Je pose sur nos fesses
sur nos ventres d’amour
des entrelacs d’offrandes
perles et fruits sucrés
fauvettes diamantines
et baies sauvages
je prépare la cérémonie
la venue de la parole
celle des reines que nous advenons
l’une et l’autres toutes
Je viens du temps des retables
du temps des gargouilles grimaçantes
des broussailles et des griffes goulues
qui caressent jusqu’au sang
je parle à la lune de
nos ventres gourmands
nous
mères et filles
génitrices d’oiseaux
aux grands yeux
d’autre nom sorcières
femmes.
Patricia Cottron-Daubigné. Rencontres du Bois Chevalier.