Tragédies : Le Cid - Horace - Polyeucte

C'est difficile d'essayer de revenir sur trois pièces de théâtre en même temps, surtout parce que j'ai beaucoup aimé les deux premières &, euhm, ai mis huit jours à finir la dernière. (Je me rends de plus en plus compte que la vitesse à laquelle je termine un livre est pas mal représentative de l'intérêt que j'ai pour celui-ci. Sauf quand on parle de 'War & Peace', disons.)

Je sais pas pour vous, mais moi j'ai toujours beaucoup aimé les films de mafia (ou de crime organisé en général, je suis pas trop regardante) parce que ça finit toujours par parler d'HONNEUR & de VENGEANCE & de DILEMMES MORAUX, & peut-être parce que a) j'ai pas un sens de l'honneur très développé & b) je me rappelle pas m'être jamais vengée de quelqu'un, je trouve ça absolument fascinant de regarder des personnages s'embourber dans des situations impossibles à cause de concepts aussi abstraits mais aussi incroyablement importants que ceux-ci. & dans 'Le Cid' & 'Horace', c'est ce à quoi on a droit. Des personnages tragiques parce que plus grands que nature, emprisonnés dans leurs allégeances -- l'honneur & la famille dans 'Le Cid', la patrie dans 'Horace' -- & incapables de s'en sortir sans verser des quantités assez effroyables de sang. Je comprends pourquoi les gens du XVIIe aimaient Corneille.

...& 'Polyeucte', ayoye, disons pour faire court que c'est l'histoire d'un noble arménien qui, à l'époque de l'empire romain, devient martyr chrétien, & c'est plein de bonnes intentions & de discours sur la grandeur de Dieu & c'est vraiment pas ma tasse de thé. (D'où le trois étoiles, parce que je pouvais pas donne quatre étoiles à un livre où on retrouve une pièce d'une platitude aussi incontestable.)