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EAN : 9782746746305
291 pages
Autrement (07/02/2018)
3.33/5   9 notes
Résumé :
« Dans la pub, on t'apprend que le sexe fait vendre. Sex sells. Que la peur fait vendre. Que les enfants et les chiots font vendre. Que les soldes font vendre. La mort, peu de gens y pensent. » Tout se vend. Même la mort. Notre héros l'a bien compris. Publicitaire à Bucarest, il abandonne toute morale pour s'enrichir. Son filon ? Faire sponsoriser la mort des gens par des marques célèbres, et empocher le pactole. Mais il veut toujours plus et sa folie va le conduire... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Non, mais franchement ! Qui a eu l'idée de changer le titre original : la traductrice, l'éditeur français, ou les deux ? En tout cas, je doute fort que ce soit l'auteur lui-même, car „Cum să faci primul milion“ veut dire « comment faire le premier million ». Il n'y a rien de mortel là-dedans si ce n'est l'humour et sa noirceur. D'ailleurs, page 24 il y a une belle incohérence dans le texte traduit, car l'auteur qui se moque de presque tout, prend en dérision le titre de son livre, qui n'est pas vraiment le sien, enfin si.
Et puis, vraiment, cette couverture est hideuse, à croire que ceux qui sont chargés de les concevoir ont d'autre chats à fouetter que de lire des livres.
Pour les reproches c'est à peu après tout.
Pour le reste tout va très bien, trop même. C'est une satire réussie de la société roumaine (le livre est paru là-bas en 2013 et traduit en France cinq ans plus tard, on ne change pas les mauvaises habitudes) qui fait beaucoup rire, quand on connaît un peu les problématiques. Mais, nul besoin finalement d'y être allé, car l'auteur se montre assez pédagogue. Il parodie à merveille les livres de développent personnel (le titre, encore lui !).
En conclusion, un très bon roman, qui se lit très vite, qui fait beaucoup rire (noir et jaune à loisir !) et qui décrit un monde dépourvu de choix, de libre arbitre. Un livre qui ne vaut peut-être pas 500.000 dollars (sic!) mais qui vaut bien les cinq euros (acheté d'occas) que j'ai déboursé pour me le procurer. Si « les minutes sont moins chères chez Orange que chez le psychothérapeute » (p. 53) c'est aussi parce que notre monde est fou et compte bien le rester. Mais « quand t'a trouvé ta voie, rien ne doit t'en détourner » (p. 45).
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Vous êtes roumain, vous avez gagné un million cinq cent mille dollars par des voies peu orthodoxes. Mais au lieu de croupir dans une cellule de prison, vous menez la dolce vita en Thailande. Jusqu'ici, c'est plutôt réussi; sauf que l'oisiveté vous démange et vous décidez d'écrire l'histoire de cette réussite, et en faire profiter les autres de vos “méthodes”.....mais,....pour ne pas trouver le fisc et autres énergumènes d'ordre public à vos trousses, il vous faut un pigeon qui signe le livre à votre place. Eh bien le pigeon ici c'est l'auteur présumé du livre, Bogdan Costin. Quand au vrai auteur, notre narrateur, c'est un publicitaire, qui raconte dans son livre ( le livre justement dont vous lisez à l'instant le billet ), comment profiter de la niaiserie des gens, pour s'en mettre plein les poches, surtout quand on a en main un outil aussi subtil que la publicité.....”le banal est ce qu'il y a de plus facile à exploiter et de plus profitable. Comme la bêtise, par exemple. La faim. La peur (et pourquoi pas la mort ?).....L'argent sort de là, pas des profondeurs d'intellos.”
Dans un langage un brin vulgaire ( c'est une traduction, donc difficile d'en juger le degré), d'un humour hilarant, une histoire en référence à une Roumanie sortie de cinquante ans de communisme, où les enfants ont grandi sans contes à la Disney, et où actuellement tous les Roumains sont obsédés par l'argent facile, gagné sans peine, un terreau humain idéal pour la floraison d'idées.

