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Critique de Darkcook


Après Molière, me revoilà face à Corneille, autre avatar du XVIIème siècle que j'exècre tant... Et pourtant, je pensais, à la lecture de la pièce, que les quelques qualités de certains vers sauraient améliorer son image en ce qui me concerne. Mais non : idéologiquement, politiquement, la pièce se trouve être une hérésie pour l'hugolien que je suis, et je ne comprends que trop bien pourquoi le XIXème (et, j'en suis sûr, tout particulièrement Hugo) ont dû la conchier, vous m'excuserez de ce vocabulaire rabelaisien.

Alors je sais, j'égratigne une institution, mais que voulez-vous... Un tyran, Auguste, justement dépeint auguste, magnanime, pardonnant ses conspirateurs assassins, à l'opposé de l'Auguste qui a chassé Ovide, allez, passe encore, je veux bien. Mais ses conspirateurs, en une fraction de seconde, auréolés de béatitude suite à cette décision, et prosternés face à l'éternel ennemi et oppresseur?? Hugo a dû s'arracher les cheveux face à ce texte, et je l'aurais presque fait si je n'étais métrosexuel capillaire.

Vous me direz, oui mais c'est peace and love, chacun pardonne à l'un et à l'autre, et tout redémarre mieux, pour un soleil nouveau sur l'humanité... Que nenni!! le pardon d'Auguste envers Cinna, Emilie et Maxime est un geste purement politique, calculé, conseillé par sa dame Livie (laquelle rentre en transe de manière assez risible à la fin de la pièce, telle la Pythie), pour redorer son image envers le peuple et l'histoire qui oublieront soudain les bains de sang perpétrés, au profit d'un empereur... auguste, lumineux, tout bon, tout généreux.

Le message est donc, au fond, pour le moins nauséeux. Par ailleurs, l'écriture m'a souvent agacé, une fois de plus, par l'entortillement des propositions pour la rime. Et je le redis, ces tragédies classiques qui se finissent comme des comédies, où tout s'arrange, aux antipodes du bain de sang shakespearien puis romantique, ou ne serait-ce que du fracas des châtiments antiques que subissaient Antigone ou Oedipe... Vraiment pas ma tasse de thé. Mais bon, va falloir faire avec à la fac cette année! Y a pire, me direz-vous...
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