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3,56

sur 790 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
«Sous une illusion vous pourriez voir sa vie» (p. 16)

Pridamant consulte un magicien pour avoir des nouvelles de son fils, banni par trop de sévérité. Celui-ci vit loin de son pays, amoureux d'Isabelle que deux seigneurs se disputent. Mais la servante d'Isabelle, amoureuse de lui, projette de le trahir par dépit.

Pièce écrite en alexandrins dans une langue de toute beauté, on pourrait la penser vieillotte et c'est tout le contraire! Quelle modernité je trouve à ce texte qui mêle avec brio les personnages de la Commedia dell'Arte à cet art du théâtre dans le théâtre, pour nous exposer le jeu des sentiments et des passions amoureuses.
Qu'il est loin le fameux théâtre classique avec ses règles strictes!
A cette lecture, j'imagine des tas d'effets spéciaux possibles pour rendre sur scène l'illusion créée par le magicien. Les possibilités de mise en scène sont énormes et en même temps, une scène quasiment nue, juste quelques accessoires pourrait être tout aussi efficace, tellement le texte se suffit à lui-même par sa teneur.
Coup de coeur particulier pour le personnage de Matamore, grandiose!!!

J'ai adoré cette lecture que je repoussais toujours à plus tard, et je vous la recommande d'urgence !!! N'attendez plus !!!
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En ce moment je me replonge avec délice dans le théâtre classique. Et quoi de mieux que monsieur Corneille à mes yeux? Bon, j'avoue "L'illusion comique" est dans mon coeur un poil au-dessous du Cid. Mais cela ne m'empêche pas d'apprécier la modernité des propos (pour le 17ème, s'entend), la mise en abyme, la défense du métier de comédien. Et la langue! toujours cette belle langue, les mots qui roulent presque seuls sur la langue.
La comédie peut paraître un registre étonnant pour Corneille, mais rien ne lui résiste. Lyse et Matamore sont mes favoris dans cette partition. Matamore, c'est une évidence, et Lyse est le parfait personnage de la suivante pleine de bon sens, d'esprit et d'impertinence.
On peut lire, relire, rerelire, rererelire cette pièce et la découvrir à chaque fois. En fait, Corneille, c'est Alcandre!
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Quel plaisir de retrouver cette pièce de Corneille, nom bien souvent associé dans l'esprit du plus grand nombre à des tragédies célèbres, qui n'ont d'ailleurs jamais croisé mon regard, tandis que j'ai relu cette sublime comédie avec la plus grande joie !
C'est une histoire de magie, mais pas n'importe laquelle, celle du théâtre dans le théâtre, un procédé que j'ai découvert avec cette pièce lors de mes études. Et la relecture à haute voix de cette merveille rimée, m'a redonnée l'envie d'y poser plus qu'un pied.
Pridamant recherche son fils et s'en va voir Alcandre le magicien qui pour lui établit le lien. La belle Isabelle courtisée de toute part, voit le malheureux Clindor, aux prises avec le fanfaron Matamore et le convoité Adraste.
Le personnage de Lyse, loin d'être une servante effacée, livre quelques bons mots aux enamourés.
Une pièce pleine d'aventure, de jolies scènes romantiques, d'héroïsme bravache et de surprise. A lire pour découvrir le grand homme de théâtre, peut-être même avant les tragédies grecques.
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Comme Molière a écrit son" Impromptu de Versailles", Corneille a écrit son "Illusion comique"- deux plaidoyers pro domo, deux mises en abyme de la scène et du jeu théâtral.

L'Illusion comique -ou illusion propre au monde des comédiens- , redécouverte depuis quelques dizaines d'années, jouée et rejouée par les meilleurs metteurs en scène -avec une mention spéciale pour le regretté Giorgio Strehler, à l'Odéon, qui reste parmi mes plus grands souvenirs de théâtre- est une vraie pièce baroque. du baroque flamboyant!

Théâtre dans le théâtre, personnages fantasmatiques et fantasques comme l'inénarrable Matamore, tragédie dans la comédie, et comédie dans la tragédie, thérapie de choc contre les préjugés, plaidoyer vibrant pour le plus noble des divertissements populaires, fausse magie, vraie conversion, tout est dans l'Illusion et rien n'y est illusoire!

Un vieux grigou plein de préjugés demande à un "mage" de lui faire voir, dans sa "grotte"magique, quel sort a pu frapper son fils disparu...
Il assiste amusé puis horrifié aux aventures de celui-ci puis à sa mort...avant de comprendre qu'il n'y a de magique que le spectacle de théâtre auquel il vient d'assister à l'insu de son plein gré!!Le voilà réconcilié avec le théâtre!

