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La Saga du roi Arthur tome 1 sur 3

Pierre-Emmanuel Dauzat (Traducteur)
EAN : 9782253151036
600 pages
Le Livre de Poche (05/09/2001)
4.24/5   176 notes
Résumé :
Au Ve siècle de notre ère, les ténèbres se sont abattues sur les îles Britanniques, désertées par les Romains, assaillies par les féroces Saxons, et où le christianisme est en lutte perpétuelle avec les vieux dieux païens. Face à tous les périls nouveaux, les vieux royaumes bretons ne tiennent encore que grâce à l'unité fragile imposée par leur Roi des Rois, Uther Pendragon.
Mais les forces de celui-ci déclinent, sa vie touche à sa fin, et son héritier n'est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Premier tome d'une trilogie sur la légende d'Arthur.

Nous sommes au cinquième siècle. Les bretons sont divisés. Les saxons attaquent. Arthur, fils bâtard d'Uther, n'est pas roi, juste chef de guerre. Il faut unir les royaumes, créer des alliances par le mariage. En finir avec les divisions pour s'attaquer aux saxons. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore.

Vous vouliez du fantastique, du merveilleux de la magie ? Oubliez.
Du propre, du château en pierre, des belles toilettes ? Oubliez. Les châteaux sont en bois et en terre. L'héritage des romains a surtout laissé des ruines.
Nous sommes au 5ième siècle, c'est violent, sanglant, glauque, sale. L'hygiène est déplorable. On viole, on tue, on répudie pour prendre d'autres femmes plus jeunes (Oui oui, Arthur).
Cornwell s'est fait une réputation dans le roman historique. On est en plein dedans. D'accord, Arthur n'est probablement qu'une légende. Ou s'il a existé, son entourage (Merlin, Lancelot…) lui a très peu de chance d'être réel. le graal ? Il n'a probablement jamais su ce que c'était.
Nous avons donc un chef de guerre du cinquième siècle dans un environnement réaliste de cette époque. Des combats à foison, des intrigues parmi les puissants, des complots.
Le début est désespérément long, morne plaine, mais on finit totalement immergé dans l'histoire et on combattra aux côtés de Derfel et d'Arthur, dans la boue le sang et l'héroïsme.
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Wouch !
ça c'est de la légende arthurienne qui décoiffe ! En fait de légende, c'est raconté sur le mode "réaliste", du coup, euh, bah il faut bien s'accommoder des personnages que nous brosse l'auteur (même si ça dérange, oulala, mais comme je veux pas spoiler, bah j'en dirai pas plus ! mdr !).

Je n'aurais donc que deux petits reproches à faire à ce bouquins, autant commencer par eux :
D'une, c'est long à démarrer. Je sais bien qu'il faut tout mettre en place, et c'est vraiment très compliqué, avec des personnages par dizaines, mais pf, c'est vraiment vraiment laborieux. Disons que j'ai mis autant de temps pour lire les 200 premières pages que j'en ai mis pour lire les 400 dernières, mdr !
De deux, le traitement d'un des personnages de la légende m'a complètement hérissé le poil. Heureusement on ne l'a pas vu beaucoup dans ce premier tome, mais vu que j'ai donné son nom en troisième prénom à mon fils, vous comprendrez que ça m'a un brin mis en pétard.
C'est pour ces deux raisons que je mets pas 5 étoiles entières, lol. Ouai je suis rancunière, il y a des légendes auxquelles il ne faut pas toucher, surtout pour en faire "ça". snif.

A part ça : passé les 200 premières pages de "mise en place", purée, ça déchire sa mémé (c'est moi, la mémé...). Remarquez il faut bien ça pour assimiler qui est qui, qui fait quoi, qui veut quoi.
C'est bien traduit (hormis quelques coquilles et répétitions, mais j'ai une version ebook, alors je ne sais pas si il y a les mêmes dans la version papier).
Et à partir du moment où la Bretagne explose, merci Guenièvre, c'est un vrai feu d'artifice.

