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Critique de JimmyCz


L'histoire ne m'a pas intéressé plus que cela car elle est secondaire selon moi dans cette oeuvre. Les péripéties s'enchaînent de manière quasi-absurde sans fil chronologique précis ni concordance entre les différents événements. J'ajouterais même que l'élément perturbateur arrive comme une cheveu sur la soupe et cela m'a d'ailleurs rappelé Sukkwan Island au niveau de l'effet de surprise. Récit très bien mis en scène par le fait de suivre plusieurs personnages à la première personne et ce, successivement. Il n y a pas de liant hormis les personnages qui se connaissent. du coup c'est un effet agréable car on est transporté d'un point de vue à un autre sans jamais trouver cela compliqué et dérangeant. Ajoutons à cela une fin magnifique avec un dialogue entre Gohar et Nour El Dine qui restera vraiment gravé dans mes souvenirs de par sa précision dans les mots et la clarté des arguments et des sentiments.

Les personnages sont vraiment le coeur de ce roman. Ce sont des personnalités très travaillées avec des descriptions de leurs pensées et de leur caractère très précises voire minutieuses. Nous ne faisons pas que suivre ces personnages, nous finissons par les connaître réellement, à nous prendre d'affection ou de dédain pour eux. Il est rare que des livres ayant d'aussi nombreux passages de description des troubles d'un personnage et de sa façon d'être ne laissent de place à l'ennui dans certains passages. Là ce n'est jamais le cas et c'est un peu logique, dés le début cela nous est annoncé : les personnages ne sont présentés que par leur manière de réfléchir et ce à la première personne donc si l'on accroche les dix premières pages alors le reste sera d'une grande fluidité également.
il est agréable de constater leurs nuances et surtout leurs défauts, leurs failles. Elles sont énervantes mais l'on se prend de compassion et même d'estime par la façon qu'ils ont de les assumer et presque de les revendiquer. Il ne s'agit pas d'un orgueil déplacé mais d'un sentiment de révolte paisible qui a pour cause leur marginalisation extrême.

Le style est magnifique, non par le vocabulaire qui même s'il est riche reste simple ce que j'apprécie personnellement mais surtout par le rythme des phrases. C'est un rythme tranquille, reposant, agréable à suivre, continuellement paisible ce qui contraste avec le manque liant entre les événements.
Les dialogues sont plein d'une emphase qui fait sourire et qui m'a rappelé certains dialogues platoniciens avec moult courbettes et compliments. Les interrogations du policiers font elles-mêmes penser à l'ironie socratique où Gohar serait le meilleur des sophistes sans allusion péjorative.

Un ouvrage superbe que j'avais envie de relire dés que je l'eus fini. Je pense d'ailleurs que je le referais dans quelque temps pour y découvrir de nouvelles choses.
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