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Critique de kielosa



L'auteure, Dominique Costermans, a publié jusqu'à présent 8 recueils de nouvelles, 7 essais et une longue liste de nouvelles éparses. Ses essais s'adressent principalement aux enfants et portent des titres comme l'hôpital, le développement durable, l'environnement, l'aménagement du territoire etc. expliqué aux enfants. Elle a raflé 7 prix littéraires. "Outre-Mère" est le premier roman de cette écrivaine, née à Bruxelles en 1962.
C'est aussi le premier livre, qui est paru en 2017, que j'ai lu de ma compatriote dynamique.

La grande valeur de cette oeuvre réside dans l'approche de l'auteure des questions épineuses liées à la dernière guerre mondiale et qui confère à ce roman une dimension hautement littéraire.

Petit à petit, page par page, nous découvrons, ensemble avec son héroïne, la jeune Lucie van Dam, ce qui s'est passé au juste à différents membres de sa famille lors de ces sombres années de guerre et d'occupation.

Son grand-père, Charles Morgenstern, s'est-il porté volontaire pour le NSKK ("Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps") ou le "Corps de transport" nazi en Allemagne ? Voilà, par exemple une énigme que notre Lucie essaie de résoudre.

Comme l'a noté l'éditeur Luc Wilquin sur la 4e page de couverture : "Le paradoxe de ce roman... c'est que le secret le plus crucial apparaît moins dans une révélation...que dans les moments anxieux, obstinés et rebondissants de son dévoilement tentaculaire".
Toute tentative de ma part, dès lors, de vouloir résumer cette histoire équivaudrait à un véritable crime.

S'il est vrai qu'au départ le lecteur pourrait se sentir un peu mal à l'aise avec une prolifération quasi inévitable de noms, prénoms et endroits, inhérent à cette façon de presenter une histoire, il convient de signaler que Dominique Costermans a eu l'amabilité de produire en fin de volume 2 petites annexes, à savoir : une liste des dates les plus importantes et un arbre généalogique des Morgenstern. Une aide évidemment très utile.

Ce qui m'a plu également c'est la façon de présenter le sort des Juifs, pratiquement à partir de leur expulsion de l'Espagne et du Portugal en 1492 (souvenez-vous de Spinoza) et leurs pérégrinations par Constantinople vers l'Europe de l'est, par petites touches ingénieusement placées çà et là. Donc, pas d'exposés historiques, mais au contraire, des petites phrases, comme à la page 30 : "Hélène Lambert est désormais une petite catholique cent pour cent casher".

Moi, qui me suis souvent plaint dans mes critiques de l'absence de traduction française d'ouvrages beaux ou intéressants, c'est maintenant les éditeurs néerlandais et flamands que j'invite à assurer au plus vite la traduction, dans ma langue maternelle, de "Outre-Mère", un livre qui le mérite royalement.

Je termine par une belle citation de ce roman : "La frontière est parfois mince entre ce qui fait qu'un homme devient un héros ou un traître" (page 64).
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