Comme dans la légende, Arthur est un bâtard d'Uther, que ce dernier n'a pas reconnu et qu'il méprise, tout en lui demandant à côté de ça de protéger le futur roi, Mordred fils de son fils « légitime » Mordred. Bon ouai la légende en prend un peu dans les dents, mais quand c'est aussi bien fait, ma foi, ça passe sans problème.
Or donc entre trahisons, violence (gratuite ou pas), viols, rites druidiques totalement sauvages qui n'ont pas grand-chose à envier aux mayas, invasions diverses et massacre des populations (que ce soit pour la terre par les saxons ou les irlandais) ou pour le pillage et l'esclavage (côté écossais et autres nordiques pas très sympas), on a là un bouquin qui ne donne pas du tout, mais alors pas du tout envie d'aller vivre au VIème siècle en « Dumnonie », le fief du « Pendragon Uther » au début du bouquin.
Parce que monsieur Cornwell situe son Arthur dans ces eaux-là, ce qui paraît historiquement cohérent, au vu de sa note en fin de bouquin.

La bataille de la fin à Lugg Vale est juste un sommet "d'epicness", à part Gemmell et Kearney je ne connais pas beaucoup d'autres auteurs capables de me tenir comme ça sur des pages et des pages de bataille !
A un moment (se référer plus haut quand j'ai été un peu dégoutée par un des personnages), je me suis dit que je n'allais pas continuer, mais là, bah je ne peux pas faire autrement. D'autant que la fameuse quête du « Graal » est ici interprétée d'une façon assez géniale qui me plait beaucoup ! Il me faudra juste faire abstraction de mon aversion pour sa version de … Argh, bah non, je vous le dirai pas !
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Périodiquement, j'aime me plonger dans un roman explorant la légende arthurienne, c'est un reste de nostalgie de mon enfance et de mon émerveillement devant le film grand spectacle "Excalibur" réalisé par John Boorman. Et comme j'apprécie Bernard Cornwell pour son sens du rythme et de la mise en scène, je me suis plongée dans le premier tome de sa saga consacrée à Arthur.

Bien que je sache qu'avec cet auteur il faille s'attendre à une épopée belliqueuse, j'avoue avoir eu un peu de mal en commençant ce premier opus extrêmement viril et guerrier. Nous sommes immergés dans l'Angleterre du Vème siècle de façon tout à la fois brutale quoique poussive et les premiers chapitres ont failli me faire renoncer - ce qui fut le triste dénouement de ma précédente tentative avec "Les histoires saxonnes" consacrées aux Vikings.

Mais au final, j'ai bien fait de m'entêter à digérer les innombrables noms bretons - gallois, gaéliques, ce que vous voudrez - à faire pâlir d'envie les Polonais et les Tchèques réunis. de l'action, il y en a, beaucoup. Des aventures, aussi. Des rebondissements, tout autant même si la plupart sont prévisibles quand on connaît d'autres romans de Cornwell. Une dose de manichéisme, c'est inévitable. Un héros attachant et brave, au coeur ardent, c'est Derfel, le narrateur, que l'on suit depuis l'âge de douze ans. Un orphelin saxon attaché à Arthur, chef de guerre ambitieux ayant une définition bien à lui de la loyauté.

Les rares figures féminines sont toutes intéressantes à leur manière et j'ai apprécié le traitement que fait l'auteur de ses héroïnes. J'ai aussi apprécié la bonne dose de magie/mysticisme due à la présence des druides et notamment de Merlin, cet énigmatique et puissant personnage. Bref, comme je le disais, j'ai bien fait de persévérer et je lirai certainement la suite très bientôt. Toutefois, âmes sensibles, abstenez-vous si les coups de lances à tout-va et les flots d'hémoglobine vous rebutent.


