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Critique de Arakasi


La Bretagne est pacifiée et les armées saxonnes repoussées à ses frontières, mais Arthur “l'imperator qui ne fut jamais roi”, paie au prix fort cette très temporaire victoire. le coeur brisé par la trahison de Guenièvre, il s'est enfermé dans une solitude amère, fuyant la compagnie de ses amis et leurs paroles de réconfort. Haï à la fois par les païens qui lui reprochent de trop tolérer l'expansion chrétienne et par les chrétiens qui souhaiteraient le voir s'engager au service de la sainte foi, il enrage devant tant d'ingratitude. Pendant ce temps, Merlin et Nimue rêvent encore de faire revenir les anciens dieux en Bretagne pour que ceux-ci écrasent de leur joug prêtres et envahisseurs. Mais il faudrait pour cela un sacrifice de taille et pas n'importe lequel : celui d'un fils de roi ou, mieux encore, d'un roi lui-même…

Cornwell continue et termine son intéressante variation autour du mythe arthurien avec ce troisième tome. On y retrouve tout ce qui faisait l'intérêt des opus précédents : un souffle épique très agréable et de grandes bastons héroïques mais aussi un vrai sens du drame et de la tragédie qui insuffle de la profondeur à ce qui ne serait, sans cela, qu'un bon récit guerrier. Il renouvelle efficacement la légende, à la fois en l'ancrant dans un contexte historique très précis, mais, surtout, par la caractérisation de ses principaux protagonistes. Dans ce troisième tome, c'est clairement Guenièvre qui tire son épingle du panier. Loin du cliché de la pauvre reine dévorée de passion pour le second de son époux, Cornwell nous offre un beau portrait de femme, intelligente, ambitieuse, volontaire, féroce dans ses haines et ses amours, épouse peut-être trop flamboyante pour un Arthur aspirant à une vie simple et paisible. La fin douce-amère du récit est très satisfaisante. Oscillant toujours entre réalisme et fantastique, elle nous propose une interprétation ingénieuse de la légende d'Avalon, abandonnant Arthur entre la vie et la mort, dans cet interval brumeux qui sépare le mythe de la chronique historique. Belle conclusion pour une belle trilogie.
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