Il est toujours difficile pour un auteur aux héros récurrents de maintenir ses lecteurs dans l'envie de lire avec suffisamment de nouveautés pour être captivant, assez de rapports au passé pour avoir l'impression de suivre des familiers et un rythme soutenu pour préserver l'attention. Les détracteurs de
Patricia Cornwell disent qu'elle est loin des excellents titres de ses débuts, certains vont même jusqu'à dire qu'elle fait du remplissage. Cela a été mon cas pour le roman précédent qui m'a semblé chargé de longueurs dont certaines sans intérêt. J'ai donc été ravie de constater, dans «
Chaos » que dès les premières pages, les détails pas forcément essentiels sur la qualité du café et la couleur de la tasse, n'y étaient pas. Ouf, on revenait à un style et une écriture soutenus par une cadence intéressante. Voilà pour la forme. Maintenant, passons au fond.
Il y a dans ce roman, tous les personnages qui gravitent autour de Kay
Scarpetta, son mari, sa nièce, sa soeur, son collègue Marino etc…. Tous réunis autour de plusieurs faits qui ne semblent pas, dans un premier temps, liés… Mais au final, ils auront un point commun avec notre médecin légiste préférée. D'ailleurs, une fois encore, elle va se retrouver à mener une
autopsie et j'ai trouvé que là aussi, il y avait bien moins de descriptions que les autres fois et c'est plus facile de rester dans l'histoire (et ça ne lasse pas les personnes qui ne s'intéressent pas au côté scientifique de ces dissections ;-) Kay et Benton, son mari vont être confrontés à des événements très ennuyeux, elle subit depuis quelque temps des attaques personnelles et même aidée de sa nièce Lucy, la reine des geek, elle n'arrive pas à savoir d'où elles viennent précisément. de plus, la voilà avec une morte à étudier et elle ne lui est pas totalement inconnue…..Bizarre, surprenant, ébranlant …… Difficile pour Kay de rester solide, de ne pas se laisser envahir par ce qui la trouble afin de faire son travail au mieux et de garder un oeil professionnel….
Globalement, c'est un roman assez intéressant par les modes opératoires employés pour déstabiliser Kay et pour tuer les gens (celui-ci aurait pu être un peu plus expliqué) auxquels elle tient. Par contre, je n'ai pas ressenti d'émotions particulières, je n'ai pas eu peur, je n'ai pas été révoltée ou emballée par ce qui se passait er cela m'a manqué. J'ai lu, sans déplaisir, parce que j'avais envie de voir ce que devenaient tous ces gens que je suis depuis des années mais je pense que l'intrigue manquait de profondeur, que quelquefois, le propos pouvait paraître confus, et de ce fait, je n'ai pas été captivée. Il manquait « un je ne sais quoi » pour que ce soit vraiment bien, là, c'est resté moyen. Malgré tout
Patricia Cornwell est en progrès puisqu'elle a réussi à recentrer son texte sur le principal en enlevant de nombreuses fioritures superflues par rapport à ses derniers écrits. Je reste donc fidèle à cet écrivain et confiante pour la suite !
NB : dans la traduction, c'est
Scarpetta qui raconte, donc le « je » est employé. Lorsqu'elle parle, elle dit pour introduire ses phrases : je remarque, j'insiste, j'articule avec difficulté… Mais de temps à autre, cette façon de faire est « détournée » et mise dans la réponse et cela donne, par exemple :
- Parfait, je commente tandis que nous lavons ensemble le céleri … Je reconnais que dire :
- Parfait, commenté-je, tandis que nous lavons …. n'est guère plus élégant mais la première mouture ne l'est pas plus à mon sens (peut-être qu'écrit de cette façon : « Parfait », je commente, tandis que nous lavons le céleri…. Serait plus adapté ? )
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