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Critique de Nadou38


Toujours autant de plaisir à suivre la mélodie des mots de Pierre Corneille !

Rome et Albe sont sur le point de s'affronter, mais pour éviter une boucherie qui affaiblirait à coup sûr les deux villes quel qu'en soit l'issue, les rois décident d'un commun accord de désigner chacun leurs trois champions qui s'affronteraient au nom de leur ville. Les victorieux au combat rendront leur ville maîtresse de l'autre.

« Dis-lui que l'amitié, l'alliance et l'amour
Ne pourront empêcher que les trois Curiaces
Ne servent leur pays contre les trois Horaces. »
(Curiace, Acte II, scène II)

Ce sont hélas les fils de deux familles proches qui vont devoir s'affronter, les Horaces pour Rome, les Curiaces pour Albe.

Cruel dilemme où l'on doit choisir entre l'amour de sa famille et celle de sa patrie. En effet, Horace est mariée à Sabine, soeur de Curiace qui lui-même doit s'unir à Camille, soeur d'Horace. D'une guerre entre deux villes, on bascule alors dans une confrontation familiale dont l'issue sera forcément dramatique.

Situation certes tragique mais, pour les hommes, l'amour et l'amitié doivent s'effacer pour laisser place à l'honneur envers leur ville. Ils combattront, leur devoir l'impose. Décision qui désespère évidemment Sabine et Camille. Elles savent bien que, quoi qu'il arrive à la fin du combat, elles perdront un mari, un amant ou trois frères… ce qui va arriver, fatalement.
Camille périra de la main de son frère, glorieux vainqueur, ayant reproché à ce dernier la mort de son amant.

Avec sa plume toujours aussi lyrique, Corneille a une fois de plus su dépeindre avec talent les divers sentiments engendrés par une telle situation : incompréhension, colère, résignation, tristesse et désespoir face à la détermination, l'honneur et la fierté.
Pour ma part, j'ai été particulièrement sensible aux tirades de Camille et Sabine, qui se trouvaient évidemment portées par les élans de leur coeur.

« Vous ne connaissez point ni l'amour ni ses traits :
On peut lui résister quand il commence à naître,
Mais non pas le bannir quand il s'est rendu maître. »
(Camille, Acte III, scène IV)

Magnifique pièce de théâtre qui fut dédiée à Richelieu (mon édition introduit en préface une lettre de l'écrivain à Mgr le Cardinal) et qui s'inspire d'une histoire rapportée par l'historien Tite-Live, "Les Horaces et les Curiaces » (alors mon édition m'a également mis quelques passages du texte de Tite-Live, mais comme c'est en latin, lol, je suis incapable d'en lire le contenu !)
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