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Critique de Soleney


En soit, j'ai beaucoup aimé l'idée du roman. Trop de récits de fantasy se déroulent dans un contexte très sérieux où deux races surpuissantes s'affrontement, où il y a des magiciens hors du commun, des prophéties, des fins du monde…
Ici, c'est fondamentalement la même chose…
Mais à l'échelle d'une mare.
Les Fedeylins sont grands comme l'auriculaire, et les Gorderives, leurs ennemis héréditaires, sont des sortes de grenouilles. Pas de magie, en-dehors de celle des Pères fondateurs.

C'était un roman jeunesse sympa à lire avec lequel j'ai passé un bon moment. On y découvre une société originale et mystérieuse. Les Fedeylins vivent dans l'ombre de ces fameux Pères : cinq entités immortelles qui auraient sauvé leur espèce il y a de cela 250 ans. Absolument tout est régi par eux : sous leur surveillance, les femelles pondent des oeufs sur un nénuphar dévolu à cette tâche, et ils ne seront fécondés que par les Pères. Les larveylins qui arrivent à naître sont deux fois plus nombreux que ceux qui arrivent à rejoindre le rivage vivants, sans se noyer ni se faire manger par les poissons. Ce tri prénatal est cruel, mais nécessaire. C'est pourquoi les Pères empêchent les mères de sauver leur progéniture.
Dès la naissance, chaque larveylin possède une marque derrière l'oreille qui indique la fonction qu'il sera amené à occuper dans la société. Il y a cinq castes : les récolteurs, les prieurs, les créateurs, les bâtisseurs et les transmetteurs. Ce sont (encore une fois) les Pères qui les marquent alors qu'ils sont dans leur bulle.
Un univers riche – et encore, je n'ai abordé que la société des Fedeylins. On ne peut pas reprocher à Nadia Coste de ne pas avoir assez développé son contexte !

Mais qu'en est-il de l'histoire ?
Cahyl est un cas particulier. Fait rarissime, sa mère n'a pondu qu'une seule bulle – la sienne. Il est donc « enfant unique ». En marge de sa génération à cause de sa solitude, en marge de son peuple à cause de son absence de marque, Cahyl devient clandestinement ami avec un gorderive et cherche les réponses à ses questions : pourquoi les Pères ne l'ont pas marqué ? Pourquoi les gorderives seraient des ennemis ? Comment se fait-il qu'il parvienne à lire les pensées de ses pairs ? Pourquoi n'a-t-il pas de frère et soeur ? On touche du doigt son prblème récurent : les frères et soeurs d'une même ponte partagent un lien psychique et affectif dont il est privé et qu'il jalouse beaucoup.

En réalité, le principal défaut du roman c'est lui : Cahyl. J'ai l'impression que sa vie n'est qu'une succession d'échecs sociaux. Personne ne veut de lui : ni les larveylins de sa ponte, ni les adultes. Comme il se complait beaucoup à ressasser sa différence, sa solitude, on a l'impression qu'il vit un enfer. Mais ce n'est pas comme s'il était le seul enfant unique. On nous le dit tout au long du récit : il y en a d'autres ! Pourquoi ne se sont-ils pas regroupés ? Pourquoi avoir autant victimisé le portagoniste ?
Et ce tome-ci est un tome de cadrage : on plante le décor pour familiariser le lecteur avec l'univers. Mais par conséquent, il ne se passe pas grand-chose. Les Rives du monde relate les vingt premières années de Cahyl, sa découverte du monde et de la société fedeylin, ses questions sur ses origines, sur sa mère, sur ses dons, sur les gorderives. On sent que les Pères cachent beaucoup de secrets, que l'un d'entre eux est hostile à Cahyl (pourquoi ?) et un autre très protecteur. le rythme est lent, voire contemplatif. Les événements se recoupent à la fin, où tout accélère – ce qui présage un changement de ton pour les tomes suivants.

Un avis un peu mitigé pour ce premier volet. Ce livre reste une bonne découverte, mais je ne lirai pas la suite.
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