Un bon roman, facile à lire, drôle avec un fond tragique, qui nous fait réfléchir sur nous-mêmes, en tant que les proies faciles de ce monde fou de consommation.
Des réflexions d'un humour caustique sur l'homme et nos sociétés, qui mine de rien, sont vibrantes d'intelligence. Des plans mortels qui pourront inspirer plus d'un 😂! Un narrateur cynique, mégalo et obsédé sexuel , qui ne vous laissera pas indifférent ! le seul bémol, les passages d'ébats sexuelles un peu nombreux dans la deuxième partie du livre qui finissent par lasser, sinon un livre immoral à déguster sans modération !

Bogdan Costin est un jeune auteur roumain qui travaille dans une agence de publicité à Bucarest. C'est un auteur de spots télévisuels très connus et de pièces de théâtre. Un plan mortel est son premier roman, inspiré de son métier.
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"Il ne faut pas s'attendre à des profondeurs psychologiques et philosophiques époustouflantes. Ni à des personnages complexes sur lesquels on pourrait ergoter à longueur de volume pendant un siècle encore. Ni à du style. Ni à une structure narrative ou à d'autres exigences du meme tonneau."

Ce n'est pas moi qui parle, mais le propre narrateur de Un plan mortel, ravi d'avoir refilé le bébé - ce livre "sans qualités "précisément- au pigeon idéal pour en assumer la signature.

Le pigeon, c'est Bogdan Costin, "victime parfaite, facile à avoir pour une somme modeste" , dit encore notre narrateur sans scrupule, "un mou" , qui n'a "pas assez d'initiative pour se faire du fric et sortir de sa condition d'employé à vie"!

Le ton est donné : autodérision - le narrateur se moque de l'auteur!- , et chausse-trappes à tous les étages!

Ce joyeux pamphlet sur la "tentation de l'occident" qui guette les anciennes dictatures, brosse le portrait féroce et drôle d'une Roumanie contemporaine, durablement marquée par des décennies de dictature communiste et empoisonnée tout aussi durablement par la Securitate de Ceaucescu.

Gagner du fric, comme à l'ouest, vivre de pub, d'esbrouffe, de sexe et d'escroquerie : voilà le nouvel idéal de ceux qui veulent sortir du lot...et qui, surtout, veulent fuir à toutes jambes "ce pays de merde"comme l'appelle notre narrateur.

Pour cela il faut ruser, et miser sur les vieilles peurs imprescriptibles: la mort! Quel meilleur terrain pour faire des affaires?

Avec un pote ambulancier, le narrateur monte donc une parfaite petite machine à gagner des sous dont je vous laisse découvrir les rouages...

Un suicide, une overdose, un accident? Prevenu par son pote ambulancier, le narrateur, publicitaire de son état, accourt aussitôt sur les lieux. Un mort, une idée! Bingo! Faites tomber la monnaie!

Mais s'ils sont faciles et à peine illégaux, ces petits arrangements avec les morts ne sont, très vite, plus assez juteux pour notre publicitaire qui rêve d'un gros coup..

Un comédien raté, alcoolique et atteint d'une tumeur inopérable lui offre l'occasion idéale.. mais est-on toujours maître de ses pièges? Sait-on toujours ce qui pousse dans les cerveaux, tumeurs mises à part?

Vert, parfois tres cru ( très cul aussi) cynique, drôle, le livre de Bogdan Costin n' est pas seulement une satire de nos sociétés devorées par le culte de l'argent facile et par celui de l'apparence, affolées par les mirages de la pub et ceux du sexe libéré, minées par la superficialité des rapports humains. Il ne se contente pas non plus d'être un portrait au vitriol de son propre pays par un écrivain roumain amer et ironique.

