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EAN : 9782258092839
576 pages
Presses de la Cité (06/09/2012)
3.91/5   17 notes
Résumé :
L'Italie en noir : une enquête parmi des politiciens cyniques, des cardinaux pratiquant l'omerta, des assassins cruels, de belles femmes insondables.

Rome, juillet 1982. Alors que l'Italie remporte la Coupe du monde de football, la très belle Elisa Sordi, employée du cardinal Alessandrini, disparaît. Elle est retrouvée sur les berges du Tibre, le corps mutilé. Balistreri, le jeune et fringant policier chargé de l'enquête, n'élucidera pas le meurtre.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tu es le mal est un thriller policier de la nouvelle coqueluche italienne Roberto Costantini. Sur plusieurs plateformes et en différents endroits, incluant la promotion de la maison d'édition de la traduction française, on dit de lui qu'il supporte la comparaison avec Stieg Larsson. Permettez-moi de ne pas être d'accord. Donc, ceux qui cherchent un suppléant au maitre scandinave, continuez à chercher. Ceci dit, Tu es le mal n'est pas un mauvais roman, loin de là, surtout pour un premier roman. Mais je déteste la survente et les attentes trop élevées qu'elle engendre. Peut-être aurais-je accroché davantage au roman sans cela.

Pour en revenir à Tu es le mal, j'ai apprécié tout de même. C'est un roman policier dont l'enjeu change et se complexifie avec les pages. Ce qui n'était qu'un meurtre prend des allures d'affaires d'État, de collusion avec le crime organisé et des ramifications dans plusieurs pays. Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le réalisme et les descriptions très précises de l'auteur. Il fait visiter à ses lecteurs Rome et les environs. Je suis allé dans la capitale italienne il y a quelques années et j'en ai gardé un excellent souvenir. J'éprouvais beaucoup de plaisir à lire les noms de rues, de places et quartiers où j'étais allé et dont je me rappelais. C'est précieux.

Ce que j'ai moins aimé, ce sont les personnages, à commencer par le protagoniste, l'inspecteur Michele Balistreri. Je trouvais qu'il ne ressortait pas trop du lot, un peu comme un détective anonyme un peu sur le déclin, comme dans un énième roman policier. J'ai terminé la lecture du roman il y a peu et je serais très en mal de le décrire. Il n'a pas l'étoffe d'un Mikael Blomkvist, ni même d'un Kurt Wallander. Les autres personnages sortent un peu plus du lot, certains volent un peu la vedette à l'inspecteur, mais je ne me suis jamais attaché à eux.

Mais bon, le roman est correctement écrit, l'intrigue est extrêmement bien ficelée (peut-être même un peu trop, il y avait des longueurs, selon moi) et il y a beaucoup de suspense. Un thriller comme on les aime. Et j'apprécie comment Roberto Costantini réussit à coller son histoire à des événements réels et, surtout, à faire plonger ses lecteurs dans l'Italie moderne, loin des clichés. Pendant ma lecture, j'avais le sang qui bouillait comme un Italien. Incidemment, je lirai d'autres des romans de cet auteur, sans doute pas dans un avenir proche mais un jour.
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Un sombre polar italien,et même italianissime.

Rome en est le théâtre, et quel théâtre: entre les rives populeuses et branchées du Trastevere, les jardins ombragés et secrets des belles villas vaticanes, les places connues -Navona, Popolo, Quatro fiumini- où l'on se donne rendez-vous autour d'un cappuccino, avec les coupoles dorées des églises baroques et de la basilique Saint Pierre scintillant dans les vapeurs torrides du soleil et avec les plages d'Ostia, toute proche, pour la fraîcheur d'un bain ou d'une escapade en voilier...

Sans oublier, en plein centre de Rome, le Casilino 900, ce camp de réfugiés roms, comme une plaie infecte et honteuse au flanc de la Ville éternelle...

Rome, terre de contrastes...

On ne pouvait inscrire cette ville immémoriale dans le temps, toujours urgent et pressé, d'un polar: Roberto Costantini a donc choisi la durée: 26 ans, de 1982 à 2006, très exactement entre deux victoires italiennes à la coupe du monde de football.. "Panem et circenses!" - du pain et des jeux!- réclamait le populus romanus à ses édiles...on en est toujours là...

Sauf qu'ici ce serait plutôt "sanguinem et circenses!"

Entre ces deux dates, un fou sanguinaire opère dans la ville : un crime unique, d'abord, atroce, puis 26 ans plus tard, une rafale de meurtres qui semblent porter la même signature...

Un vrai bon polar doit avoir des lieux incarnés, il doit prendre son temps pour faire mijoter notre effroi et surtout il doit avoir des personnages étoffés, profonds, complexes, aussi incarnés que ceux du roman classique, sous peine d'être aussitôt oublié quelque temps après sa lecture..

Inoubliable Michele Balistreri, ancien facho et vrai macho, tombeur et consommateur impénitent de cigarettes, whisky et p'tites pépées...C'est notre flic en chef, un vrai cliché ambulant d'abord..Puis le temps passe, et comme le Lagavullin hors d'âge, il prend de la bouteille, du coffre, de la profondeur, de la complexité en même temps qu'il prend des gnons- ce qu'il perd en flamboyance il le gagne en humanité, ses blessures et ses secrets font sa force et sa sagacité.

