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EAN : 9782365740135
éditions Asgard (10/07/2013)
4.01/5   38 notes
Résumé :
Il y a cet immense bunker isolé où quatre hommes retenus captifs sont systématiquement avilis et torturés. Il y a la belle Aurore Boischel, dix-huit ans, jeune fille de bonne famille, qui gît sur son lit, morte. Assassinée. Il y a ce détective privé embauché par un inconnu pour filer un policier. Et il y a Bernard Longbey, le flic revenu de tout, qui sait que la petite bourgade de Bois-Joli est devenue une toile de mort et de folie où l'araignée attend sa proie.
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un roman sombre (noir, je crois qu'on peut vraiment le dire !), et vraiment oppressant. J'ai tardé à en écrire une critique, car il m'a vraiment laissé une drôle d'impression, et même maintenant je ne pense pas pouvoir mettre des mots sur mon ressenti. Je vais tout de même tenter de décortiquer un peu tout cela en abordant les deux points qui me semblent réellement en son coeur : l'ambiance et les personnages.
Ce n'est pas un polar dans le sens consensuel du terme, car même si meurtre et enquête sont là, ils ne sont pas centraux (selon mon ressenti je précise). C'est réellement l'histoire d'un/des homme(s) qui… pètent un voire plusieurs plombs, mais le terme n'étant pas très poétique, disons plutôt : qui perdent pied avec la réalité. J'ai aimé suivre cette évolution, même si je dois dire que j'ai parfois été mal à l'aise. L'ambiance est vraiment oppressante, et cela tient aussi grandement au travail du personnage principal : flic pour la Brigade de Protection des Mineurs. J'ai eu soudain une révélation : je n'avais jamais lu de polar où le personnage principal travaillait là-dedans, à chaque fois, ça avait été la Crim. Et on peut dire que ça fait son effet. Je n'aurais qu'un mot pour le décrire : sordide. Ah si, peut-être aussi : horrifiant.
La première partie du roman est plutôt lente au niveau du rythme, il n'y a pas vraiment d'action, mais c'est ce qui permet d'instaurer cette ambiance si particulière : ça stagne, comme une eau marécageuse, trouble et nauséabonde. Pour rester en ces termes : le personnage principal semble comme embourbé, dans ses pensées, ses cauchemars, ses peurs.
Dans la deuxième partie, le rythme s'accélère d'un coup et il n'est plus question de lâcher le livre avant la fin.
(spoiler)J'avais trouvé le coupable un peu avant la révélation (ça m'avait fait tilt, il manquait une seule petite pièce pour que le puzzle soit reconstitué). Mais ça ne m'a pas dérangé, parce qu'au final, le roman suit une ligne logique, qui fait un peu figure d'inéluctabilité, et les personnages sont tels qu'il ne pouvait en être autrement. L'identité de celui-ci renforce encore la cruauté ambiante, car finalement, personne n'est bon, ni gentil.(fin spoiler)
Ce qui est aussi assez étonnant dans ce roman, c'est que les femmes y sont toutes absentes (mortes ou parties), alors même qu'un personnage très central (Aurore) est finalement omniprésent. Même Virginie est souvent en arrière-plan. Des personnages absents donc, tout en étant très présents. Les hommes, eux, semblent tous habités par une certaine violence contenue (ou non, d'ailleurs). Je les ai trouvés assez fouillés, surtout pour un roman finalement assez court.
Bref, pour conclure, je dirais que c'est un roman qui ne laisse clairement pas indifférent et qui hante, tout autant que son personnage principal est hanté.

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ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR

Bois-Joli. Banlieue parisienne.
Un bunker devenu une salle de torture.

Aurore Boischel. 18 ans. Étudiante. Elle vient d'être retrouvée morte, sur son lit. Assassinée.
Bernard Longbey, flic au bout du bout (mais vraiment du bout) du rouleau, la découvre et récupère l'enquête.

Pourquoi un détective est embauché par un mystérieux commanditaire, pour filer Longbey ?
Longbey connaissait-il la victime ?
Que devient un flic quand il veut faire justice lui-même ?

Passer de l' AURORE à l' HORREUR.
Je vais être claire, si tu cherches le bonheur ici, Minou... Ben yen a pas !

