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Les histoires de famille c'est toujours un peu compliqué pour qui n'en fait pas partie. Difficile de ne pas s'égarer parmi les branches maîtresses, les rameaux, les ramilles de l'arbre généalogique, de discerner les filiations, alliances et ramifications. Pour peu que des secrets, des silences, des hontes cachées, occultent une partie de la ramure et la famille devient un puzzle impossible à représenter. Et si, pour couronner le tout, les bouleversements de la guerre ont jeté un grand souffle de tempête et emmêlé ou brisé racines, tronc, feuillage et branches, les recherches généalogiques s'apparentent vite à un cauchemar labyrinthique.
C'est un peu l'impression qui subsiste après ma lecture d'"Outre-Mère" où il m'a semblé que les choix narratifs et l'écriture nuisaient finalement à un sujet et à un matériau potentiellement puissants. Obnubilée par sa quête familiale et généalogique, par son rapport à sa mère, la narratrice oublie quelque peu - me semble-t-il - le lecteur en cours de route. Plutôt que de clarifier les liens entre les différentes branches de la famille, la construction, le système des personnages et son traitement, ont embrouillé ma lecture et lassé mon intérêt. C'est un peu comme si "Outre-Mère" était l'exact inverse de "Nous, les passeurs", tant du point de vue du personnage central - ici, un héros ; là, un criminel - que de la façon de raconter les faits et d'y impliquer le lecteur. Si bien que, très rapidement, j'ai renoncé à tisser les liens qui m'auraient simplement permis de comprendre. Un sujet pourtant très fort et je regrette de n'avoir pu m'y intéresser.
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Il est des rencontres manquées sans que l'on sache en comprendre la véritable raison. Ce fut le cas entre "Outre-Mère" le premier roman de Dominique Costermans et moi : ma première grande déception dans la sélection des premiers romans.
Des secrets de famille lourds et douloureux, la recherche de soi à travers celle de ses ancêtres, un grand-père juif et pourtant enrôlé dans l'armée allemande et même recruté en qualité d'indicateur au sein de la Gestapo – je ne savais pas que c'était possible – une mère mutique sur sa jeunesse et son ascendance, une volonté affichée de devoir de mémoire : tous les ingrédients étaient réunis pour me plaire, me toucher, rendre ce récit passionnant à mes yeux. Lucie part, en effet, sur les traces de ce grand-père pour tenter d'obtenir des réponses aux questions qui toujours se heurtent à des silences pesants. Il s'agit à la fois d'une quête humaine et administrative semée d'embûches, d'attentes et de rendez-vous.
Alors, pourquoi, pourquoi n'ai-je pas réussi à entrer en empathie avec cette jeune femme, pourquoi son anxiété, son angoisse, ses espérances n'ont-elles pas réussi à me toucher, pourquoi ai-je parfois eu envie de ne pas aller au bout ? L'écriture sèche, administrative, telle celle d'un rapport ne m'a pas prise dans ses filets. Je me suis perdue dans les branchages d'une famille tentaculaire au point de revenir souvent en arrière pour tenter de déchiffrer cet arbre aux nombreuses ramifications. Plus qu'à un roman, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à une enquête policière, rondement menée certes, mais qui ne m'a pas donné les clés pour en pénétrer les sentiments, les chagrins, les victoires.
Même si la "délivrance", à la fin du roman m'a semblé plus positive, il m'a manqué quelque chose. Il m'a manqué cette alchimie entre une histoire au sujet fort intéressant et la manière de la raconter. le style de l'auteur est, certes, clair comme le stipule la quatrième de couverture mais trop froid à mon gré.

C'est bien ce que je disais au début : ce fut une rencontre manquée.
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http://lechatquilit.e-monsite.com/pages/mes-lectures-2017/outre-mere.html
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La narratrice plonge dans la généalogie de sa famille sur plus d'un siècle et met au jour des secrets de famille et des mystères.
Lorsque Lucie doit choisir une image pour les remerciements pour sa petite communion, elle tombe sur une image pieuse dans le missel de sa mère avec cette inscription : «Hélène Morgenstern, en souvenir de la première visite de Jésus dans mon coeur, le 30 mai 1946» Elle cherche alors à savoir qui est cette personne portant le même prénom que sa mère, et l'on lui répond qu'il s'agit d'une amie de classe.
Mais Lucie comprend vite que cela n'est pas la vérité et qu'on veut lui cacher quelque chose. Ses questions provoquent gêne et malaise auprès de ses parents.
