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Citations sur Au bon roman (72)

– Et dire que tant de gens autour de moi se plaignent de ne rien trouver de bon à lire. Quelle aberration.
– Quel dommage. Alors que vous et moi découvrons chaque mois un chef-d’œuvre. C’est que quatre-vingt-dix pour cent des romans qui se publient sont « des livres que c’est pas la peine », comme les appelait Paulhan. La critique ne devrait parler que des autres, mais elle est paresseuse et frivole.
– Elle se fiche pas mal de la vérité. Elle ne connait que deux lois, le clanisme et le copinage. En un mot elle est corrompue.
– Je n’osais pas le dire. On encense les bouquins navrants, et dans ce magma, les perles passent inaperçues. Par définition, la confusion profite aux médiocres.
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De toutes les fonctions de la littérature, une des plus heureuses est de faire se rencontrer et se parler des gens faits pour s'entendre.
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Nous voulons des livres nécessaires, des livres qu'on puisse lire le lendemain d'un enterrement, quand on n'a plus de larmes tant on a pleuré, qu'on ne tient plus debout, calciné que l'on est par la souffrance;
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Mon grand-père m'a laissé bien davantage, la passion de la littérature, et quelque chose de plus, de fondamental, la conviction que la littérature est importante. Il en parlait souvent. La littérature est source de plaisir, disait-il, c'est une des rares joies inépuisables, mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est. C'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres. Il insistait : Tu notes bien que je parle du roman ? Il n'y a pas que les situations d'exception, dans les romans, les choix de vie ou de mort, les grandes épreuves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banales ; et en réponse, toutes les attitudes humaines, tous les comportements, des plus beaux aux plus misérables. Lisant cela, on se demande : Et moi, qu'est-ce que j'aurais fait ? Il faut se demander. Ecoute-moi bien : c'est une façon d'apprendre à vivre. Des adultes vont te dire que non, que la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne.
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Nous voulons des livres splendides qui nous plongent dans la splendeur du réel et qui nous y tiennent; des livres qui nous prouvent que l'amour est à l'oeuvre dans le monde à côté du mal, tout contre, parfois indistinctement, et le sera toujours comme toujours la souffrance déchirera les coeurs. Nous voulons des romans bons.
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Nous voulons des livres nécessaires, des livres qu'on puisse lire le lendemain d'un enterrement, quand on n'a plus de larmes tant on a pleuré, qu'on ne tient plus debout, calciné que l'on est par la souffrance : des livres qui soient là comme des proches quand on a rangé la chambre de l'enfant mort, recopié ses notes intimes pour les avoir toujours sur soi, respiré mille fois ses habits dans la penderie, et que l'on n'a plus rien à faire ; des livres pour les nuits où, malgré l'épuisement, on ne peut pas dormir, et où l'on voudrait simplement s'arracher à des visions obsessionnelles ; des livres qui fassent le poids et qu'on ne lâche pas quand on n'en finit pas d'entendre le policier dire doucement : Vous ne reverrez pas votre fille vivante ; quand on n'en peut plus de se voir chercher le petit Jean follement dans toute la maison, puis follement dans le jardin, quand quinze fois par nuits on le découvre dans le petit bassin, à plat ventre dans trente centimètres d'eau ; des livres qu'on peut apporter à cette amie dont le fils s'est pendu, dans sa chambre, il y a deux mois qui semblent une heure ; à ce frère que la maladie rend méconnaissable.

Nous n'avons que faire des livres insignifiants, des livres creux, des livres faits pour plaire.

Nous ne voulons pas de ces livres bâclés, écrits à la va-vite, allez, finissez-moi ça pour juillet, en septembre je vous le lance comme il faut et on en vend cent mille, c'est plié.

Nous voulons des livres écrits pour nous qui doutons de tout, qui pleurons pour un rien, qui sursautons au moindre bruit derrière nous.

Nous voulons des livres qui aient coûté beaucoup à leur auteur, des livres où se soient déposés ses années de travail, son mal au dos, ses pannes, son affolement quelquefois à l'idée de se perdre, son découragement, son courage, son angoisse, son opiniâtreté, le risque qu'il a pris de rater.

