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EAN : 978B0014XAXYA
Larousse (30/11/-1)
2.75/5   10 notes
Résumé :
L’action a lieu en 453 dans le camp d’Attila (le texte parle plusieurs fois des « tentes »), que Corneille situe en Norique. Malgré sa défaite des champs Catalauniques, Attila a réussi à conclure des traités avec l’empereur Valentinien III et avec Mérovée ; des projets de mariage ont été évoqués et les deux princesses concernées sont venues au camp d’Attila. Au début de la pièce, se pose à Attila le problème de faire un choix définitif entre la sœur de Mérovée et la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La pièce est jouée pour la première fois en février 1667 par la troupe de Molière. Elle n'a pas eu de succès, et elle a très peu été jouée depuis. Elle souffre d'une mauvaise réputation, en partie à cause de Boileau.

Nous sommes donc au cinquième siècle. Attila, malgré la défaite aux champs Catalauniques, reste très puissant et très craint. Deux mariages s'offrent à lui : avec Honorie, la soeur de l'empereur Valentinian, ce qui lui permettrait de réclamer pour dot la moitié de l'empire, et avec Ildione, soeur de Méroüée, roi des Francs. Attila hésite, Honorie serait une alliance en principe plus profitable, mais il est malgré lui plus attiré par Ildione. Deux rois qu'il a asservi, Ardaric et Valamir sont amoureux et aimé, le premier d'Ildione, le deuxième d'Honorie. Il finit par se décider d'épouser Honorie, mais ne peut s'empêcher de déclarer sa passion à Ildione. Honorie est outrée d'être choisie de cette façon, et révèle à Attila les amours des deux couples. Attila essaie de pousser les rois à s'entretuer, n'y parvenant pas, il promet de donner à celui qui lui apportera la tête de chacun sa bien-aimée comme récompense. Mais une attaque le tue à ce moment.

Attila est sans doute le personnage masculin le plus noir de Corneille. Les grands personnages terribles du théâtre cornélien étaient plutôt des femmes, des reines, Médée, Cléopâtre, Marcelle...Attila reprend certaines de leurs caractéristiques. Il refuse l'amour pour ne pas être dépendant, et il a des comportements véritablement sadiques avec les gens à sa merci. Il n'a aucun des caractères ou comportements que Corneille associe habituellement aux rois. Il est un véritable tyran, ivre de puissance, et prenant plaisir à humilier et à faire souffrir.

C'est une pièce assez déconcertante, mais qui a d'indéniables qualités, les personnages féminins, surtout celui Honorie sont assez réussis, et il y a de très beaux vers par moments. L'exposé historique (il faut dire que la situation de l'époque est complexe voire confuse) alourdit un peu le début de la pièce. le personnage d'Attila, extrême dans le mal, surprenant et dérangeant, est étonnant. La pièce mérite qu'on la découvre, même si elle n'est pas la plus représentative de l'auteur.
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Attila est un conquérant, un barbare, le fléau de Dieu. Il est donc au-dessus des lois des hommes, un roi au-dessus des rois qui méprise les autres souverains et les traite comme ses esclaves, imposant sa volonté. Il se sent aussi au-dessus des lois divines, dictant la vie et la mort et refusant l'amour comme indigne de lui car l'amour l'empêcherait d'être lui-même et donc serait une faiblesse. Cette figure de monstre n'est donc pas rachetée par l'amour, puisqu'il combat cette passion qui l'humaniserait. Il ne pouvait que mourir pour mettre fin à sa folie.
Les deux couples d'amants à côté semblent assez fades, les deux hommes se ressemblent assez - rois trop faibles, amants trop lâches. En revanche, les deux femmes n'ont pas le même caractère, Honorie met sa gloire avant l'amour, alors qu'Ildione est une amante farouche. A noter d'ailleurs le portrait flatteur fait de Mérovée et des Francs présenté comme l'égal de l'Empereur de Rome, guère réaliste d'un point de vue historique.
Une pièce qui n'est donc pas la plus connue de Corneille, loin de là, mais qui mérite la découverte pour son personnage principal original de tyran.
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Pièce historique (même si la majorité des personnages sont fictifs), "Attila" me plaît davantage que les autres pièces de Corneille, "Le Cid" excepté car elle repose davantage sur le ressort de la passion. Je trouve aussi le motif médiéval plus léger que le motif antique. Une pièce considérée comme mineure dans l'oeuvre de Corneille mais que je conseille de lire aux amateurs de théâtre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
HONORIE : Ton sang, qui chaque jour, à longs flots distillés,
S'échappe vers ton frère et six rois immolés,
Te dirait-il trop bas que leurs ombres t'appellent ?
Faut-il que ces avis par moi se renouvellent ?
Vois, vois couler ce sang qui te vient avertir,
Tyran, que pour les joindre, il faut bientôt partir.
ATTILA : Ce n'est rien.

Acte V, Scène 3.
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Eh bien! faisons connaître
Que le sang des Césars ne souffre point de maître,
Et peut bien refuser de pleine autorité
Ce qu'une autre refuse avec témérité.
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J'adore cet orgueil, il est égal au mien,
Madame ; et nos fiertés se ressemblent si bien,
Que si la ressemblance est par où l'on s'entr'aime,
J'ai lieu de vous aimer comme une autre moi-même.
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Quoi ? Vous pourriez m'aimer, madame, à votre tour ?
Qui sème tant d'horreurs fait naître peu d'amour.
Qu'aimeriez-vous en moi ? Je suis cruel, barbare ;
Je n'ai que ma fierté, que ma fureur de rare :
On me craint, on me hait ; on me nomme en tout lieu
La terreur des mortels et le fléau de Dieu.
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Ô beauté, qui te fais adorer en tous lieux,
Cruel poison de l'âme, et doux charme des yeux,
Que devient, quand tu veux, l'autorité suprême,
Si tu prends malgré moi l'empire de moi-même,
Et si cette fierté qui fait partout la loi
Ne peut me garantir de la prendre de toi ?
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Videos de Pierre Corneille (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Corneille
Lecture par l'auteur
Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos
« Ce livre est un ensemble de nouvelles autobiographiques, classées par âge de la vie, de la petite enfance à aujourd'hui. Ces nouvelles sont souvent, pas toujours, des mésaventures dans lesquelles j'éprouve peur et honte, qui me sont assez naturelles et me donnent paradoxalement l'énergie d'écrire. Scènes de gêne ou de honte, scènes de culpabilité, scènes chargées de remords et de ridicule, mais aussi scènes, plus rares forcément, de pur bonheur, comme celle qui donne son nom au livre, Célidan disparu : personnage à la fois pusillanime et enflammé d'une pièce de Corneille que j'ai jouée à mes débuts d'acteur, dont je découvris lors de l'audition pour l'obtenir, qu'il me révélait à moi-même, et faisait de moi un acteur heureux. »
Denis Podalydès
À lire – Denis Podalydès, Célidan disparu, Mercure de France, 2022.
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