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Critique de ServaneP


Comment vous parler des Pantins marionnettistes…

C'est un ouvrage totalement inclassable, qui oscille entre horreur, humour, littérature, psychologie, histoire, philosophie et j'en oublie certainement.
Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?
Situé dans une période visuelle que je situerais fin Fritz Lang début Jean-Pierre Jeunet, les Pantins nous emmène dans les méandres sombres et glauques d'un château étrange et d'une île qui ne l'est pas moins.
L'écriture de Samantha Cortenbach est riche, très, et dense, parfois trop. Si l'on ne peut lui reprocher ni son orthographe impeccable ni son vocabulaire soutenu, j'aurais, pour ma part, aimé pouvoir souffler de temps en temps quand certaines descriptions me paraissaient superflues mais surtout me faisaient perdre le fil de l'histoire. Il faut beaucoup de concentration pour suivre les personnages principaux et tous les individus qui gravitent autour, car chacun a sa particularité et son importance au cours du récit.
Il faut avoir l'esprit disposé à attaquer ce volume de près de 700 pages , ingurgiter ces atrocités et ces joutes verbales qui se succèdent sans aucun temps mort. Il faut avoir dépassé la lecture de certains écrivains populaires qu'on ne présente plus pour pouvoir apprécier la finesse pernicieuse dont fait preuve Samantha pour nous emmener aux confins du trash, du gore, de l'hémoglobine à tout va, comme s'il s'agissait d'une promenade de santé. Je ne suis pas aficionada de ce type de lecture, mais il y a du Manga dans certaines scènes qui m'ont fait mourir de rire, de cinglants échanges comme des baffes qui se perdent, des monstruosités qui vont crescendo et une causticité qui n'est pas pour me déplaire.
J'ai adoré la première partie qui m'a emmenée dans des recoins sépulcraux, dignes d'un Londres de Jack l'éventreur, entre pavés luisants, lumières vacillantes et brume oppressante.Un peu moins la seconde qui, pourtant, explique bien des choses. Christian, dans toute son horreur est un personnage fascinant, Abel est d'un cynisme décapant, Andrea qui nous mène à eux m'a parfois tapé sur le système mais j'ai presque admiré sa pugnacité. Et le melting-pot des personnages qui les entourent est truculent.
En fait, j'imaginais, en repensant à cette lecture, une Khâgneuse sous speed qui aurait décidé d'écrire un conte sordide, une saga fantastique et rocambolesque, avec quelques retours d'acide qui explosent la tête pour en extraire le sang poisseux qui imprègne quasi chaque page. C'est complètement barré, unique et avec, à mon humble avis, quelques coupes claires dans certains passages, ce serait brillant.
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