Petit à petit, avec le personnage de Toma, le comédien malade, s'introduit subrepticement une dose d'humanité, d'amitié, de compassion et de tendresse qui donne toute sa profondeur et une improbable douceur à cette dragée au poivre!

Une jolie découverte, piquante et stimulante!

Merci à toi, Booky, une fois encore!
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Confession d'un amoral sirotant un cocktail sur une plage thaïlandaise. Ressortissant roumain, ancien publicitaire free-lance, ce nouveau riche a fait sa fortune en sponsorisant la mort. Dans un monde cynique et corrompu pourquoi ce dernier tabou résisterait à l'appel du pognon, du flouze, de la fraiche et de la thune.

Bref il se la coule douce au soleil, mais il a quand même envie de raconter son histoire, alors il appelle un ancien collègue, Bogdan Costin, un pubar sans trop de scrupule (pléonasme ?) qui accepte de servir de prête nom à ses mémoires.

C'est que pour en arriver là, ce qu'il a fait relève de l'escroquerie pure et simple, de l'abus de confiance et du conflit d'intérêt.

Et la morale dans tout cela ? Apparemment, à Bucarest, les années 2000 sont les années frics et si l'on veut se la couler douce le reste de sa vie, la morale il vaut mieux l'enterrer six pieds sous terre. Mais au fait qui est vraiment Bogdan Costin, un simple nom sur une couverture, rien de plus ?

C'est vrai que l'on dirait du Houellebecq, mais Bogdan Costin a la très bonne idée de citer lui-même ses inspirations pour annuler toutes velléités de comparaison, et le lecteur est vite embarqué dans une intrigue fluide et pourtant assez tordue pour le maintenir en haleine jusqu'aux révélations finales. « Un plan mortel » est bien sûr, en creux, la description sans fard de la Roumanie après la révolution.

Un pays qui peine à assumer son évolution vers une économie libérale. Ironique, inconvenant, mais pas vraiment nihiliste, Costin clôt son récit avec tendresse et empathie.

Un premier roman très prometteur.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il vaut mieux être autochtone pour décrire son pays de la sorte. Tout autre aurait la Securitate à ses trousses.

Après de trop nombreuses années de communisme, les Roumains découvrent l'économie de marché. Et ils n'y vont pas avec le dos de la cuiller. C'est las seule chose importante dans la vie et out doit y tendre. Si tu es une femme mais pas d'idées, il te reste ton cul. C'est aussi valable pour l'homme, mais cette voie n'a pas été explorée par l'auteur. Quant à savoir s'il vaut mieux soutirer de l'argent aux Roumains ou aux étrangers, la réponse est : aux plus naïfs.

Un roman mené tambour battant sans temps morts, avec beaucoup d'humour. Bien sûr, l'argent est roi, et celui qui croit qu'on s'enrichit en travaillant est un con, et les sentiments passent à la trappe, au contraire du cul. Même si j'ai parfois l'impression que le monde de la pub roumain n'est pas très différent de celui de l'Occident.

« Je suis superficiel comme tout publicitaire normalement constitué. Je suis passionné par tout ce qu'il y a de banal chez les gens, pas par ce qu'ils ont de profond. Parce que le banal est ce qu'il y a de plus facile à exploiter et de plus profitable. » p. 22

« de nos jours, donner des leçons de morale, c'est un peu comme expliquer à une communauté de cannibales de quelle salade il faut accompagner la chair humaine pour rester en bonne santé. » p. 96

« La flemme est mère de créativité. le père reste inconnu. » p. 112

Le plus surprenant est l'angle d'attaque du roman : comment se faire du fric avec la mort. Peu de gens y pensent et le sujet est un peu tabou : allons-y, profitons-en, sans trop travailler. « le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver. »

