Les aventures de Sharpe, tome 1 : L'aigle de Sharpe

Naître dans une écurie ne fait pas de vous un cheval.

Il revivait la mort de Berry et éprouvait à nouveau le plaisir teinté de soulagement d'avoir en partie exaucé le vœu de Josefina. Qui avait osé prétendre que la vengeance ne profitait à personne et n'apportait rien ? C'était un mensonge.

Il but une gorgée de vin.
- "Mais c'est infect".
- Il y a une rumeur, répondit très sérieusement Leroy. J'ai entendu dire que les paysans espagnols ne prenaient jamais le temps de sortir de la presse à vin pour se soulager quand ils piétinaient le raisin.

Le bilan s'annonçait élevé, et les blessés bien plus nombreux que les morts ; des hommes aux visages tailladés par les cavaliers, des hommes aveugles qui allaient être escortés jusqu'à Lisbonne, transférés en Angleterre puis abandonnés à la froide charité d'une société depuis longtemps immunisée contre les mendiants estropiés.

Il disposa deux hommes en sentinelle. Les Français étaient à des kilomètres de là, la route devant eux était patrouillée par des cavaliers britanniques, mais les soldats ne restaient en vie qu'en prenant certaines précautions et, dans ce pays étrange, Sharpe tenait à ce que ses hommes avancent avec leurs armes chargées et se reposent sous l’œil vigilant de sentinelles.

Chaque homme éprouve en lui-même le remords de n'avoir pas été soldat.
Samuel Johnson.

- Tous les officiers de cavalerie sont idiots, mais comme ils sont riches, ils peuvent se payer des chevaux intelligents.

"La beauté rend fou plus sûrement que l'or."

(Shakespeare)

Etrange ... la manière dont les amants qui rompent veulent en porter le blâme.

... le fait pour un homme d'être né dans une écurie ne fait pas de lui un cheval !