Une petite pensée pour les stéréotypes de personnages théâtraux que nous reconnaissons au passage: la jeune héroïne tragique, la soubrette coquette et coquine , le père sévère, l'amoureux volage, le bretteur assassin et surtout, le soldat fanfaron -un héritage du théâtre de Plaute, et avant lui de la comédie grecque- dont le dernier avatar, appelé ici Matamore, est irrésistible de drôlerie et de verve imaginative! A lui tout seul, il donne envie de relire et revoir L'Illusion comique!
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Ah, quel bonheur !

Il y avait bien longtemps que je n'avais lu un classique, comme on aime à les nommer de nos jours.
Et me voilà ! Je viens tout juste de rejoindre le monde de Corneille pour découvrir avec enthousiasme l'Illusion Comique.
L'auteur en personne présentait la pièce comme une oeuvre inattendue, plus ou moins inclassable, tout à la fois comique et tragique.

À mon sens, c'est globalement une comédie avec une part de tragique. J'en retiendrai, comme il se doit avec la plupart des classiques, le plaisir de la lecture en
alexandrins. Je me suis même surprise à lire, voire relire, certains passages à voix haute.
La dimension poétique de ce théâtre-là est indéniable.

J'ajouterai sans trop déflorer la fin de la pièce
que je me suis laissée cueillir.
Et d'une certaine manière, je regrette déjà de ne pas avoir mis la main plutôt sur cette oeuvre-là.

En moi vivent encore Cinna, Polyeucte et le Cid, parmi d'autres. Je les ai lus très tôt en commençant par le Cid au collège. Et je me rappelle avoir littéralement
dévalisé une librairie proche de mon université. Elle proposait
des vieux livres au papier vieilli et cassant, majoritairement en violet, ceux de la très vieille édition des classiques Larousse. Leur tout petit prix permettait à l'étudiante pas très riche que j'étais, de se promener aisément avec un texte de référence en poche.
Le presque tout Corneille y est passé sauf L'illusion Comique.

L'auteur disait lui-même que la pièce ne pourrair être imitée sous peine de ridicule. Et c'est exact. Je ne peux pas en dire plus car cela reviendrait à trop en dire. Dans notre cas précis, ce serait tellement dommage.

Ainsi, me voilà ravie d'avoir retrouvé un classique après avoir lu longtemps toutes sortes d'ouvrages, des essais, de la littérature jeunesse, des albums, des bandes dessinées, de la poésie et des romans et particulièrement des séries policières haletantes, noires ou drôles, ou tout à la fois.
Peut-être, mon investissement professionnel m'a-t-il éloigné des classiques en privé. En effet, j'ai dû durablement dans mes fonctions d'enseignante de français, puis de documentaliste les fréquenter assidûment au service des élèves. La plupart du temps avec plaisir. Je les ai aussi retrouvé sous forme de spectacles vivants.

Je concède que c'est une erreur de les avoir pour ainsi dire ignorés dans mes choix de lectures toutes personnelles à mon insu si longtemps.
Je conseille aux jeunes lecteurs et jeunes étudiants amoureux de théâtre (classique ou pas) ou curieux en tout cas de cet univers de se plonger dans cette pièce
qui n'est pas qu'une comédie, Elle a quelque chose de l'essai
critique sur ce que peut-être le théâtre, sur ce qu'il peut révéler et surtout sur ce qu'il y a de particulièrement différent des autres genres littéraires.

Alors, dans mon immense joie de lecture du jour, laissez-moi jouer les camelots. Amis lecteurs, retrouvez ou découvrez Pierre Corneille dans l'Illusion Comique à peu de frais, moins de 2 euros. Surprises et rebondissements garantis !
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Intéressante oeuvre comique baroque, au ton tragique, curiosité théâtrale rythmée par le va-et-vient de ses alexandrins, comme des vagues, cette pièce charme l'imaginaire tant elle rappelle pourquoi il est si bon de lire et les trésors qu'on peut trouver dans les livres. Elle a ravi mon plaisir, a fait de la pluie des rayons solaires !
Un père, donc, vient trouver un vieux magicien et lui porte alarme : son fils, qu'il a pourtant chassé, lui manque. Notre mage, alors, projette sur les parois de son obscure caverne, magiquement, le spectacle déroulant de la vie de ce fils hasardeux. D'abord placé auprès d'un maître fantasque (Matamore), amant d'une belle Isabelle, aimé d'une suivante méchante et jalouse, ce fils désastreux, trimbalé de rivaux en prison, finit par séduire, au mépris des liens sacrés du mariage, la gentille Dorine ! À l'acte V, éminemment tragique, de produire alors la résurrection, que je laisse au bon soin votre curiosité.
Je recommande donc, que vous soyez acteurs / actrices ou non, et si ce n'était pas pour les alexandrins sublimes de Corneille tout empreints de vérités utiles, ce serait du moins pour les vertus apaisante que l'art baroque parvient à produire sur nos âmes trop souvent bernées, hélas, par l'illusion comique qu'un quelconque bonheur, qui ne serait que d'honneurs et d'argent, pourrait néanmoins exister sans amour.