J'attends quand même un autre texte avant de me faire une idée sur l'auteur.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Le psychisme humain est la machine la plus diabolique et la plus merveilleuse qui soit. Son devoir est de résoudre tous tes problèmes, avec ses propres méthodes que tu ignores, de façon que tu puisses dormir tranquille la nuit. Il est parfaitement capable de convaincre un malpropre que c’est les autres qui le sont. Pareil pour un imbécile. Ainsi de suite.
(Je divague, j’ouvre une parenthèse : pense un peu à tous les dictateurs de la planète. Tu te demandes comment ils peuvent dormir la nuit alors qu’ils font souffrir des millions d’hommes sur la planète ? Ils dorment à poings fermés jusqu’à leur mort. Tu crois qu’Iliescu a des insomnies ? Tu parles ! Il est fermement convaincu qu’il n’a fait aucun mal dans sa vie, au contraire. Voilà le côté dégoûtant du psychisme humain. Il trouve une solution pour tous, sans exception : qu’ils aient sur la conscience génocides, viols en série, actes pédophiles, le mécanisme neuronal fonctionne consciencieusement en leur faveur. Pense un peu à tous les trafiquants qui se font des milliards avec les poisons qu’ils distribuent dans les supermarchés, que tu ingurgites avec tes enfants avant de faire tous ensemble un bon cancer. Tu crois qu’ils ne dorment pas bien la nuit ? Il y a comme ça des tas de types qui font des choses infiniment pires et dorment sur leurs deux oreilles pendant que leurs comptes se remplissent. Je ferme la parenthèse.)
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– Il faut accepter les règles du jeu. C’est-à-dire faire du fric, mais ne jamais oublier que ce n’est pas ton objectif essentiel. Sinon, tu te retrouves à la retraite sans comprendre pourquoi tu as pu mener cette putain de vie et qu’elle a bien pu être le sens de tout ça. Une fois entré dans la danse, tu as dansé comme les autres, mais sans savoir pourquoi. Tu as perdu ton but en route et il ne t’est resté que le souci d’un plus gros salaire. La retraite est la prise de conscience la plus brutale, mais elle arrive trop tard.
[…]
– Mais tu sais que le pire, c’est qu’en t’écoutant je me dis que c’est du pareil au même dans le monde du théâtre, des arts, dans les milieux littéraires ou intellectuels, pas seulement dans le privé. On a toujours peur de prendre un coup de couteau dans le dos. Et pourtant, on est pas dans des multinationales avec des salaires énormes, on ne s’y attendrait pas. Chez nous on se fait des crocs-en-jambe pour beaucoup moins, pour les trois sous versés par la mairie ou le ministère de la Culture.

(p. 181)
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Quoi de plus simple qu’un humain ! Quel gaspillage de temps et de budgets de recherche pour que des sciences comme la psychologie et autres tentent d’expliquer le fonctionnement exact de l’esprit humain ! C’est affolant de voir dans un bouquin de psychologie ou de sociologie ce que ça peut sembler complexe. J’en ai ouvert un une fois et ça m’a guéri. Ces millions de facteurs qui influencent la vie, la personnalité, le comportement humain, alors qu’il n’y a rien de plus facile que l’homme. Deux petites cordes toutes simples : le fric et la peur. J’ai jamais eu de mauvaise surprise avec.
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Tout à fait le genre de malades qui vous épuisent avec leurs exigences et profitent de leur maladie pour demander des choses plus absurdes les unes que les autres. Si tu es une femme, tu en connais au moins un : ton mari. Tous les hommes sont pareils, dès le rhume le plus banal, ils se comportent comme s’ils étaient sur leur lit de mort.
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J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi incompétent et elle a réussi à dissimuler ça en devenant directrice du Service Client. C’est une pratique généralisée dans toutes les boîtes et les multinationales qui se respectent. Les hauts responsables sont toujours très inférieurs à leurs subalternes quant aux compétences. Pour monter dans la hiérarchie, ce n’est pas ce qu’on sait faire qui compte, il faut juste avoir un ego grand comme la Chine et moins de scrupules que le Liechtenstein.
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