J'ai lu ce roman d'une traite pendant un voyage en train de 4h30.
Les personnages sont beaux, naïfs, ce sont des gens ordinaires que l'auteur a réussi à rendre attachants, sauf le personnage de Léon qui est une brute comme on en trouve toujours aujourd'hui. La vie était dure dans les campagnes, violence envers les femmes, envers les enfants. J'ai aimé le personnage de Germaine, son apparence rustre, les calculs qu'elle fait pour diriger sa vie.
Le style convient bien aux personnages, on devine leurs états d'âme par une écriture sobre et efficace. Mais la poésie est présente aussi dans les description de paysages qui ne sont jamais gratuites. La musique a un rôle important jusqu'au dernier instant.
Finalement, je me suis baigné dans l'époque et j'ai cru reconnaître des aïeux.
Commenter  J’apprécie         40
Ce roman de fiction rondement mené, nous emmène en Normandie sous l'occupation.
Il nous plonge dans l'univers rural de Saint-Pair sur mer dans la Baie du Mont-Saint-Michel et relate le mode de vie de l'époque, à travers des anecdotes de la vie quotidienne. La vie rude et difficile des paysans fait peu de cas des enfants, des filles et même des femmes.
Au fil des pages, on découvre les espoirs, aspirations, déceptions, attentes de ces deux jeunes qui ont tout simplement le désir de vivre.
Le regard de Gerd, le soldat allemand, sur la France est bien décrit et l'idylle entre lui et Germaine paysanne rude en apparence, est captivante. le suspense nous tient jusqu'au dernier chapitre.
Commenter  J’apprécie         10
Un vrai roman certes classique, mais bien mené avec des personnages joliment dessinés, dans un contexte de guerre à la campagne bien planté, où l'ennemi n'est pas celui que l'on croit, le tout dans un décor normand rare en littérature. On se laisse porter par l'écriture agréable. Bref, ne pas hésiter !
Commenter  J’apprécie         10
La petite puce de mer sautait à n’en plus finir. Après chaque saut, elle retombait sur le sable sec puis glissait, impassible, jusqu'au bas de la pente. La tête baissée, protégée par ses longs cheveux noirs soudés par le sel des embruns, Germaine la regardait, perplexe, lutter indéfiniment.
Assise au fond d'un cratère creusé par l'explosion d'une bombe américaine quelques jours plus tôt, la jeune femme balançait son corps de droite à gauche dans un rythme lent et régulier. Elle ne voulait plus lutter comme cette puce, ni sortir du trou, mais s'y enfoncer profondément pour disparaître, se fondre dans le sable comme une praire à la marée descendante.
La sensation du sable sec et mouvant qui l'enrobait avec douceur calmait sa souffrance, un peu. Germaine était au fond du gouffre.