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Laure Bataillon (Traducteur)Françoise Campo-Timal (Traducteur)
EAN : 9782070212750
192 pages
Gallimard (26/05/1982)
3.65/5   37 notes
Résumé :
Passé maître dans l'art du fantastique, Julio Cortazar bouscule, cette fois encore, l'ordre établi du temps et de l'espace.

C'est ainsi que, dans "Coupures de presse", une femme participe à une scène de violence dont elle trouvera le récit dans le journal du lendemain et qui s'est déroulée à quelque mille kilomètres de là. Les statistiques du métro de Buenos Aires montrent que le nombre d'entrées enregistrées au cours d'une journée ne correspond pas ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce recueil de nouvelles de Julio Cortazar date de 1980, quatre ans avant sa disparition. Elles sont toutes des plus étranges, multipliant les sauts dans le temps et l'espace ("Coupures de presse", "Anneau de Möbius"). Parfois un peu arides, elles m'ont tout de même séduit par leur radicalité.

Au moins, on ne peut pas dire que Cortazar parcourt des sentiers rebattus : il est indispensable de se laisser aller à la découverte de ses thèmes peu exploités (la cinéphilie comme culte, le métro de Buenos Aires par exemple) sans avoir la moindre idée de leur fin. Il n'aurait sûrement pas eu une bonne note en "creative writing", s'ingéniant au contraire à subvertir les règles admises en littérature plan-plan.

Contrairement à la couverture qui s'affiche sur Babelio, c'est l'édition folio de ce livre que j'ai eu entre les mains et non pas la version bilingue d'une seule de ces nouvelles, celle qui a donné son titre au recueil. J'aurais peut-être tenté la VO si je l'avais eu, mais je doute que mes maigres souvenirs de collège et de lycée soient suffisants...
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Nous l'aimons tant Glenda et autres récits de Julio Cortazar
Orientation des chats.
Il admire la relation entre Alana sa femme et Osiris son chat, l'échange de leur regard, il sait que lui n'est bon que pour donner éventuellement du lait à son chat…
Nous l'aimons tant Glenda.
Il y avait de nombreux admirateurs de Glenda Jackson mais il était évident que certains l'aimaient plus que d'autres et il se créa progressivement un petit groupe. Ils s'émerveillaient devant ses films son talent puis insensiblement certaines critiques se firent jour sur une scène particulière, où un rythme qui ne leur semblait pas adéquat, alors ils prirent une décision radicale…
Histoire avec des mygales.
Un bungalow double vers St Pierre en Martinique, des bruits derrière la cloison, on s'interroge, on guette…
Graffiti.
Il fait des dessins sur les murs, pas vraiment pour lutter contre le couvre feu ou les interdictions, un peu quand même. Un jour il remarque qu'on a fait un dessin juste à côté du sien avant que la police n'efface tout, pareil le lendemain et encore, alors il guette, discrètement et il imagine…
Clone.
Ils sont 8 chanteurs et chanteuses qui interprètent Monteverdi ou les madrigaux de Gesualdo, et ce soir là ils sont à Buenos Aires, chez eux eux, le public ne leur fera pas de cadeau. Gesualdo vient de poignarder et sa femme qu'il a trouvée au lit avec un autre. de plus, ils ont tous la sensation d'avoir perdu leur spécificité, ils sont devenus des clones…
Le tango du retour.
Flora travaille chez madame Mathilde et German, elle s'occupe de Carlitos leur fils. Un jour Mathilde qui s'ennuie en l'absence de son mari regarde la rue derrière ses rideaux, elle n'en croit pas ses yeux, elle voit Milo, comment est ce possible. Elle le croyait…et voilà qu'il fait la cour à Flora…bigamie?
Coupures de presse.
Noémie est contactée par un sculpteur argentin vivant à Paris qui voudrait qu'elle fasse un texte pour accompagner un livre sur ses sculptures. Pendant la soirée ils parlent du pays et il lui montre des coupures de journaux qui relatent des disparitions des meurtres, une centaine le soir de noël 1975…
Texte sur un carnet.
Garcia Boulza lui avait parlé d'une étude sur le métro de Buenos Aires pendant laquelle on avait mis en place des équipes pour compter les voyageurs qui descendaient et ceux qui remontaient par stations. Les chiffres semblaient concorder mais un mercredi on compta 113983 remontées pour 113987 descentes. On parla de »frottement statistique «  et autre problème technique, on n'alla pas plus loin pour comprendre. Mais lui était intrigué, alors il sillonna le métro pour savoir pourquoi 4 voyageurs n'étaient pas remontés…
Histoires que je me raconte.
Walter vit avec Niagara qui, quand elle rentre le soir est épuisée. Lui se raconte des histoires, il a souvent le beau rôle notamment celle du camionneur. Ils vont dîner chez Dilia et Algonso. Dilia raconte le déplacement qu'elle vient de faire, ses ennuis sur la route et le camionneur qui l'a dépannée…
Anneau de Möbius.
Janet est contente de quitter le dortoir de l'auberge de jeunesse qui sentait la sueur, elle prend son vélo et descend la route vers Robert qu'elle ne connaît pas encore et qu'il aurait mieux valu qu'elle ne connut point.

