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Critique de Hatsh


Je guettais ce roman depuis un moment et j'en ressors avec un avis globalement positif, avec quelques bémols.

Tout d'abord, je suis d'accord avec Ptitelfe sur le fait que le roman est accessible dès 10 ans, malgré sa catégorisation en "12+ ans" par le Seuil Jeunesse. L'intrigue comme le vocabulaire sont simples (et au pire, le CNRTL est votre ami), le livre se lit bien, pour ne pas dire vite, grâce au rythme soutenu de l'action et aux nombreuses péripéties.
Le texte relève de la SF d'anticipation et nous présente une société où l'infertilité généralisée a conduit à l'adoption du clonage comme mode de reproduction humaine. C'est avec les doutes, puis l'enquête de Malou, 15 ans, que nous découvrons les problèmes découlant de cette méthode, mais aussi les causes de l'infertilité de la population. La jeune fille, qui observe des similarités troublantes entre les maladies et accidents qu'elle et ses deux autres soeurs clones, Julie (19 ans) et Clara (10 ans), vivent au même âge, va chercher à comprendre et découvre ainsi l'existence du fameux "effet ricochet"... ce qui n'est pas au goût d'une agence gouvernementale chargée de dissimuler ce phénomène au public.

Le roman a le mérite d'aborder des sujets d'actualité pourtant rares en littérature jeunesse : le clonage, les effets de la composition des objets qui nous entourent, notamment le plastique et ses perturbateurs endocriniens, ainsi que la nécessité de s'informer et de changer ses habitudes de consommation. Il aborde aussi des thèmes plus classiques, mais revisités à travers le prisme du clonage : l'identité, entre déterminisme génétique et individualité libre, la transmission et le patrimoine (génétique et familial, mais aussi psychologique), les liens familiaux et le premier amour.

Les trois soeurs clones ont chacune leur personnalité et c'est agréable de voir ces personnages avec des comportements bien distincts et adaptés à leur âge. Malgré l'humour et les tensions familiales qui animent les choix et échanges des personnages, je n'ai réussi à m'attacher à aucun, le contexte et les enjeux prenant le pas sur mon intérêt pour eux.
Si le développement technologique et ses applications sont astucieuses et crédibles, comme les tablettes tactiles souples et les drones policiers, les comportements et représentations sociales m'ont moins convaincues, comme l'association entre tatouages et délinquance en 2060.

Quant à l'"effet ricochet" lui-même, je n'ai pas assez de connaissances en génétiques pour juger de sa plausibilité, donc je l'ai tièdement accepté comme postulat à l'intrigue.
J'ai été un peu surprise que ne soient pas abordés certains sujets, compte tenu du thème, mais comme dirait l'autrice, ça aurait été un autre livre... Néanmoins, je regrette un peu que le seul modèle abordé ici soit celui de la parentalité (et de l'amour) hétéro.
Enfin, si le gouvernement et les entreprises pharmaceutiques sont un peu facilement confondues en un seul et monolithique "vilain" de l'histoire, Nadia Coste nous offre plusieurs discours sur l'attitude concernant l'infertilité, ses causes et ses solutions, du déni consumériste à l'écologisme technophobe, ce qui évite l'écueil du manichéisme. Si la fin est un peu rapide, elle s'avère réaliste (et par-là même, je trouve, un peu triste).

Bref, un chouette roman à mettre en de jeunes mains !
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