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EAN : 9782846211680
157 pages
Paris (07/05/2012)
1.75/5   2 notes
Résumé :
Proche conseiller du président Obama, un universitaire américain réfléchit au contenu de son prochain cours à Harvard et met en parallèle le destin de deux dirigeants confrontés aux forces irrésistibles du changement : Julien l'Apostat, un des derniers grands empereurs romains, et l'actuel président américain. Tous deux essayent de restituer leur grandeur passée à l'empire dont ils sont les héritiers, tous deux se heurtent au déni de réalité de populations engluées ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Utiliser l'Histoire de la décadence de l'Empire romain pour décrire celle des sociétés occidentales modernes, ce n'est pas nouveau.

Ici l'auteur se concentre sur le très court règne de Julien l'Apostat (ainsi dénommé en raison de son rejet du christianisme au profit des anciens dieux), et ses écrits, pour tenter de faire un parallèle.

Ce n'est pas facile à lire. Beaucoup moins en tous les cas que son "Et Rome sombra dans la nuit" que j'avais beaucoup aimé.
Si les écrits de Julien permettent au double de l'auteur (Bill Marchand, ex conseiller d'Obama, professeur d'Histoire en faculté dans l'essai) d'émettre une réflexion non dénuée de sens, on peine pourtant parfois à le suivre.

Car si les parallèles sont assez présents, il y a surtout pas mal de divergences.

En plus, il en profite pour mettre un coup de brosse à reluire à la démocratie "à l'occidentale", et surtout américaine, me semble-t-il.
Il met aussi un petit coup de brosse aux politiques actuels, ce qui, me semble-t-il à moi, est très optimiste. Sans doute Obama (et peut-être Hollande, dans une très moindre mesure) était-il honnêtement préoccupé d'écologie, d'égalitarisme et de bien-être du peuple, mais ils sont bien les seuls.
Le système américain, sous l'emprise de lobbies divers, fait qu'il a échoué dans quasiment toutes ses tentatives de réformes. Il a du partir du poste bien dégoûté, d'ailleurs... Je ne vois pas en quoi cela permet de tant se goberger sur le fait qu'il ne faut pas que le pouvoir repose entre les mains d'un seul... Cela ne fait juste que multiplier le nombre de gens à corrompre, voilà tout. Oui, oui, je suis encore plus pessimiste que l'auteur, du coup, ce côté "je prêche pour ma paroisse" m'a un peu agacée...

Après, il dit des tas de choses intéressantes, et est très pessimiste sur l'avenir, mais il met ça, apparemment, davantage sur le dos des peuples que sur celui des gouvernants et autres 1%,. Ce qui est un peu vite fait, assez mal analysé, et relativement méprisant. Je ne nie pas qu'il y a un gros paquet de boeufs parmi nous. Mais il ne faut pas pousser, le petit peuple n'a que très peu de moyens de contrebalancer les effets pervers des pourritures qui abusent et violent la planète pour s'en foutre un peu plus plein les fouilles qu'ils n'en ont déjà (pour quoi faire, on se le demande, mais bon).

Je n'ai guère apprécié qu'on "me" foute sur le dos une décadence qui, liée à une volonté manifeste des pouvoirs de plonger les peuples dans l'ignorance et la bêtise (et j'en veux pour preuve la dégradation de plus en plus rapide de l'enseignement public, je l'ai constatée tout au long des années d'études de mes enfants, et ça continue avec ceux de mes proches, maintenant, sans parler des programmes TV qui marchent de conserve avec cette baisse générale de qualité de ce qu'"on nous apprend" (d'ici qu'on nous supprime la 5 et la 7...).), ne me semble guère "de mon fait", décadence sur laquelle, hormis agir à mon tout petit niveau qui ne vaut pas grand chose par son poids, je n'ai aucune prise.

