Utiliser l'Histoire de la décadence de l'Empire romain pour décrire celle des sociétés occidentales modernes, ce n'est pas nouveau.
Ici l'auteur se concentre sur le très court règne de Julien l'Apostat (ainsi dénommé en raison de son rejet du christianisme au profit des anciens dieux), et ses écrits, pour tenter de faire un parallèle.
Ce n'est pas facile à lire. Beaucoup moins en tous les cas que son "Et Rome sombra dans la nuit" que j'avais beaucoup aimé.
Si les écrits de Julien permettent au double de l'auteur (Bill Marchand, ex conseiller d'
Obama, professeur d'Histoire en faculté dans l'essai) d'émettre une réflexion non dénuée de sens, on peine pourtant parfois à le suivre.
Car si les parallèles sont assez présents, il y a surtout pas mal de divergences.
En plus, il en profite pour mettre un coup de brosse à reluire à la démocratie "à l'occidentale", et surtout américaine, me semble-t-il.
Il met aussi un petit coup de brosse aux politiques actuels, ce qui, me semble-t-il à moi, est très optimiste. Sans doute
Obama (et peut-être Hollande, dans une très moindre mesure) était-il honnêtement préoccupé d'écologie, d'égalitarisme et de bien-être du peuple, mais ils sont bien les seuls.
Le système américain, sous l'emprise de lobbies divers, fait qu'il a échoué dans quasiment toutes ses tentatives de réformes. Il a du partir du poste bien dégoûté, d'ailleurs... Je ne vois pas en quoi cela permet de tant se goberger sur le fait qu'il ne faut pas que le pouvoir repose entre les mains d'un seul... Cela ne fait juste que multiplier le nombre de gens à corrompre, voilà tout. Oui, oui, je suis encore plus pessimiste que l'auteur, du coup, ce côté "je prêche pour ma paroisse" m'a un peu agacée...
Après, il dit des tas de choses intéressantes, et est très pessimiste sur l'avenir, mais il met ça, apparemment, davantage sur le dos des peuples que sur celui des gouvernants et autres 1%,. Ce qui est un peu vite fait, assez mal analysé, et relativement méprisant. Je ne nie pas qu'il y a un gros paquet de boeufs parmi nous. Mais il ne faut pas pousser, le petit peuple n'a que très peu de moyens de contrebalancer les effets pervers des pourritures qui abusent et violent la planète pour s'en foutre un peu plus plein les fouilles qu'ils n'en ont déjà (pour quoi faire, on se le demande, mais bon).
Je n'ai guère apprécié qu'on "me" foute sur le dos une décadence qui, liée à une volonté manifeste des pouvoirs de plonger les peuples dans l'ignorance et la bêtise (et j'en veux pour preuve la dégradation de plus en plus rapide de l'enseignement public, je l'ai constatée tout au long des années d'études de mes enfants, et ça continue avec ceux de mes proches, maintenant, sans parler des programmes TV qui marchent de conserve avec cette baisse générale de qualité de ce qu'"on nous apprend" (d'ici qu'on nous supprime la 5 et la 7...).), ne me semble guère "de mon fait", décadence sur laquelle, hormis agir à mon tout petit niveau qui ne vaut pas grand chose par son poids, je n'ai aucune prise.
Bref, un peu déçue...