Nous voulons des livres splendides qui nous plongent dans la splendeur du réel et qui nous y tiennent ; des livres qui nous prouvent que l'amour est à l'oeuvre dans le monde à côté du mal, tout contre, parfois indistinctement, et le sera toujours comme toujours la souffrance déchirera les coeurs. Nous voulons des romans bons.
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La littérature est source de plaisir, disait-il, c'est une des rares joies inépuisables mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est, c'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont matière des livres. Il n'y a pas que les solutions d'exception, dans les romans, les choix de la vie ou de mort, les grandes éprouves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banals; et en réponse toutes les attitudes humaines, tous le comportements, de plus beaux aux plus misérables. Lisant cela, on se demande: et moi qu'est-ce que j'aurais fait? Il faut se le demander. Écoute-moi bien: c'est une façon d'apprendre à vivre. Des adultes vont te dire que non, que la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne.
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- Imaginons qu'un livre merveilleux sorte à l'automne et passe inaperçu. Cela se produit chaque année : un, ou deux, quelquefois trois romans remarquables coulent en silence et vont se poser sur le fond. Vous pouvez vous en moquer, et vous contenter d'aller les chercher sur le sable dix-huit mois plus tard.
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Depuis qu'existe la littérature, la souffrance, la joie, l'horreur, la grâce, tout ce qu'il y a de grand en l'homme a produit de grands romans. Ces livres d'exception sont souvent méconnus, ils risquent en permanence d'être oubliés et , aujourd'hui où le nombre des publications est considérable, la puissance du marketing et le cynisme du commerce s'emploient à les rendre indistincts des millions de livres anodins, pour ne pas dire vains.

Or ces romans magistraux sont bienfaisants. Ils enchantent. Ils aident à vivre. Ils instruisent. Il est devenu nécessaire de les défendre et de les promouvoir sans relâche, car c'est une illusion de penser qu'à eux seuls ils auraient le pouvoir de rayonner. Nous n'avons pas d'autre ambition.

Nous voulons des livres nécessaires, des livres qu'on puisse lire le lendemain d'un enterrement, quand on n'a plus de larmes tant on a pleuré, qu'on ne tient plus debout, calciné que l'on est par la souffrance : des livres qui soient là comme des proches quand on a rangé la chambre de l'enfant mort, recopié ses notes intimes pour les avoir toujours sur soi, respiré mille fois ses habits dans la penderie, et que l'on n'a plus rien à faire ; des livres pour les nuits où, malgré l'épuisement, on ne peut pas dormir, et où l'on voudrait simplement s'arracher à des visions obsessionnelles ; des livres qui fassent le poids et qu'on ne lâche pas quand on n'en finit pas d'entendre le policier dire doucement : Vous ne reverrez pas votre fille vivante ; quand on n'en peut plus de se voir chercher le petit Jean follement dans toute la maison, puis follement dans le jardin, quand quinze fois par nuits on le découvre dans le petit bassin, à plat ventre dans trente centimètres d'eau ; des livres qu'on peut apporter à cette amie dont le fils s'est pendu, dans sa chambre, il y a deux mois qui semblent une heure ; à ce frère que la maladie rend méconnaissable.

Nous n'avons que faire des livres insignifiants, des livres creux, des livres faits pour plaire.

Nous ne voulons pas de ces livres bâclés, écrits à la va-vite, allez, finissez-moi ça pour juillet, en septembre je vous le lance comme il faut et on en vend cent mille, c'est plié.

Nous voulons des livres écrits pour nous qui doutons de tout, qui pleurons pour un rien, qui sursautons au moindre bruit derrière nous.

Nous voulons des livres qui aient coûté beaucoup à leur auteur, des livres où se soient déposés ses années de travail, son mal au dos, ses pannes, son affolement quelquefois à l'idée de se perdre, son découragement, son courage, son angoisse, son opiniâtreté, le risque qu'il a pris de rater.

Nous voulons des livres splendides qui nous plongent dans la splendeur du réel et qui nous y tiennent ; des livres qui nous prouvent que l'amour est à l'oeuvre dans le monde à côté du mal, tout contre, parfois indistinctement, et le sera toujours comme toujours la souffrance déchirera les coeurs. Nous voulons des romans bons.

Nous voulons des livres qui n'éludent rien du tragique humain, rien des merveilles quotidiennes, des livres qui nous fassent revenir l'air dans les poumons.

Et quand il n'y en aurait qu'un par décennie, quand il ne paraîtrait qu'un Vies minuscules tous les dix ans, cela nous suffirait. Nous ne voulons rien d'autre.
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La littérature est source de plaisir, disait-il, c'est une des rares joies inépuisables mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est. C'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres. Il insistait : tu notes bien que je parle du roman ? Il n'y a pas que les situations d'exception, dans les romans, les choix de vie ou de mort, les grandes épreuves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banales ; et en réponse, toutes les attitudes humaines, tous les comportements, des plus beaux aux plus misérables. Lisant cela, on se demande : Et moi, qu'est ce que j'aurais fait ? Il faut se le demander. Écoute-moi bien : c'est une façon d'apprendre à vivre. Des adultes vont te dire que non, que la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne.
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