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Je n'ai lu que très peu de pièce de Corneille, mais celles-ci ont suffit pour le hisser tout en haut de mes auteurs de théâtre préféré. du coup, j'étais vraiment impatiente et curieuse de découvrir L'illusion comique, d'autant plus que ce titre est vraiment étrange...
J'ai vraiment passé un excellent moment avec cette pièce vraiment pas comme les autres !


L'intrigue m'a beaucoup plu : elle est assez décousue et pourtant les liens entre les différentes situations et les différents personnages sont vraiment là et tenace. J'ai été assez étonnée de voir à quel point ce méli-mélo était en fait très organisé, ce que j'ai d'autant plus apprécié que la pièce est "classique" : Corneille est vraiment fort pour nous surprendre là où on ne l'attend pas !


Les différents personnages m'ont bien plu. J'ai notamment apprécié leurs caractères bien trempés qui les rendent assez imprévisibles et provoquent de nombreux retournement de situation.
Lyse m'a énormément plu : bien qu'elle ne soit qu'une servante, j'ai beaucoup aimé le fait qu'elle n'ai pas la langue dans sa poche !


J'ai trouvé l'écriture de Pierre Corneille très agréable : il fait vraiment parti de ces auteurs classiques qui sont facilement abordables, notamment par sa modernité pour l'époque et surtout grâce à son langage simple !
L'illusion comique est une pièce de théâtre à découvrir.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Je serai toujours stupéfait par les pièces de théâtre de ces grands auteurs, qui ont réussi à produire des textes qui nous font passer par toutes les émotions avec tant de facilité, et cela près de 4 siècles plus tard.
De manière anecdotique, cela me fait rire de voir à quel point le thème de la désobéissance des enfants ("Qu'à présent la jeunesse a d'étranges manies ! Les règles du devoir lui sont des tyrannies") est présent quelle que soit l'époque de l'oeuvre.
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Lorsque j'ai ouvert ce livre pour la première fois, je dois bien reconnaître que je ne savais pas trop à quoi m'attendre : la comédie et Corneille étant deux mots que l'on n'associe pas communément. Cependant, mes préjugés se sont bien vite évaporés devant la beauté de cette pièce, qui subjugue et nous tient en halène jusqu'à la fin.
En effet, Primadant, un vieil homme, a perdu contact avec son fils depuis dix ans, du fait de sa trop grande sévérité à son égard. A bout de moyens, il demande l'aide du magicien Alcandre qui lui propose alors de "projeter" la vie du jeune homme devant eux, pour que le père puisse voir ce que devient son enfant. La pièce s'organise alors sur une mise en abyme et nous propose de suivre les aventures du jeune Clindor, engagé au service du fanfaron capitan du nom de Matamore. Mais voilà, il y a une femme. Son nom est Isabelle. Amoureux d'elle, Clindor fera son possible pour vivre ses sentiments pour la jeune femme, promise à un autre.

Une oeuvre très sympathique dont le dénouement, pour la première fois, m'a paru totalement inattendu et m'a même fait rire. le coup de théâtre final est vraiment bien trouvé, et la petite conclusion apporté par Alcandre à la fin de l'oeuvre est parfaitement vraie. Un plaisir.




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On a tendance à oublier le génie de Corneille en préférant celui de Racine : c'est dommage. Dans cette oeuvre, Corneille nous montre bien qu'il est avant tout un dramaturge polymorphe. C'est une pièce baroque, originale, surprenante, qui vascille sans cesse entre la tragédie et la comédie. Les autres pièces sembleraient presque fades et banales à côté de celle-ci. Enfin, on est facilement emporté par la fougue de Corneille et son style si caractéristique, noble et inimitable.

Une pièce géniale, légère et émouvante. Pour moins de 2€, il n'y a aucune raison d'hésiter.
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