Mon dieu que c'est sombre.
Mon dieu que c'est poisseux.

Je l'avais déjà mis pour "trouble passager" Autre livre, mais on retrouve le thème de la pédophilie et de l'inceste.
(ça doit travailler l'auteur visiblement)
Que du bonheur quoi.
Bienvenue dans un roman sombre et pessimiste.
Tout ce que j'aime. Héhé.

Un livre masculin. Ici les femmes sont soit mortes soit parties.
Ça ne réussit à aucun des personnages. Ils sont tous mal.
C'est oppressant. Glauque. Sordide. Addictif aussi.

LA FOLIE.
La palme revient à Bernard Longbey.
Flic abîmé par son boulot à la brigade des moeurs.
Il a pété les plombs. Il a perdu les pédales.
Tu suis ses pensées. du côté obscur.
La noirceur humaine 🖤, la colère, la rage, la violence et le gouffre.
Un passé sombre. Un avenir fou.
La Psychologie des personnages est super bien travaillée. TMTC : j'adore !!

1er livre de l'auteur.
Le style dans l'écriture est déjà là : Phrases courtes. Un mot parfois.
Style Pointu. Acéré. Incisif. Qui rythme ta lecture : Saccadée et angoissante.
J'accroche direct.
Le Suspense y est intense. Tu t'y perds parfois.
Difficile de démêler le vrai du faux et le réel de la folie (skyzo ?). Mais David C. Sait très bien où il t'emmène ... Alors profite de la "balade", Minou.

J'ai adoré et autant que cela m'a dérangée.
Un livre qui colle aux tripes, même une fois fini.
C'est bon signe !!

David Coulon, mon auteur outsider !
Un roman assez court mais puissant, noir et dérangeant.
Lu d'une traite, le tout dans un style aux petits oignons.
Un bon roman, noir à souhait.
Je recommande !!!

Par contre si tu es déjà en dep' ou trop borderline, choisis un autre bouquin, Minou .
C'est mieux. Sisi.

* A TANTÔT ~ BISOUS LES MINOUS *
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Dernière fenêtre sur l'aurore en est aussi une sur l'horreur, de fenêtre. le qualifier de roman noir tient de l'euphémisme, on part bien au-delà, dans du noir foncé mais en plus sombre encore.
En littérature comme en café, le noir super noir, j'accroche de moins en moins. La faute à des auteurs qui en font des caisses dans la surenchère, transformant une atmosphère sombre en délire qui ne ressemble à rien.
Pas le cas ici. C'est super noir mais bien fichu, l'auteur maîtrise sa créature. Après, faut aimer l'oppressant, le sordide, l'horrible, le macabre. Si je me lançais dans un inventaire à la Prénoir (c'est comme du Prévert mais en moins rigolo), je citerais jalousie, vengeance, traque, pédophiles, mafieux corses, étudiante égorgée, torture, folie… Un contexte du pire, où chaque personnage perd les pédales, soit une ambiance très Apocalypse Now dans l'esprit. L'aurore, l'aurore… Ben y a pas grand monde qui en verra la lumière ni les doigts de rose.
Dernière fenêtre sur l'aurore ne plaira pas à tout le monde, c'est rien de le dire. Je t'épargne les clichés “à ne pas mettre entre toutes les mains” et autre “âmes sensibles s'abstenir”, tu vois l'idée.


Le roman est court et tant mieux, il en ressort d'autant plus percutant. Pas besoin de tartiner 400 pages quand 250 suffisent. En plus, on peut assez vite deviner qui est le coupable (spoiler : il ne s'agit pas du colonel Moutarde avec le trombone à coulisse dans la chambre de bonne). Donc même si l'intérêt de l'histoire ne réside pas en premier lieu dans l'enquête et sa résolution, vaut mieux éviter de faire traîner pour ne pas perdre en punch ou en intérêt du lecteur. Coulon a pris le parti de ne pas noircir juste histoire de dire, il a eu raison.
Il y aurait beaucoup à dire sur les personnages. Mais à moins de révéler tout ou partie de leurs agissements, motivations, secrets honteux… et donc de raconter la moitié du bouquin, ça va être compliqué. Toujours est-il que Coulon a l'art de croquer des protagonistes dévorés de l'intérieur.
L'ensemble est servi par un style qu'on qualifierait de “coup de poing” si les livres avaient des petits bras musclés (et si on n'est pas trop regardant sur les formules clichés). Rapide, concis et haché, il colle à la frénésie qui imprègne cette histoire de fous. Seul point qui m'a gêné, les changements de points de vue qui sautent parfois de la troisième à la première personne pour parler d'un même personnage au sein d'un même chapitre. Ça passe pour impliquer le lecteur dans l'ambiance où personne ne sait où il en est, mais je ne suis pas fan du procédé. One POV to rule them all! (Dans un autre domaine, ça ferait un bon slogan pour Brazzers…)


