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Critique de lanard


Ce roman sur "la preuve de l'existence de Dieu" rappelle beaucoup La fabrique d'absolu de Karel Capek. Dans ce dernier le générateur d'une nouvelle forme d'énergie irradiait littéralement la foi ; quiconque se trouvait à proximité de la machine en marche tombait en extase mystique et devenait aussitôt croyant et prosélyte. Paradoxalement l'Eglise en prit ombrage et se fit la plus farouche opposante à la divulgation de cette génératrice de foi.
C'est là le seul point commun avec le roman de Laurence Cossé ; l'opposition de l'institution ecclésiale à un propagateur de foi plus puissant qu'elle.
Un prêtre obscur fonde après de multiples et laborieuses tentatives une preuve définitive de l'existence de Dieu. Il fait part de sa découverte à un célèbre casuiste qui en est aussitôt bouleversé. En fait, quiconque lit le document de six pages qui contient la fameuse preuve s'en trouve tout retourné au grand dam du provincial de la casuitière où le fameux casuiste officie. La proximité sociologique des gens de la Compagnie avec ceux du pouvoir d'Etat ne fit que favoriser le hasard qui voulu que le Premier ministre lui-même aie eu vent de la fameuse preuve désormais celée dans le coffre fort du provincial.
A sa lecture le chef du gouvernent souhaite immédiatement aller à confesse (à la fin du roman il démissionne). Ses plus proches ministres prennent rapidement la chose au sérieux redoutant de voir la France se transformer en un immense monastère qui menacerait d'obsolescence les principales fonctions d'un Etat condamné à se dissoudre dans un contexte de sainteté générale.
C'est un peut la même inquiétude qui tourmente le provincial de la Compagnie ; et c'est ce même tourment qui exaspère l'archevêque de Paris Mgr Velter quand il apprend la chose par le confesseur du premier ministre venu l'avertir ; “ c'est la fin de l'Eglise romaine ” conclut-il immédiatement. Il alertera promptement Rome de l'importance des enjeux. En conclusion les instances Romaines parviennent à étouffer l'affaire. le prêtre découvreur de la preuve (il s'appelle Mauduit – doublet de maudit qui signifie autant victime de la malédiction que “ mal dit ” comme si énoncer la preuve de l'existence de Dieu était mal dire) est retrouvé suicidé ; toutes les personne ayant lu preuve sont aussi disparues.
Gardons-nous de penser que le pape aie jamais eu vent de l'affaire. Comme il est dit dans l'épilogue : un secret pontifical est une information qui ne doit être connue du Saint Père sous aucun prétexte.
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