Une fois adulte, Lucie va se lancer dans une quête familiale à la recherche de ses origines et va découvrir que derrière ces secrets, se cache la noirceur de certains actes de ses aïeux..

Est il toujours bon de vouloir fouiller son passé à tout prix?
Je ne suis pas arrivée à pénétrer dans le style d'écriture de cette auteure belge. Je me suis perdue dans certains prénoms, je n'ai pas aimé ce livre (pas le sujet mais le style)
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"(...) un premier roman extrêmement troublant, tant par son contenu que par son procédé romanesque. (...) Passionnant et remarquablement construit. (...) un objet inclassable appartenant à la meilleure littérature qui soit."
Lien : http://www.lavenir.net/cnt/d..
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Au moment où elle va fêter sa communion, Lucie est invitée par ses parents à choisir les images pieuses qui lui plaisent. Pour le texte, sa mère exhibe un ancien carton sur lequel figure « Hélène Morgenstern, en souvenir de la première visite de Jésus dans mon coeur, le 30 mai 1946. » Bien évidemment, on changera le nom et la date. Mais ce n'est pas ce qui perturbe Lucie. « C'est qui, Hélène Morgenstern ? » Une petite fille qui porte le même prénom que maman et dont elle n'avait jamais entendu parler ? Vraiment? Sa famille ne cacherait-elle pas de sombres secrets ?
De Dominique Costermans, j'avais lu des nouvelles qui m'avaient vraiment beaucoup plu. A la radio, j'entends parler de cette histoire vraie d'un Juif qui fut l'auxiliaire de la Gestapo. Incroyable ! C'est cet épisode réel qui constitue la base du premier roman de l'auteur.
Je me précipite donc en librairie pour acquérir cet ouvrage.
Dominique Costermans ne souhaite pas rédiger un documentaire à propos d'un événement historique, si étonnant soit-il. Ce qui l'intéresse, ce qu'elle analyse finement dans son récit, ce sont les relations problématiques d'une mère et de sa fille qui vont s'affronter au sujet d'un secret de famille (thème que j'affectionne).
Le personnage principal, Lucie, est aussi la narratrice d'une partie de l'histoire. Elle a à peine sept ans lorsqu'elle se rend compte que les adultes lui cachent quelque chose.
Quand ses parents l'invitent à choisir les illustrations de ses souvenirs de communiante, elle s'étonne que sa mère lui propose un texte qui a déjà servi. C'est celui d'une mystérieuse Hélène Morgenstern dont le nom n'a jamais été évoqué. Interrogée, Hélène Lambert, sa mère, lui répond, un peu trop vite, peut-être, avec un peu trop d'assurance, sans doute, qu'il s'agit d'une condisciple de son enfance. Lucie n'est pas tombée de la dernière pluie. On a tort de croire les enfants aveugles, sourds demeurés. Comment donc ? Sa mère aurait eu une amie suffisamment proche pour qu'elle garde pendant toutes ces années et en dépit des événements troubles qu'elle a vécus, une carte de sa communion ? Cette petite fille aurait porté le même prénom que sa mère et celle-ci ne l'aurait jamais mentionnée ?
Mais « Lucie sait que, dans cette famille, il y a des questions à ne pas poser et des sujets à ne pas aborder. » Sa curiosité est éveillée et, dès lors, elle va entamer une quête difficile, car elle se heurte au silence buté de sa mère. Depuis l'enfance, Lucie, dont le prénom prédestiné signifie « lumière », va chercher inlassablement à mettre au jour ce secret qu'on lui tait, mais qu'on souhaite, peut-être inconsciemment, lui voir découvrir, puisqu'on l'enferme dans la chambre parentale, dans laquelle elle a ainsi tout loisir d'entreprendre une fouille en règle pour découvrir des documents pas si bien cachés.
Assez vite, Lucie exhumera ce grand-père odieux, sans scrupule. Ce Juif qui, sans aucun état d'âme, s'évertua à débusquer et livrer à l'occupant, des coreligionnaires, des jeunes réfractaires au STO. Comment s'étonner qu'on n'ait pas envie d'être la fille, la petite-fille d'un tel homme, qui, non seulement a collaboré, mais n'a jamais renié ses détestables convictions. Qui a collectionné les femmes qu'il n'a pas hésité à abandonner quand elles ne lui convenaient plus, non sans les avoir dépouillées : maison entièrement vidée, meubles et effets personnels vendus. Qui a semé derrière lui les enfants, mais ne s'est jamais soucié d'eux.
Par delà la mort, Lucie parle à ce grand-père maudit. Elle s'adresse à lui à la deuxième personne du pluriel. Ces interventions, en italiques, adoptent un ton sec, froid, détaché, clinique.