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La légende du roi Arthur est un mythe les plus connus de l'Occident, un héros médiéval qui a unifié la Grande-Bretagne et cherché le Graal avec les chevaliers de la Table ronde. Depuis enfant nous sommes gâtés des contes arthuriens, notamment grâce aux romans de Chrétien de Troyes inculqués au collège, du film Merlin l'Enchanteur de Disney, de la série Merlin, du film iconique de John Boorman ou de la série truculente Kaamelott qui nous dessinent tous en filigrane un univers chevaleresque avec sa magie flamboyante. Mais quand on y pense un peu, on remarque un gros décalage temporel dans la légende : le roi Arthur, s'il a existé, a vécu au Veme ou Vieme siécle c'est à dire à la fin de l'antiquité or dans quasiment toutes les représentations de sa chanson de geste s'y colle l'époque du Moyen-Age central avec ses chevaliers en armure de plate scintillante, ses châteaux en pierre, ses dames d'atours en hennin et guimpe, ses tournois... tout cela n'existait pas dans la base de la légende : on a cette image parce que les histoires arthuriennes ont été figés au temps des rois médiévaux. Mais à quoi devrait ressembler en vrai la légende arthurienne si on revient à l'époque ou il devrait avoir réellement lieu, c'est à dire l'Antiquité tardive ? C'est le pari relevé par l'historien et auteur britannique Bernard Cornwell dont un de ses romans, le Dernier Royaume, a été adapté en une série historique populaire sur Netflix du nom de "The Last Kingdom". Découvrons le roi Arthur dans une vision strictement historique qui débarrasse tous les poncifs du XII et XIIIeme siécle accolés par les fictions en tout genre... ou presque.
Nous sommes à la fin du Veme siécle de notre ère : les romains ont quitté l'île qui fut jadis sous leur occupation (rappel historique, de 43 jusqu'en 407, ce qu'est la Bretagne -à ne pas confondre avec la petite, qu'on nomme Armorique- est la Britannia romaine), redonnant l'indépendance au peuple breton. Une liberté bien méritée et mise à bon escient ? Eh bien non ! Les chefs de tribus en profitent pour se guerroyer l'un comme l'autre dans leur égocentrisme totale et comme si cela ne suffisait pas, des envahisseurs veulent bien grignoter l'île, notamment les redoutables Saxons que tout le monde craigne par dessus tout. Et bien sûr, le paganisme revenu en force doit lutter contre une nouvelle religion qui prend son essor, le christianisme qui la combat à son tour voulant l'éradiquer pour s'implanter intégralement dans l'île. Une sacrée pagaille dont est témoin notre protagoniste, Derfel, un orphelin guerrier protégé par Merlin et qui assiste aux jeux politiques ayant cours suite à la mort du roi Uther et que certains aimeraient s'approprier son pouvoir. Heureusement un homme viendra régler le problème : Arthur, le bâtard du roi... et qui refuse de l'être, se préférant protecteur du royaume plutôt que régent, protecteur de l'héritier du trône Mordred. Mais les soucis ne s'arrêteront pas : bien des batailles devront se succéder pour obtenir la paix fragile et des trahisons et amours vont se mêler autour de lui et de son entourage...
Autant prévenir tout de suite : ce premier tome frappe fort aussi bien dans son historicité que dans son ambiance. Déjà comme promis l'auteur efface d'un coup d'éponge tout ce qu'on pourrait s'attendre du récit arthurien : pas de chevaliers mais de guerriers en plastron de cuir, les châteaux sont fait de bois et de terre, les magiciens sont ici des druides, on a des habitations romaines présente un peu partout sur le territoire.. on a même un guerrier noir de Numidie en la présence de Sagramor. Que ceux qui s'offusquent de ce " quota de diversité forcé" se calment : étant donné que la Bretagne était sous les romains, l'armée romaine étant diverse en sa population qui s'étendait de l'Occident jusqu'en Afrique, il n'est pas improbable qu'il y ait eu également des africains dans ses légions : et on peut même aller plus loin que l'armée, puisque parmi les empereurs romains il y a eu Septime Sévère qui était de Libye... Mais je m'égare. En tout cas, tous les clichés attendus d'un roman arthurien disparaissent complétement et c'est pas plus mal.
L'ambiance est également prenante. Mieux vaut prévenir que guérir : elle est très violente et froide. La guerre est omniprésente et les rois sont (presque) tous des égoïstes voulant s'accaparer les terres bretonnes au mépris des civils. Les pillages et viols sont tristement communs que ce soit sous le fait des bretons ou des saxons et le sang coule à flot sur les champs de bataille. La vie humaine est précaire, les conditions de vie et d'hygiène sont rudes, la connaissance antique régresse dramatiquement au profit de la superstition stupide, et les femmes n'existent que pour servir d'objet à marier et d'avoir des enfants, qu'on n'hésite pas à répudier en cas de besoin. Et la religion ne modère nullement les moeurs, loin de là ! Les druides sont des fous qui sacrifient des hommes pour des raisons injustifiés parfois et soutiennent leur dirigeant violent, tandis que les chrétiens sont fanatiques voulant convertir de force les païens et ne témoignant guère de délicatesse envers leur prochain. Au moins, a défaut d'imiter le cliché de la religion chrétienne brutale et qui écrase les anciennes coutumes païennes sous son rouleau compresseur sans compromission, l'auteur a le mérite d'éviter d'édulcorer la religion celtique en une "religion du bien" en lutte avec la méchante religion du Christ : les celtisants et les neo-pagans risquent de ne pas apprécier ce livre ou le celtisme religieux est tout aussi sauvage dans son agressivité contre les autres.