Bref, un peu déçue...
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Peu d'événements historiques ont suscité autant d'intérêt que la chute de l'Empire romain. le succès de cet épisode tient à sa résonance : on étudie la décadence de l'Empire romain pour prédire – ou pour se prémunir de – l'inéluctable déclin de l'Occident. En 1984, le professeur allemand Alexander Demandt recensait plus de 200 études sur ses causes. La plus célèbre, celle de l'historien britannique Edward Gibbon à la fin du XVIIIème siècle, pointait la perte du sens civique et l'influence émolliente des valeurs du christianisme. D'autres théories blâment l'absence de leadership, la corruption du système politique, la réduction progressive des ressources financières, la déforestation ou la fatale combinaison de l'ensemble de ces facteurs.
Le court ouvrage de Gilles Cosson s'inscrit dans cette veine historiographique. Il met face à face Julien l'Apostat et un ancien conseiller du président Obama retournant à Harvard pour y enseigner l'histoire romaine. La lecture des carnets de route de cet empereur guerrier, qui régna de 361 à 363 avant de perdre la vie en Perse face aux Sassanides, est l'occasion d'une réflexion sur la décadence de notre civilisation. Pour le professeur Bill Marchand, double autobiographique de l'auteur, le Bas-empire romain et l'Amérique d'aujourd'hui sont confrontés à des défis identiques : la menace des Barbares aux frontières des Barbares hier et des BRICs aujourd'hui, la montée des fondamentalismes religieux, chrétien hier, islamiste et pentecôtiste aujourd'hui, enfin et surtout l'irréalisme des populations qui, pour avoir trop longtemps vécu dans l'opulence, refuse de faire les sacrifices que la situation exige.
Même si les parallélismes sont nombreux, Bill Marchand insiste paradoxalement sur les divergences qui séparent l'empereur romain du président américain. le premier, que l'Histoire a affublé du surnom d'Apostat car il avait renié la foi chrétienne dans laquelle il fut élevé, est confit dans le culte des Dieux romains et violemment hostile au christianisme ; il agit souvent sous l'emprise de la passion et est dépourvu de sens politique ; aveuglé par son hubris qui le conduit à embrasser une ligne belliqueuse et imprudente, il néglige les conseils qui lui sont prodigués ; la toute puissance qu'il exerce n'est modérée par aucun contre-pouvoir. Par contraste, le second apparaît comme un chef autrement plus avisé : à supposer que le mode de fonctionnement de nos démocraties le permette, il semble capable de les sauver du déclin qui les menace.
Hélas, Gilles Cosson ne croit pas dans la capacité de sursaut de nos sociétés. Son double autobiographique estime que « l'Occident est condamné à un profond recul de son niveau de vie » (p. 149). Ses échanges avec une jeune étudiante sont l'occasion de mettre à l'épreuve son pronostic : elle soutient que les révolutions arabes sont porteuses d'une espérance démocratique alors qu'il y voit le risque d'une prise de pouvoir par les islamistes. Il aimerait pouvoir partager l'optimisme de la jeunesse. Mais il estime que ses fonctions lui interdisent de la bercer dans ses rêves irréalistes. Louable lucidité ? ou irréductible pessimisme ?
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Reste que les bruits qui courent sur les tentatives d'assassinat dont je serais l'objet m'amènent une fois encore à m'interroger sur la cruauté humaine dès que les convictions philosophiques de chacun sont en cause. Pourquoi pareille férocité alors qu'il s'agit d'idées sujettes par nature à discussion ? Pourquoi les chrétiens s'entretuent-ils avec rage pour quelques minimes différences de dogme ? Et pourquoi suis-je à leurs yeux un personnage odieux alors que je suis ouvert à la discussion philosophique ?
Tout se passe comme si le fait de mettre en question les convictions spirituelles d'un individu lui donnait le droit d'occire sans explications celui qui ose penser autrement.
(Pensées de Julien l'Apostat)
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Lorsque le Président (ndr : Obama) essayait de faire prendre conscience des problèmes écologiques aux Républicains tendance "Tea party", il préchait dans le désert. Pour ceux-ci, ce ne sont qu'inventions de technocrates en mal de publicité. Il avait beau s'appuyer sur les études les plus sérieuses, il se heurtait et se heurte encore à un mur.
L'on peut donc penser que le déni de réalité est l'indice le plus sûr de l'entrée en décadence d'une civilisation. "Les Goths ne pourront jamais prendre Rome", "Les Allemands ne parviendront jamais à Paris", le climat n'a aucune raison de changer", "les glaces polaires ne reculent pas", autant d'affirmations péremptoires qui ont opposé un certain nombre de politiciens d'une parfaite bonne conscience à des hommes clairvoyants.
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Il m'est souvent arrivé de me demander pourquoi le Président (ndr : Obama) était entré en politique, cet étrange métier où seule compte l'habileté manoeuvrière face au troupeau indocile qu'il faut flatter sans cesse pour le faire aller dans la direction voulue.
Sans doute y-a-t-il vu le meilleur moyen de faire progresser ses idées ?
Mais encore une fois, Julien (ndr : l'Apostat, un des derniers grands empereurs romains) avait l'avantage de pouvoir décider seul là où les présidents américains successifs en sont bien incapables.
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