Un recueil de nouvelles dans lequel Cortazar passe du réalisme au politique avec des incursions comme il aime le faire, dans le fantastique voir l'onirique.
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Il y a des auteurs qui suggèrent plus qu'ils ne disent et qui gagnent en élégance ce qu'ils perdent en intelligibilité. Julio Cortázar en fait décidément partie et ce recueil ne fait pas exception. On y retrouve une dizaine de nouvelles du genre fantastique qui jouent avec le non-dit, elles sont publiées en 1980 alors que l'écrivain argentin est âgé de 65 ans (il décède 4 ans plus tard) et que son pays est sous le joug de juntes militaires.

Dans ces nouvelles d'une vingtaine de pages en moyenne on trouve quelques pépites comme la nouvelle Histoire avec des mygales, un beau texte d'ambiance qui nous installe peu à peu et sans presque que l'on s'en rende compte dans le rôle du prédateur arachnéen silencieux et patient. Autre bonne surprise du recueil, Texte sur un carnet est une histoire inattendue dans un climat paranoïaque digne des films de « body snatchers ».

Cortázar nous plonge également parfois dans une ambiance orwellienne volontairement pesante qui n'est pas sans rappeler l'actualité de l'Argentine de 1980. Surveillance, meurtres d'état et coercition sont évoqués : d'abord de manière allusive et poétique dans le texte Graffiti puis de manière explicite et brutale dans Coupures de presse.

Enfin, le livre accueille deux nouvelles que j'ai trouvé assez confuses. Dans la première d'entre elles intitulée « Clones », c'est une véritable cacophonie de dialogues (qui s'explique certes à la fin de la nouvelle) qui rend le texte assez illisible. La dixième et dernière nouvelle, aussi ambitieuse qu'inintelligible, nous raconte l'histoire d'un lien métaphysique entre un bourreau et la victime de son viol et meurtre. Outre l'aspect peu compréhensible du texte, ce dernier ne nous épargne malheureusement aucun cliché (la jeune, blonde et innocente touriste anglaise sur son vélo, l'orphelin devenu un meurtrier bestial qui attend dans les bois, la grange déserte et j'en passe…). Dommage que le livre finisse sur un tel bémol.

Globalement, j'ai apprécié la lecture de Nous l'aimons tant, Glenda et autres récits mais cela reste un bon cran en dessous de recueils plus brillants comme Fin d'un jeu ou le plus léger Cronopes et Fameux du même auteur. Je ne le conseille qu'aux lecteurs les plus férus de Julio Cortázar.
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Des nouvelles qui fleurtent avec le fantastique pour contester la réalité du régime d'oppression des militaires argentins. Une écriture d'exception mais souvent absconse qui rend parfois difficile l'appréhension du récit. On y retrouve les accents de Borges et la sensibilité argentine entre regrets et remords.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle le vit près d'un arbre à cette heure où les rues sont vides sous l'ombre double des feuillages qui se rejoignent au milieu; la silhouette se découpait contre le tronc, un peu de fumée montait devant son visage. Matilde se rejeta en arrière et se heurta à un fauteuil en étouffant un cri dans ses deux mains qui sentaient le vernis mauve.
"Milo", pensa-t-elle, si ça pouvait s'appeler penser ce brusque vomissement de temps et d'images. "C'est Milo."

Le tango du retour
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Soudain les erreurs, les faiblesses des mises en scène nous furent insupportables ; nous ne pouvions par accepter que On ne sait jamais pourquoi finisse ainsi et que Le feu de la neige comprenne l'infâme séquence de la partie de poker (où Glenda n'apparaissait pas, mais qui l'atteignait quand même comme une éclaboussure de vomi, ce geste de Nancy Philipps et l'inadmissible arrivée du fils repenti).
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À ma façon, je m’obstine à comprendre, à découvrir. Je l’observe, mais sans l’épier, je la suis, mais sans la soupçonner.
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Videos de Julio Cortázar (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julio Cortázar
Auteur de nombreux recueils de nouvelles qui ont fait de lui le maître de la littérature fantastique, Julio Cortázar a laissé une oeuvre où les convictions côtoient l'onirisme et l'humour, s'imposant ainsi parmi les plus grands écrivains de la littérature latino-américaine moderne.
Lire Cortázar, c'est plonger dans un univers littéraire à la fois captivant et déroutant, où la réalité se mêle à l'imaginaire avec une habileté saisissante.
Tous les livres de Cortázar publiés chez Gallimard : https://www.gallimard.fr/Contributeurs/Julio-Cortazar
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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