Avant que ne commence l'histoire, une note prévient le lecteur qu'il trouvera, en fin de volume, un arbre généalogique de la famille Morgenstern. Celui-ci est bien précieux pour aider à s'y retrouver dans les liens existant entre des personnages de la même famille, mais qui, parfois, ne se connaissent pas, ne portent pas le même nom, ne soupçonnent même pas l'existence de ces cousins inconnus.
Au fil de ses recherches, Lucie rencontre des parents qui découvriront avec joie des membres de leur lignée. En revanche, d'autres refuseront de la rencontrer, de lui parler, ou même, tout simplement, de répondre à ses missives.
Elle va aussi patiemment grignoter le mur de silence que lui oppose sa mère, la faire sortir de sa réserve, la faire raconter.
Hélène ne se livrera jamais totalement, certes, mais elle évoquera certains souvenirs, montrera certains endroits, fera sortir de l'ombre certaines personnes qui ont constitué son passé, qui forment les origines de Lucie.
Au-delà de l'intérêt historique de cet épisode surprenant, incroyable et vraiment original de la Deuxième Guerre mondiale, dont on croit tout connaître, Dominique Costermans étudie les relations familiales, les rapports mère-fille, le poids délétère du silence, la quête de l'identité, la difficulté à se construire sans racines.
J'ai beaucoup aimé ce roman.
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Lucie a 7 ans lorsqu'elle découvre pour la première fois une photo d'Hélène Morgenstern, qui est-elle ? Sa mère refuse de répondre à ses questions, elle se mure dans un silence, refusant catégoriquement d'aborder le sujet de sa famille.
« J'ai pris conscience, du haut de mes sept ou huit ans, que j'avais frappé à une porte derrière laquelle se tenait tapi quelque chose qu'on ne pouvait pas réveiller. Mais pas quelque chose de mort et d'inoffensif : quelque chose de menaçant.»
C'est à partir de ces non-dits que Lucie se lance dans une quête, recherchant ses origines, ses racines, son histoire.
« Dans les caves de cette histoire dont personne ne m'a donné les clés, j'ai trouvé des cadavres et des monstres ; quelques trésors, aussi. »
De son enquête minutieuse, Lucie découvre que son grand-père Charles Morgenstern a été condamné à mort en 1946 pour avoir porté les armes contre les alliés. C'est un homme sans attache multipliant les maîtresses et les enfants.
« Chaque jour, je me rends au greffe de l'Auditorat militaire, dans les entrailles du Palais de Justice. Je descends dans la mine pour en extraire mon lot de tristesse et d'infamie. Chaque jour, j'en remonte, un peu plus chargée d'un fardeau que je ne peux partager. »
Lucie parvient à dénouer ce gros sac de noeuds à force de recherches et de patience, il lui a fallu 30 ans pour tout reconstituer et qu'enfin sa mère décide de mettre des mots sur son vécu, sur ce fardeau qu'elle a porté bien trop longtemps.
« L'enfance d'Hélène se déroule comme un carrousel d'images, tour du bloc après tour du bloc, mêlant les chronologies et les personnages. »

Un début de lecture très embrumé, la présence de deux arbres généalogiques m'a heureusement sauvée de ce brouillard ! Je me suis sentie étouffée par tous ces personnages venant s'imbriquer autour de Charles Morgenstern. Des petits coups d'oeil sur mes notes étaient nécessaires pour ne pas m'égarer, j'avoue avoir survolé des lignes sans comprendre quel personnage l'auteure abordait.
J'ai hésité à abandonner ma lecture et puis ce secret dont je voulais absolument connaître l'aboutissement m'a mené jusqu'à la fin du récit. Lucie m'a attendrie, elle qui veut se construire une identité, une histoire au milieu de cette famille ‘puzzle', cet héritage familial hors du commun, et l'écrire.
« Pendant des années, j'ai accumulé les questions, les traces, les signes et les preuves. J'ai fréquenté les administrations, les archives, les palais de justice. J'ai envoyé des requêtes, interrogé des fichiers, rencontré des témoins. Pendant des années, j'ai pris des notes. le temps est venu de rassembler les fragments de cette histoire et de les articuler en un récit éclairant. »
Dominique Costermans réussit à nous tenir en haleine avec des chapitres courts, rythmés, en changeant la narration (Lucie et une personne extérieure). Il ne faut pas se laisser engouffrer dans la généalogie au risque de passer à côté de ce secret familial. Une belle lecture qui avait pourtant mal débutée.

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