La galerie de personnes est colorée d'autant plus que Bernard Cornwell réinterprété avec parfois originalité certains profils arthuriens : alors qu'on s'attendrait que le protagoniste soit le roi Arthur (enfin ici il ne se dit jamais roi...) que nenni c'est sur Derfel, fils d'une saxonne, que nous est conté le récit,. Derfel est très attachant par son tempérament bienveillant mais jamais naïf et candide : c'est un guerrier et il le fait savoir et bien que parfois révulsé par les horreurs de son temps, il en est resigné et ne cherche pas à contrer. Homme pragmatique et se méfiant des autres à cause de son passé tragique, à ceux qu'il connaisse il accorde sa bonhomie, et il place ses espoirs envers ce qui deviendra son ami, Arthur. Ce dernier est le plus complexe du livre : héros venu sauver la Bretagne de ses malheurs, il est glorieux, d'esprit moderne qui se bat pour la justice des opprimés mais en même temps indécis et insouciant, et connaît des problèmes sentimentaux qui vont enflammer son "regne". On a Mordred, qui est ici l'héritier d'Uther et qui n'est qu'un enfançon au pied-bot source de mauvais présage... Point de Gauvain, de Kay, de Bohort, de Perceval... mais on a Lancelot et Galahad et ces deux-là qui sont surprenant. Ceux qui adulent Lancelot vont être décus : ici le "chevalier de la charrette" est un insupportable prince au caractère lâche, arrogant, ingrat, narcissique, dont les exploits sont inventés par les bardes qu'il paie grassement... il n'y a pas plus pire dégradation d'un personnage que lui ! En contraste, Galahad qui est ici son demi-frère (et non son fils mais bon...) est gentil et adorable mais manquant de flegme dans le sang et n'ayant pas tendance à agir comme il le faut... Merlin est aussi très intriguant : ici c'est un vieux dément voulant ramener les dieux, interprétant tout et son contraire en signe divin et qui manifeste malgré sa personnalité hystérique et fantasque un peu de sympathie par son air lunatique.
Les personnages féminins aussi tranchent avec leurs équivalents légendaires dans les récits traditionnels : Morgane est bien sorcière mais point de la redoutable fée plutôt une femme qui se retire souvent dans l'ombre derrière un masque dissimulant son visage brûlé et ne fait pas grand chose à part approuver le pouvoir royal porté par Uther ou par Arthur et surtout Nimue ou Viviane la dame du lac, qui est ici une rescapée de noyade héritière de Merlin, premier amour de Derfel qui finit par sombrer dans la folie et dans un fanatisme effrayant. Et comment ne pas parler de Guenièvre, qui au lieu d'être la reine magnanime et avisée est une princesse guerrière vénérant Isis, séductrice et parfois capricieuse ?
L'autre qualité du roman sont les combats qui sont diablement menés et très bien décrits. Même dans un contexte bien sordide, les batailles sont épiques et galvanisantes : celle du mont Badon qui se situe au dernier tiers du livre est la plus mémorable, tant pour sa dimension épique que pour le courage qui anime les guerriers.
Ce que j'ai aussi appréciée est que souvent Derfel (qui petit spoiler, écrit en fait en souvenir de sa jeunesse, transcrivant dans le temps actuel dans un monastère l'histoire qui nous racontée) met en lumière le décalage entre ce que raconte la légende et comment était les faits à ce moment-là, une réflexion très enrichissante sur le processus de transformations de moments et personnages historiques en contes et légendes, avec parfois l'étirement de la réalité : on peut ainsi transposer cela à la bataille de Ronceveaux, qui dans la vraie vie était une escarmouche de bandits basques sur l'avant-garde de la troupe de Charlemagne en retour de Saragosse mais qui fut transformée par les chants de ménestrels et des troubadours en un affrontement épique contre les sarrasins avec notamment l'amplification du rôle de Roland qui de simple guerrier franc sans histoire devient par la légende le neveu de Charlemagne qui décime des armées entières sarrasine et souffle le son du cor au prix de sa vie, son âme étant emporté directement au Paradis par les anges...
En revanche, si le roman m'a bien transportée dans ce passé étrange et brutal de la Bretagne post-romaine, il ne m'a pas totalement convaincue. Déjà, malgré les prétentions historiques de l'auteur, je trouve le coté "tout crasseux" peu crédible. Les druides qui étaient des chefs honorés par les celtes et qui sont des pouilleux sanguinaires, j'y crois guère et ce malgré la réalité des sacrifices humains... tout comme le fait que les populations y vivent dans des conditions exécrables avec des toits en taudis et que l'anarchie règne dans sa vilenie et dans la boue : je veux bien croire à l'effondrement romain et au délitement de ses structures sociales et politiques dans les provinces mais il devait quand même avoir de la cohérence et de l'ordre à l'époque parce que c'est aussi un stéréotype le coup du Moyen-Age sale et sans foi ni loi et que de plus en plus d'historiens et de fiction tendent à casser cette image. Alors certes c'est du Haut-Moyen Age, du Dark Ages comme le disent les Anglais, mais bon c'est pas parce qu'une période est dite sombre qu'elle doit l'être tout entièrement.
Comme mentionné, on a aussi le poncif de la vilaine religion chrétienne qui persécute gratuitement. Je sais que vu l'expérience de l'auteur on peut comprendre (à ce qu'il parait, Bernard Cornwell a vécu dans sa jeunesse dans une secte puritaine bien rigoriste, qui l'a si bien traumatisé qu'il a du fuguer pour s'en sortir et qu'il en a acquis un athéisme virulent, ce qui est compréhensible) mais bon je suis perplexe. Il n'y a pas un seul personnage chrétien positif dedans, ce qui est un peu navrant : que ce soit critique cléricale je suis pour mais que l'ensemble de la religion est dite néfaste, mouais...
Ensuite l'écriture est moyenne. On a quelques phrases assez percutantes et enchanteresses, avec un vocabulaire précis : mais le reste est souvent abrupt, parfois plate, sans grand charme. Il y a que les périodes d'action que cela s'anime mais le reste du temps c'est parfois ennuyant.
Ah et que le rythme est parfois interminable : malgré un incipit accrocheur (un accouchement eh oui) il faut attendre une soixantaine de page pour que l'action recommence. le quotidien décrit n'est pas des plus palpitant et c'est dommage. le rythme de l'histoire est parfois inégale et à certains moments on décroche.
Cependant, je suis curieuse de savoir pour la suite, comment la légende arthurienne va être explorée au vu de la fin... il me tarde à suivre le reste avec plaisir. Malgré ses défauts, cela peut être intéressant à le lire pour voir à ce qu'aurait pu ressembler éventuellement le mythe dans sa réalité, même si c'est sur le regard de Cornwell qui est particulier.
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A chaque peuple son souverain mythique : les français ont Charlemagne, les britanniques le roi Arthur. le problème du second, c'est qu'on en sait fort peu de choses, à commencer par son époque et son ascendance, ce qui rend sa vraisemblance historique pour le moins… problématique. Avec le temps, tout un courant littéraire anglo-saxon s'est développé tendant à replacer le monarque légendaire dans un contexte historique réaliste – avec plus ou moins de succès et de talent, bien sûr. Bernard Cornwell n'est donc pas le premier à revisiter ainsi la geste arthurienne, mais, à défaut d'être le premier, on peut toujours être le plus trash !

