Je ne remercierais jamais assez la
Bibliothèque Nationale de France pour tous les trésors qu'elle ramène à la vie. Quelques recherches et voici que surgit de nulle part un poème presque inconnu, à la saveur d'un secret. Et quel poème !
D'une beauté troublante, cette confession est celle de l'Amour crucifiant, total et passionné d'un prêtre pour une femme qu'il ne pourra jamais aimer. Témoignage d'une grande souffrance, cette élégie produit et diffuse une lumière presque divine, une musique sacrée qui dans sa pureté redonne ses lettres de noblesse au sentiment amoureux.
Passionné jusqu'à la déraison, c'est dans les chimères et les images rayonnantes d'une nature sauvage que ce prêtre vivra les plus belles heures de son existence, inventant les souvenirs d'une romance qu'il ne vivra jamais.
Entre renoncement, tristesse et douleur d'une vie de solitude, ce poème distille une mélancolie profonde et sublime, qui fait de l'Amour vrai tel qu'issu du Cantique des Cantiques la plus belle et la plus insoutenable souffrance d'un homme.