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Citations sur Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc d.. (10)

"D'ailleurs d'être en face de ce cadavre avait déjà ouvert la vanne à palabres. Ils se déchiraient en conjectures sur la personnalité de la jeune femme, sur les circonstances du meurtre, se demandaient ce qu'il fallait que la société fasse de cette nouvelle race de gamines qui s'accordent tous les risques avec le diable pourvu qu'on leur offre des bibelots, du cosmétiques et même du chou blanc, quelle génération!"
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Dèkoungbé, un des quartiers de Godomey, ville de la banlieue de Cotonou. De simple bourgade au début des années quatre-vingt, il était devenu, en l'espace d'une décennie, l'une des zones les plus populeuses et les plus tumultueuses, à mi-chemin entre village, brousse et foutoir. Foutoir, surtout lorsque arrivent les pluies, la saison dite des chiens.
D'ailleurs, avec l'orage d'il y a deux jours, la crue ne s'était pas fait prier pour s'installer. Les eaux débordaient de partout. Elles sinuaient dans les rues, croupissaient dans les maisons, faisaient gonfler les ordures en même temps qu'eles arrachaient aux latrines leurs sympathiques contenus.
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Cette histoire est tellement vraie que je l'ai totalement inventée et imaginée.
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Mais alors, comment partir d'ici ? Comment sortir de Cotonou ? Aucun homme de main sur qui compter en cette situation. Même le commissaire Tonoucon, à qui il glissait souvent quelques "ferme-gueule" pour obtenir des protections, ne pourrait pas lui apporter le moindre petit grain de sel. Il était tombé en disgrâce et s'ennuyait dans les profondeurs de l'anonymat, depuis qu'il avait été confondu dans une affaire de détournement de fonds publics. Et les manas manas ? Ce menu fretin d'agents, brigadiers ou autres gardiens de la paix ? Il ne comptait jamais d'amis parmi eux. Vaut mieux, dit-on, avoir affaire directement à Dieu qu'à ses saints.
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"Cette nouvelle génération de filles a quelque chose de véritablement spécial. Des amazones du cru. Jamais froid aux yeux. Capable d'utiliser le dévergondage comme on entre en religion. Rien à voir avec leurs aînées ou leurs mamans qui, mis à part deux ou trois fêlées, ne connaissaient que les contours de leurs cuisines ou l'intérieur de leurs trousses à bijoux."
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Il sortit de sa poche une liasse de billets et la leur tendit. Un silence accueillit sa proposition. Le vieil homme soupira. - Si tu gardais cet argent pour t'acheter un peu de jugeote, lança-t-il, je crois que tu mentirais moins et tu ne nous prendrais pas pour des demeurés. Regarde-toi. Tu es affreusement blessé, une de tes femmes a le groin ébréché et puis toi-même, tu as une arme. Si la vérité a du mal à sortir de ta bouche, je serai bien forcé de te l'arracher. Les jeunes du quartier sont avec moi. Ils ont une expérience dans le tabassage et le charcutage.
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Question : que pouvait-elle, rien qu'avec sa peau de pêche et ses longues jambes devant l'argent généreusement répandu sur les galons et les képis de la hiérarchie policière ? Que peut une grâce féminine contre des liasses de billets frais et craquants ?
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Elle se leva. Il lui fallait au plus vite rendre inutile la Sylvana, la mettre hors d'état de nuire, en lui attachant le poignet. La jungle n'est pas une affaire de midinettes, ni de sentimentalisme. Il faut savoir rendre griffe pour griffe, morsure pour morsure. Autrement, on risque d'y laisser plus que ses ovaires.
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- Faut pas t'inquiéter, vodun lissa, c'est une banque poilue.
- Comment ?
- C'est une caisse à sous où l'on met de l'argent sans rien en retirer.
- Tu veux parler de quoi ?
- Cette femme est une pute en or. Elle ne traite qu'avec de gros portefeuilles. Comme son amie qui habite là d'ailleurs.
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Lui mordre un sein équivaudrait à un détériorer un instrument de travail. Ce serait comme couper la jambe gauche de Maradona au temps de ses années de gloire.
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