in des années 1980 dans une petite ville du sud du Middle West. Un garçon de 10 ans raconte son quotidien, entre les boutades « t'es moche », « tu pues », « t'es qu'un gros sac » récurrents de ses camarades de classe et son monde imaginaire peuplé de robots et de supers-héros. Il n'a pas d'amis, personne à qui se confier, il n'a d'autre choix que celui d'affronter seul cette période si délicate qu'est la pré-adolescence.
« La vie n'est pas juste » lui dit sa mère… c'est bien vrai tout cela !
Ses relations avec ses parents sont bonnes. En bon fils, il tente de répondre à ce qu'ils attendent de lui ; il accepte d'aller à l'Eglise, aux séjours organisés par les Jeunesses Optimistes (cousines des Scouts) et de s'occuper de son petit frère si « adorable au point d'en être écoeurant ». Et lui dans tout cela ? Pas grand-chose si ce n'est les comics, seule source de plaisir dans sa vie. Ses lectures l'aident à oublier toute cette morosité, il s'évade dans son monde imaginaire en compagnie de « Nova furtif », son héros. Nova furtif est un robot qu'il retrouve dans son magazine mensuel éponyme. Entre chaque parution, il le fait revivre dans ses rêves, le redessine et lui invente de nouvelles aventures fortement inspirées de ses échecs, de ses déceptions et de son incompréhension du monde qui l'entoure.
Les paysages d'un milieu rural nous accueillent dès les premières pages, toile de fond invariable de cette chronique sociale. La première scène que le lecteur découvre est celle d'une préparation de match de football où un groupe de garçons s'organise pour former les équipes… pas de chance pour notre héros malchanceux car lorsque vient son tour, les équipes sont au complet. Dommage, il ne lui reste plus qu'à tuer le temps en regardant le match. A côté de lui, les filles extrapolent et fantasment, le tout est de savoir qui est le plus beau garçon de l'école. Mais notre héros n'est pas concerné non, son corps potelé le prive de toutes ses chances, son esprit s'évade dans un monde imaginaire, il y retrouve son héros. le ton est donné, cette solitude et ce rejet vont l'accompagner durant les 288 pages de cet album… et j'imagine qu'au-delà de cette histoire de papier, le garçon a encore quelques années douloureuses à franchir.
Un récit intimiste fortement inspiré de l'enfance de l'auteur.
Joshua W. Cotter est né en 1977 « quelque part dans le fin fond du Missouri » précise l'éditeur. S'il dessine certainement depuis sa tendre enfance (à en croire le garçon de cet album), ce n'est qu'en 2000 qu'il parvient à publier ses strips.
Les Gratte-Ciel du Midwest (Skyscrapers from the Midwest) ont initialement été publiés en fanzines à partir de 2003. En 2004, AdHouse Books publie le premier des quatre volumes de la série, l'intégrale sera éditée en 2008 avant de débarquer en France en novembre 2011.
Un album spécial dans lequel on n'entre pas facilement. Il faudra attendre un long moment avant de disposer des clés de compréhension et encore, une fois la lecture terminée, je suis sûre d'avoir laissé filer certains éléments. Quant au titre de ce recueil, on en comprend le sens en cours de lecture mais là encore… j'hésite entre trois alternatives et toutes trois me semblent pertinentes.
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