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EAN : 9782843379550
192 pages
Anne Carrière (30/08/2019)
2/5   7 notes
Résumé :
À l’aube de la quarantaine, Corinne Zed – écrivain à succès et spécialiste de Stendhal – voit sa vie lui échapper : son mari l’a quittée, elle n’a plus d’argent, plus d’inspiration et doit rendre les clés de sa luxueuse villa pour un studio dans un quartier populaire. Mais quand elle tombe sous le charme de Marco Di Giacopo, une figure de l’extrême gauche italienne, ancien poseur de bombes, partisan de la lutte des classes, Corinne décide de mordre la vie à pleines ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Fidèle à l'étiquette d' “héroïne de la contre-culture” que lui a attribuée le New York Times, l'auteur prétend, au travers de ce roman, poser un regard critique et politiquement incorrect sur tout ce qu'elle dépeint… Il en résulte un texte hybride qui n'est pleinement ni un roman ni un essai, et où prédomine un discours délibérément et systématiquement provocateur. Cette posture intellectuelle a peut-être valu une certaine notoriété à Corinne Maier avec “Bonjour paresse” ou “No kids”. Dans "A la conquête de l'homme rouge" - c'est-à-dire dans le cadre d'une fiction romanesque qui suppose une histoire, des personnages et un style - cela ne fonctionne tout simplement pas, faute d'autres arguments à faire valoir.

L'intrigue, ultra-mince (les tribulations improbables d'une petite bourgeoise à la conquête du coeur de son nouveau héros révolutionnaire), est totalement téléphonée et dénuée d'intérêt ; la narratrice, insupportable mélange de vanité, de snobisme, de cynisme et d'arrogance, est totalement caricaturale et les autres personnages (y compris le fameux “homme rouge”) ne sont guère que des fantômes et des stéréotypes ; l'écriture est banale et sans recherche ; quant aux situations, elles sont artificiellement plaquées dans le récit en une succession de scènes qui s'enchaînent sans aucun travail de construction narrative. Il n'y a, dans ce roman, aucune émotion, aucun vécu, aucune intériorité, aucun ressenti authentique et profond… juste la mise en scène maladroite d'éléments, humains ou contextuels, dont l'unique raison d'être est de permettre l'expression d'un discours sociologico-politique envahissant qui se veut à toute force iconoclaste et dérangeant.

Cette dérision systématique, à tout propos, à longueur de pages et sans discernement, je ne l'ai trouvée ni drôle, ni pertinente, ni même réellement choquante tant son outrance sans limite finit par la discréditer (par exemple, à la page 163 : “J'oublie très vite les réfugiés, ceux qu'on appelle des migrants, qui s'entassent sous le métro aérien. Ça n'a jamais fait de mal à personne de changer de pays ; moi aussi je suis une migrante, une sans-frontière qui voyage De Stendhal à Lénine” A quoi je vous réponds, Madame Maier : Non, on ne peut pas rire de tout, on n'en a absolument pas le droit, dès lors qu'il s'agit de la souffrance d'autrui !...)

Cette logorrhée interminable et creuse, cette ironie racoleuse et cette absence délibérée d'empathie qui confine parfois à la bêtise, je les ai surtout perçues comme la stratégie quelque peu dérisoire d'un auteur qui, à défaut d'avoir réellement quelque chose à dire et à défendre, tente de réutiliser une recette qui lui a déjà servi et utilise la provocation pour créer la polémique, attirer l'attention et “faire le buzz”... Ce n'est, malheureusement - ou heureusement -, pas suffisant pour réussir un livre.

Au final, "A la conquête de l'homme rouge" est un pamphlet déguisé en roman qui a tenté de revêtir les habits de la fiction pour gagner en épaisseur et élargir - peut-être - son lectorat. Mais la tentative est maladroite, le projet mal construit, le propos contestable, et l'essai, au moins pour moi, est totalement raté.

Un roman que j'ai absolument, totalement, détesté !
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Un livre très drôle qui se lit très rapidement. Suite à une rupture notre héroïne veut à tout prix conquérir Marco, figure de l'extrême gauche italienne et son statut d'intellectuelle spécialiste De Stendhal, issue d'une famille bourgeoise de droite semble un obstacle majeur à cette idylle. Et si on pouvait changer de bord politique pour réussir à draguer ? C'est tout ces questionnements sur ce qui est de gauche qui rendent le texte très récréatif et nous livre une critique de notre société superficelle. J'ai beaucoup aimé Corinne qui n'a pas froid aux yeux et n'a pas sa langue dans sa poche ! Seul hic est-ce que ce livre ne paraîtra pas vite daté ?
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Livre reçu via l'opération masse critique, je n'en avais jamais entendu parler avant d'être contactée par Babelio. En lisant le résumé je me suis réjouie à l'idée de découvrir un type de roman nouveau pour moi, hybride entre une romance et une satyre de la société de consommation! Etant moi-même sensible au sujet, intéressée depuis quelques années à ça, le livre tombait à pic!

Mais hélas, ce fut un flop. Les propos parfois piquants, parfois drôles, en tous cas toujours provoc' sont sympa les 50 premières pages puis on se lasse du fait que la protagoniste principale ne s'exprime QUE comme ça.