Autour de lui des "seconds" formidables, presque aussi attachants que l'équipe d'Adamsberg chez Vargas, c'est dire! Un Sarde amoureux, une "bi" risque-tout et tête brûlée, un Nain..si grand qu'il en meurt, un bellâtre redoutable enquêteur, tous affublés de sobriquets cinématographiques (Mastroianni, Coppola...) tirés du cinéma italien, "evidentemente"!

Quant au Mal, du titre, il est partout: dans les silences du Vatican, dans les magouilles politiciennes, dans les compagnies fiduciaires planquées aux Emirats, dans la folie des fêtes footballistiques, dans les blessures narcissiques aux conséquences incalculables, dans la morgue des aristocrates, dans les mensonges de chacun, dans les trahisons, les vendettas, les manipulations odieuses des faiblesses et des misères humaines, et même dans le sombre passé de Balistreri...

Mais les "méchants" ont tous une fêlure, une blessure qui les rend moins démoniaques, qui leur ôte cette monstruosité - qui rassure parce qu'on croit pouvoir s'en distinguer... Rien de tel chez Costantini: tout le monde, à un degré ou à un autre, peut être le mal, l'a été ou le sera, même les plus angéliques...

Des femmes, surtout, en payent le prix, victimes expiatoires de ce sombre poison qui semble gangrener la ville et sa population depuis tant d'années...

Magnifique polar, sombre et envoûtant, qui plonge dans les abysses, mais sait aussi dispenser une sorte de grâce, de pardon, inattendu et bouleversant. J'ajoute qu'il est très bien écrit...qu'on lui donne la place qu'il mérite serait mon voeu le plus cher !!!






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Réussite magistrale, un polar époustouflant d'une rare intensité. À découvrir absolument !

Enorme coup de coeur, voici une pépite noire qui m'a été conseillée par un ami libraire alors que je ne l'avais pas repéré à sa sortie, je l'ai littéralement dévoré et j'ai été littéralement immergé dans cette sombre histoire en même temps que ses protagonistes. Et quel plaisir de lecture !!

Roberto Costantini a vraiment bâti ici une intrigue vertigineuse et ambitieuse, et celle-ci est d'autant plus crédible que l'un de ses gros points forts, c'est d'avoir réussi à bâtir une formidable galerie de personnages aussi fascinants qu'intrigants, et plus vrais que nature. Tous sont troubles et ambigus et participent à cette incroyable atmosphère de secrets enfouis, de drames mystérieux passés sous silence à travers la vingtaine d'années qui sépare le début de l'intrigue jusqu'à ses répercussions sanglantes et sa résolution.

Un tel talent pour dresser toute une série de portraits aussi réussis est assez rare mais, comme pour la progression de son enquête et de cette ambiance bien particulière qui semble plomber cette Rome de plus en plus crépusculaire, à la fois sombre, tendue et mystérieuse qui plane tout au long du récit, l'auteur y va par petites touches successives, sans jamais s'appesantir.

Ici, on est loin des thrillers formatés avec pseudo-rebondisements capillotractés à chaque fin de chapitres de deux pages (si vous voyez ce que je veux dire...). Au contraire, l'auteur donne de la chair à ses personnages comme à son récit, distillant le doute, la suspicion chez son lecteur, l'air de rien.

Et puis j'ai été en totale empathie avec ce commissaire Balistreri, formidable personnage hanté par le passé et ses erreurs, miné par un amour impossible comme par les profondes blessures liées à son passé et à son adolescence. Un être en souffrance, bien que cela ne l'empêche pas de s'user au maximum pour la résolution de son enquête et pour découvrir la sombre vérité, jusqu'à devoir se sacrifier s'il le faut.

Et c'est peu dire que l'enquête est mouvementée : entre fausses pistes, indices impossibles (apparemment) à relier, rebondissements inattendus, tout cela au sein des arcanes du pouvoir italien, à travers les politiciens et le Vatican omniprésent, et sans même parler de l'ombre des services secrets qui semblent planer quelque part, le lecteur vit totalement ce drame et cette traque du (ou des) tueur(s).
Jusqu'à la dernière page et l'ultime révélation d'un dénouement à double détente, en forme de coup de poing, on ressort du livre lessivé, marqué et... heureux !
Heureux d'avoir lu un roman aussi formidable, mais aussi avec la furieuse envie de se jeter immédiatement sur une autre enquête de cette trilogie Balistreri !

Ce roman est unique et totalement addictif et, franchement, je le recommande vivement à tous, car il en surprendra plus d'un, tellement il est à la fois différent et plus profond que ce que l'on peut s'imaginer de prime abord.

Roberto Costantini est vraiment un auteur talentueux, qui dans ce premier roman en forme de coup de maître se hisse d'emblée au panthéons des grands auteurs de polars, car justement il propose un univers unique et envoûtant, une vision de l'Italie en noir aussi fascinante que pertinente.