Âmes sensibles s'abstenir… Nous sommes au Ve siècle dans une Bretagne archaïque menacée à la fois par des déchirements internes et les hordes de Saxons venues des mers. Les Romains ont déserté les terres, les abandonnant à une multiplicité de petits rois claniques, plus occupés à se foutre mutuellement sur la gueule qu'à chasser les envahisseurs. le plus puissant d'entre eux, Uther Pendragon, est sur le point de mourir, laissant pour seul héritier un nourrisson, l'enfant-roi Mordred. Mais un petit bambin sera-t-il capable d'unir la Bretagne pour la préserver de ses ennemis ? Pour cela, il faudrait un homme fort, charismatique, brillant, ambitieux… Et pourquoi pas Arthur de Dumnonie, bâtard de Pendragon, dont les exploits militaires ensanglantent l'Armorique où il combat auprès des alliés de son père ?

Oubliées l'épée dans la pierre, les apparitions féériques, les merveilleuses prophéties ! A la fin de l'Antiquité, en Bretagne, c'est par la force et la ruse qu'on s'empare d'un trône. On se bat dans la boue, on patauge dans le sang, on viole, on torture et on sacrifie aux dieux. Tout cela pour atteindre une royauté malcommode, susceptible d'être renversée et piétinée par le moindre petit seigneur en mal de puissance. Sacrée ambiance, c'est moi qui vous le dit. On apprécie ou pas cette vision très sombre du monde arthurien, mais force est d'admettre que Cornwell la met en scène avec beaucoup d'efficacité. Une fois passées les cent premières pages un peu longuettes, on s'immerge avec plaisir dans son univers joyeusement sanguinaire, peuplé de féroces guerriers, de druides mystérieux, et d'implacables femmes de pouvoir.