L'intrigue, tout les personnages, ne sont pas crédibles. le revirement de cap brutal du jour au lendemain politique et social opéré par la narratrice est abusif, de même que sa vision des choses, trop caricaturale et hautaine. Je ne me suis pas attachée à elle, je me suis même mise à la détester de plus en plus. La quarantaine et qui ne pense qu'avec sa libido, dommage c'est tout ce que je n'aime pas chez un homme (et comme je suis pour la parité: chez une femme non plus! ;p)

J'ai eu du mal à aller au bout du roman principalement à cause de ça et même en adhérant à certaines des idées mises en avant, je n'ai pas réussi à me défaire du sentiment désagréable d'un pamphlet déguisé de façon peu habile. Il y a trop de jugement et de violence chez Corinne à mon goût avec des idées bien trop tranchées et une bonne dose de préjugés malvenus.

Enfin si l'idée de base m'avait séduite, hélas le rendu final n'a pas été à la hauteur de mes espérances: à vouloir jouer sur deux tableaux très différents l'auteure s'est perdu en chemin. Romance ou essai politique, il aurait fallu choisir...
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J'ai lu « A la conquête de l'homme rouge » dans le cadre de l'opération Masse critique. J'ai été assez déçue par cette lecture : en lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à une critique de la société fondue dans une histoire sympathique, les tribulations amoureuses de l'héroïne narratrice, à la conquête d'un activiste révolutionnaire italien (un peu à la façon de la série de "L'accro du shopping"). Au final, j'ai eu l'impression que l'auteur ne savait pas sur quel pied danser, hésitant entre le roman et la satire. Sauf que le roman manque d'épaisseur, on ne s'attache pas aux personnages qui sont à peine esquissés, et l'intrigue est bien mince : résultat, une succession de scènes (la réunion gauchiste où l'on mange des crackers et bretzels, le dîner bourgeois où l'on dénigre « les sans-dents » en déplorant la disparition du caviar russe) prétextes à développer une satire sociale qui s'attaque à tous les fronts mais dont je n'ai pas apprécié l'humour. La recherche systématique du bon mot, de la formule percutante (de temps en temps bien trouvés), page après page, m'a, je dois dire, agacée, parfois exaspérée… Je pense que l'auteur aurait pu traiter le même sujet à travers un texte d'humeur ou un essai, plutôt qu'en passant par la forme romanesque.
Merci en tout cas à Babelio et aux éditions Anne Carrière !
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Ça commence assez fort avec une première partie allègre pleine de mots d'esprit. Ensuite ça se gâte car on s'aperçoit vite que l'auteur n'a rien à raconter et pédale dans le néant. Elle a sans doute envie de provoquer et de faire le buzz en associant grande bourgeoisie et révolution prolétarienne, avec un soupçon de gilets jaunes pour faire bonne mesure, mais à force de faire du x-ième degré elle finit par ne brasser que du vide. Il n'y a pour ainsi dire pas d'intrigue et ses anecdotes, toutes à peu près les mêmes, sont sans intérêt ; le livre tombe des mains. Franchement, vous avez envie de payer 17 euros pour lire des trucs du genre : « Sa main remonte le long de mon buste et ses doigts frottent la pointe dressée de mon sein à travers le tissu de mon pull. C'est un moment post-fasciste : défaite de la bourgeoisie, offensive du prolétariat. Celui-ci va-t-il tremper son biscuit dans la marmite du capital ? Vais-je passer à la casserole ? » (p. 153). Finalement, Corinne Maier n'est ni impertinente ni pertinente.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce qui est cool, c’est que l’incertitude dans laquelle je vis me protège de tout désir d’enfanter.
Les enfants, d’abord, ça fait grossir.
En plus, je pouffe de rire quand j’entends dire que nos chères têtes blondes sont notre avenir.
L’avenir a déjà dépassé sa date de péremption, le capitalisme est en train de dévaster la planète en mettant à sac les ressources naturelles.
Alors, pourquoi mettre au monde des Kevin, Dylan, Brandon, Jennifer, Camélia Jordana ou des Cindy ?
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Me voilà en train de faire le ménage pour la première fois de ma vie. Je range, j'emballe, je nettoie, je bouffe de la poussière. Déménager, c'est un vrai cauchemar pour ceux qui détestent se servir de leurs mains ; le travail manuel, c'est sale et ennuyeux.
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Videos de Corinne Maier (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Corinne Maier
Projections des dessins de Stéphane Manel Festival Paris en toutes lettres
Le 18 novembre 1922, Marcel Proust rendait son dernier souffle. Cent ans plus tard, l'importance de son oeuvre ne se dément pas comme en témoigne la vivacité de la création qu'elle suscite.
Céleste Albaret a été la gouvernante de Marcel Proust pendant les huit dernières années de l'existence de l'écrivain, années durant lesquelles il achève l'écriture de son chef-d'oeuvre – Céleste est d'ailleurs une des inspirations du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour et nuit, Céleste Albaret prend soin de Marcel Proust. Plus qu'une simple gouvernante, elle est sa confidente et son soutien dans la rédaction d'un des plus grands romans du XXe siècle. Avec cette lecture de ces souvenirs, Marianne Denicourt nous plonge dans la chambre de Proust, pièce d'écriture et de vie, en totale intimité avec l'homme et l'écrivain.
Adaptation Marianne Denicourt & Ivan Morane. D'après les entretiens de Céleste Albaret avec Georges Belmont.
À lire – Céleste Albaret, Monsieur Proust, souvenirs recueillis par Georges Belmont, adapté par Corinne Maier, illustrations par Stéphane Manel, éd. Seghers, 2022.
Lumière par Marta Bellini, son par Adrien Vicherat
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