Ne manquez surtout pas ce magnifique polar, et surtout... vivement la suite de cette trilogie !!!
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« La limite entre un assassin et un justicier est le motif pour lequel il tue. » C'est ce que j'ai voulu montrer dans mon livre affirme Roberto Constantini.
Ce roman pose en effet la question de la limite entre le bien et le mal, entre le défendable et l'indéfendable. Est-on différent si on tue pour sauver une vie ? Si on ment pour sauver une vie ? Si on laisse faire en espérant sauver une vie ?
Toutes ces questions se posent à un moment ou à un autre dans ce roman noir qui nous plonge dans une Italie gangrénée par la corruption, les petits arrangements entre amis, les magouilles, les accointances entre politique, économie, monde des affaires, mafia et même Vatican… L'intrigue est dense, fouillée et les personnages nombreux. Mais Constantini prend le temps de les installer, de leur donner une consistance et par là même, de nous faire entrer en douceur dans les arcanes de son récit.

Michele Balistreri, jeune policier sûr de lui et tombeur, est au coeur de l'histoire. Marqué par une affaire non résolue de son début de carrière, il va glisser peu à peu dans la dépression en raison du remord qui l'assaille. Seules son intégrité et sa volonté de faire la lumière sur une série de meurtres atroces, quoi qu'il remue, vont lui donner la force d'aller jusqu'au bout et de rouvrir ce dossier qui le hante.

Rome joue également un grand rôle. Son ambiance, son cadre tantôt enchanteur tantôt misérable, ses habitants, son sens de la fête et de la démesure… concourent à l'atmosphère légère ou oppressante de l'histoire. Ainsi, la chaleur, la moiteur, la grève des éboueurs, les odeurs nauséabondes qui imprègnent les rues… rien ne nous sera épargné lors des passages noirs.
La force de ce roman est aussi sa plongée au coeur de la réalité d'un pays et d'un peuple que l'auteur connaît bien et dont il parle sans ambages. Les situations politiques ou sociales évoquées rappelleront des faits précis, des personnages connus… C'est voulu…

Pour un premier roman, premier volet d'une trilogie, ce policier nous offre une intrigue structurée et maîtrisée qui nous emmène dans un labyrinthe de possibles. La vérité se fait jour lentement mais l'on reste surpris jusqu'au bout. Je vous le conseille vivement.

Lien : http://argali.eklablog.fr/tu..
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Rome, juillet 1982, l'Italie gagne la coupe du monde de football. La nuit même de la victoire, Elisa Sordi est retrouvée sur les berges du Tibre. Rome, juillet 2006, alors que l'équipe italienne bat la France, la mère d'Elisa se suicide. Balistreri, le policier chargé du dossier de sa fille n'est plus l'ombre que de lui-même mais décide de rouvrir l'affaire qui le hante depuis plus de 20 ans.
Gros succès en Italie pour ce roman qui se déroule à la fois pendant les coupes du monde de football 1982 et 2006. Un thriller cependant assez classique, avec le traditionnel enquêteur dépressif, des "politiciens cyniques" et des "belles femmes insondables"... Mais voilà, on me le ventait comme l'équivalent italien de Stieg Larsson et là, déception, la comparaison est intenable.
Bref j'ai été déçu par ce thriller politique qui a manqué d'envergure et de souffle. Mais j'avoue sa lecture a été agréable et facile. Un point positif car ce livre plaira certainement au amateur de thriller complotiste

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
- Il n'existe pas d'antidépresseur contre les remords, Mike. On peut se repentir, se confesser si on y croit, expier si on y parvient.
- J'essaie de puis des années, mais cela ne suffit pas.
- Mike, même la vérité ne referme pas certaines blessures. Pas sur cette terre.
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- Quand j'étais enfant, c'était le métier [de policier] que je rêvais d'exercer, expliqua le cardinal, puis le Seigneur a choisi que je serve un autre type de justice.
J'avais une idée précise sur le rapport conflictuel entre la justice terrestre et la justice divine, mais le moment ne me semblait pas bien choisi pour parler de Nietszche et des Évangiles. Cet homme à la fois puissant et affable était admirable mais il ne m'était pas sympathique. C'était un prêtre, et après des années d'éducation religieuse je savais que cette amabilité pouvait être de l'eau qui dort.
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Son psychiatre lui avait conseillé d'en finir avec Cohen, Lennon et De André. Il s'allongea sur le canapé de cuir en piteux état, à l'image de son statut et de son humeur, et s'assoupit. Il rêva qu'il allumait une cigarette.
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Alors que cherchais-je? A éviter le remords éternel en trouvant le mal? Et qui était le mal?
Cela ne changeait pas grand-chose, dans tous les cas le destin n'était pas d'accord avec moi.
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-La sévérité de la justice est civile, Balistreri. Vous n'êtes pas civils, vous êtes pusillanimes. Votre tolérance est basée sur le besoin d'extracommunautaires, de prostituées et de gens qui ramassent les tomates dans vos champs. S'ils ne vous étaient d'aucune utilité, vous planteriez les immigrés qui dérapent sur des croix le long des routes, comme le faisaient vos ancêtres.
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