Idée excellente : expliquer les divergences entre la légende et la réalité en faisant conter l'épopée d'Arthur par un vieux moine chrétien, ancien soldat du monarque, à une jeune reine bretonne. La belle dame, rebutée par la triste réalité, n'hésitera pas à la tordre pour lui donner un aspect plus avantageux. Lancelot, un pleutre vaniteux et beau parleur ? Il deviendra un parangon de vertus chevaleresques. Merlin, un druide cruel, insensible et moqueur ? Remplaçons-le par un vieillard sage et paternel. Quant à Arthur, homme d'exception sans cesse tiraillé entre son ambition et sa compassion, on gommera soigneusement ses faiblesses pour en faire le modèle sur lequel pourront se calquer tous les rois à venir. C'est de loin le personnage le plus intéressant de ce premier volume et je le suivrai avec plaisir dans son ascension et sa chute qui devraient faire l'objet des deux tomes suivants. A bientôt pour la suite !
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Je courus avec lui et, soudain, je fus libéré de la peur, et j’éprouvai pour la première fois cette folle joie de la bataille qui est un don de Dieu. Plus tard, beaucoup plus tard, j’appris que la joie et la peur sont exactement la même chose, à ceci près que l’action transforme l’une en l’autre.
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Un homme en sécurité, un homme qui sait que ses enfants grandiront sans être pris comme esclave et sans que le viol par un soldat ne ruine le prix de sa fille a plus de chance d’être heureux qu’un homme qui vit sous la menace de la guerre.
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Il était une fois un pays qu'on appelait la Bretagne. Mgr Sansum, que Dieu doit bénir plus que tous les saints vivants et morts, dit que ces souvenirs doivent être rejetés dans la fosse sans fond avec tous les autres immondices de l'humanité déchue, car ce sont des contes des derniers jours avant que la grande ténèbre ne descendit sur la lumière de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce sont les histoires du pays que nous appelons Lloegyr, ce qui veut dire Terres Perdues, un pays qui fût jadis nôtre, mais que nos ennemis appellent désormais l'Angleterre. Ce sont les contes d'Arthur, le Seigneur de la Guerre, le Roi qui n'a Jamais été, l'Ennemi de Dieu, que le Christ vivant et Mgr Sansum me pardonnent, le meilleur homme que j'aie jamais connu. Que de larmes ai-je versé sur Arthur !
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Un enfant, c’est comme un veau ; si la chose naît estropiée, on s’empresse de lui briser le crâne pour saillir de nouveau la vache. Il n’y a pas grand plaisir pour les femmes dans tout cela, c’est entendu, mais il faut bien que quelqu’un souffre. Remercions les Dieux que ce soit elles, plutôt que nous.
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Tous les objets précieux étaient cachés, probablement enterrés, afin que les envahisseurs de Gorfyddyd ne puissent dépouiller la population.
« Les taupes s’enrichissent de nouveau », dit Arthur avec amertume.
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