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Critique de BazaR


Après un nombre infini d'années d'atermoiements et d'oublis, je me décide à attaquer le cycle culte de la BD historique, j'ai nommé Les 7 Vies de l'Épervier.
Les premières cases m'ont inquiété: "la France d'Henri IV renait de ses ruines", "le peuple tente de subsister", "les nantis se reposent sur leurs lauriers héréditaires, laissant la multitude subir un accablant destin". Je sens que nous n'allons pas vers un récit grisâtre mais plutôt manichéennement dessiné en noir-hou-les-affreux-méchants-riches et blanc-hoo-les-pauvres-gentils-pauvres". Un peu bateau, me-dis-je.
Mais sans déchanter complètement, mon opinion a évolué vers le pole positif. Certes on voit naître très vite le "Masquerouge", ce robin des bois qui défend la veuve et l'opprimé et prend aux riches pour donner aux pauvres, et les personnages semblent fait d'un bloc, qui de pureté, qui de noirceur. Mais on ne calque pas la valeur morale sur la position sociale: certains nobles sont puants, d'autres magnanimes. L'héroïne Ariane de Troïl, encore jeune dans ce premier tome, est elle-même de noble ascendance mais son coeur semble pur. de même pour Masquerouge (ou Épervier) qui agit surtout à des fins de rédemption personnelle. Et la vie des personnages royaux évoquée en parallèle est aussi nuancée: Henri IV apparaît comme un tombeur amateur de "parties à plusieurs" (sa précédente maîtresse Gabrielle d'Estrées est morte depuis longtemps et il faut bien passer le temps), Marie de Médicis, la reine, est laide et grosse et jalouse (elle est dessinée comme elle sera peinte dix ans plus tard par Rubens); elle prend véritablement l'habit de la vraie méchante du livre. le dauphin, futur Louis XIII, est un gamin capricieux et ombrageux (était-il vraiment ainsi?)
La petite histoire s'insère remarquablement dans le fleuve de l'Histoire. Ces personnages seront certainement amenés à se croiser. Les palais - Saint-Germain en Laye, Fontainebleau -, les forêts, les costumes sont époustouflant de vérité. Et on se laisse vite bercer par cette bande dessinée, qu'importe le manichéisme après tout, il y a le plaisir des yeux, la culture, une bonne histoire...
Tudieu! Je vais continuer par le tome 2 de ce pas!

PS: pour ce qui veulent, on peut comparer cette BD avec les descriptions évoquées dans "La chevauchée du Flamand" de Jean Diwo
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