grand-mère et sa petite-fille. Un texte court et percutant.
Lien : http://www.lirado.fr/146298-..
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J'ai bien apprécié ce livre. le suspens de la signification des chiffres est présent jusqu'à la fin, et l'histoire de sa grand-mère est très touchante . Dès les premières pages, nous sommes vite dans l'ambiance du livre. Même pour quelqu'un qui n'aime pas lire, ce livre est très moderne dans la façon de parler et attractif.
Enzo

J’ai apprécié ce livre, je l’ai lu d’une seule traite. Il s’adresse à tout lecteur. Il est bien écrit, avec des mots simples et justes.
L’histoire est touchante entre une jeune fille et sa mamie. La jeune fille décide de se faire tatouer
« 146289 », message que sa grand-mère porte également. Plus tard avec ténacité et amour elle comprendra la signification : « c’est son destin qu’on lui a tatoué sur le bras, c’est son histoire, faut juste décoder ».
Vincent
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L'histoire d'un chiffre et d'un tatouage … Un tout petit roman qui m'a laissée en pleurs. C'est touchant et bien écrit.
En 65 pages l'autrice a réussi l'immense pari de faire passer toute l'horreur vécue par sa grand-mère.
Je le recommande à tous.
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Un nouveau dans la collection que j'avais hâte de découvrir et voilà, il fait partie de mes préférés. le récit est percutant, le sujet reste sensible et l'horreur vécue par la grand-mère nous atteint à travers le récit de cette jeune fille. Touchant, beau et important.
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Moi j'ai toujours un peu peur des livres qui parlent de la guerre, alors j'ai eu un arrêt quand l'autrice m'a dit que ce livre en parlait, mais je me suis dis « allez je tente quand même », et j'ai vachement bien fait.
Cette histoire c'est le lien entre une petite fille et sa grand-mère au travers de chiffres tatouées sur la peau. Mais que signifie ces chiffres ? La grand-mère a tenté d'y trouver un sens et sa petite fille a tenté de le comprendre. L'écriture est belle, poignante, moi ça m'a ému jusqu'aux larmes, j'en avais des frissons.

C'est un tout petit livre (assez cher pour sa taille d'ailleurs mais passons), mais en quelques pages, il raconte quelque chose de vraiment fort, et nous montre les horreurs des camps de concentration, ainsi que le devoir de mémoire que tente la petite fille.

Bref, une superbe lecture, courte mais poignante.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Bizarre cette couverture avec des bonhommes d'un baby-foot... Où est le rapport avec cette histoire ? Peut-être que pour certain le début de cette suite de chiffres 1.4.6.2... pourrait évoquer une position de joueurs de foot sur un terrain... Cette histoire n'a aucun rapport avec le baby-foot ou avec le football ! C'est beaucoup plus sérieux !
Elsa est une adolescente qui a décidé de ce faire tatouer. Un tatouage particulier qui lui tient à coeur, un tatouage identique à celui de sa grand-mère. Ce tatouage, elle l'a toujours vu sur le bras de sa grand-mère et c'est seulement tardivement qu'Elsa en a compris la signification, en classe, lors d'un cours d'histoire...
Cette histoire alterne entre le présent et le passé, l'écriture est simple et le récit est fort et poignant.
Une très belle découverte.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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« 146298 » est un roman très court mais d'une rare intensité. Choisi au hasard au détour d'une étagère dans la section «adolescents » de la bibliothèque, j'ai sous-estimé la puissance de cette fiction racontant l'horreur vécue par Claudia, une grand mère juive rescapée des camps de concentration, et narrée ici par sa petite-fille. L'histoire d'un tatouage dont chaque chiffre témoigne d'une atrocité et un récit à rebours qui prend aux tripes.
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