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Citations sur Les amandes amères (25)

Pour elle, l'emploi crée des liens réciproques de personne à personne qui vont très au-delà du contrat de travail. On ne défait pas ces liens froidement, unilatéralement. Au contraire on fait tout pour ne jamais les rompre. (p. 153)
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Il y a l'oeil, l'oreille, et aussi la bouche. On apprend par tous les côtés. Dire ce qu'on écrit est une façon de l'incorporer.
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L'illettré est français de souche et l'analphabète immigré .
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En âge scolaire, c'est clair, Fadila n'a pas quatre ans mais deux. Elle ne sait pas ce que c'est qu'une ligne, ni aller de gauche à droite. Elle ne fait pas la différence entre une courbe et une droite. Elle n'a pas idée que les lettres doivent être identiques, séparées les unes des autres, et par des espaces semblables. Peut-être n'a-elle même jamais dessiné. Quand il apprend à lire à cinq ou six ans, le petit Français a derrière lui trois ou quatre ans de pré-apprentissage pendant lesquels il a passé des heures un crayon à la main, dessiné, relié des points, repéré des directions et tracé des bâtons, des ronds, des tirets, toujours de la même taille, toujours sur une ligne horizontale, toujours de gauche à droite et de haut en bas.
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Fadila connaît le haut et le bas dans l'espace réel. Elle distingue très bien ce qui se trouve sur la table et ce qui est dessous. Elle doit aussi différencier ce qui est sur le papier (le stylo posé sur la feuille) et ce qui est dessous (le bois de la table). Sans doute, au tableau noir, elle comprendrait « le point sur le i ». De là à distinguer sur une feuille à l'horizontale ce qui est au-dessus d'une ligne, il y a un abîme qui sépare le réel de la représentation, l'habitude de l'espace où l'on évolue et l'ignorance de ces figurations abstraites.
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"- Vous n'avez jamais eu envie d'apprendre à lire ? lui demande Édith.
– Si, j' commencé !", dit Fadila. Il y a quelques années elle a été inscrite à un cours, dans une paroisse, pas très loin de chez elle – elle ne sait plus le nom de l'église. "J'laissé tomber". La responsable du cours l'a rappelée plusieurs fois, insistant pour qu'elle reprenne. "Elle dit j'arrive presque". Les autres, au cours, ont toutes appris à lire. Fadila hausse les épaules. Est-ce que c'est la difficulté qui lui a fait lâcher prise ? Elle n'y arrivait pas ? Au contraire. "la dame elle dit j' tais celle il reconnaît le mieux les lettres". Elle montre en parlant, devant elle, du menton et de la main, comme un tableau noir. Mais le cours avait lieu le soir, et pas tout à côté de chez elle. Elle trouvait dur de ressortir après le dîner.
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La chambre habitée par Fadila est minuscule. Inhumaine- le mot saute à l'esprit. Elle doit faire deux mètres de large sur deux mètres cinquante de long, avec à peine deux mètres de hauteur sous plafond.
...
La fenêtre a beau donner sur le ciel, et quand on s'en approche, sur les toits à l'infini, l’exiguïté de la pièce suffit à expliquer que Fadila y ait des crises d'angoisse.
C'est le contraire qui serait anormal
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Edith apprend la différence entre illettré et analphabète d’un vendeur aux allures de médecin pontifiant qui la reprend : "Quelqu'un qui n'a jamais appris ni à lire ni à écrire est analphabète. Un illettré a appris puis oublié ».

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D'quoi elle a peur ? On a peur d'rien ! On n'a pas peur les gens, on a peur l'Dieu, c'est tout ! Si l'Dieu il a pas décidé les gens ils vous tuent, les gens ils vous tuens pas.
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Fadila manifeste une joie profonde à l’idée d’entrer dans le monde de l’écrit (de l’instruction de la culture, de la modernité, des pays avancés). Par différence sa honte est perceptible d’avoir été, d’être exclue de cet univers des lettres, comme si elle n’en était pas digne (« moi j’bête »)
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