Du bon, du beau (enfin, façon de parler…), du beau né, voilà un premier roman réussi. du noir qui pique avec puissance et finesse à la fois (celui-là, de slogan, je le vendrai à Maison du café). Comme dirait l'autre, "c'est du brutal".
Lien : https://unkapart.fr/derniere..
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Avec ce premier roman , David Coulon nous réserve un remuage de tripes garanti en noirceur pur jus .
Il nous embarque pour un voyage sans retour dans la folie des hommes , des hommes fous d'amour , prêts à tout, prêts à tuer pour que ce sentiment reste intact et ne soit jamais travesti.
Un amour à mort .

A l'origine il y a ce meurtre sordide d'une jeune étudiante de 18 ans , Aurore Boischel , égorgée. Deux flics sont sur le coup : Patrick Bellec , le beau gosse de service , coureur de jupons que sa femme a quitté a force d'être trompée et Bernard Longbey , trente cinq ans , mais qui en parait dix de plus , usé psychologiquement par son travail - il travaille à la brigade des mineurs où il reçoit chaque jour les témoignages les plus répugnants les uns que les autres de filles ou de garçons , ayant été abusés par un proche , le plus souvent par un parent . A l'aide de son petit dictaphone il les écoutent et les enregistrent , pour ne jamais oublier . Mais cette accumulation a fini par désarçonner le mental du flic dont les digues qui le protègent de la folie lâchent l'une après l'autre . Une rupture irrémédiable comme avec celle de sa femme Virginie , qui a quitté Longbey avec sa fille Sara pour rejoindre l'homme qu'elle aime . C'en est trop pour Bernard Longbey dont l'âme comme le coeur ont perdu définitivement leurs derniers repères , dernières bornes dépassées avant que l'enfer s'installe et laisse libre à son imagination destructrice .

On se dit que l'on a atteint le summum de l'horreur humaine mais avec David Coulon on en découvre toujours de nouvelles .
Avec « Dernière fenêtre sur l'aurore » on découvre la patte de l'auteur qui nous fait pénétrer à chaque roman dans des univers de noirceur insoupçonnés mais pourtant présents dans quelques cerveaux qu'une part d'humanité a déserté .
Un style extrêmement efficace . Des personnages à la personnalité complexe et torturée que l'on suit à la trace jusque dans leurs têtes . Comme ici ce flic ,Bernard Longbey , un type qui a lâché prise avec la réalité , une réalité qu'il ne supporte plus . Alors quitte à mener le mauvais combat , de la mauvaise manière il a décidé d'aller jusqu'au bout quelles que soient les conséquences .
Le lecteur n'est pas là pour juger , il est le témoin privilégié des actes de cet homme sur lequel le destin s'est acharné et qui s'est laissé dépasser par ses sentiments , là où un certain recul aurait du être nécessaire . Mais comment rester inactif face à tant d'injustice , face à tant d'innocentes victimes à la merci de leurs géniteurs , qui « bandaient pour leurs propres mômes »
Un roman captivant de la première à dernière ligne , un témoignage dur mais nécessaire par les temps qui courent .
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Aujourd'hui je vais vous parler du premier Hélios Noir que j'ai lu : Dernière Fenêtre sur l'Aurore, un thriller signé David Coulon.


Ce livre se découpe en deux parties précédées d'un prologue. Dans ce dernier, un individu nous parle d'un bunker qu'il a découvert et ce qu'il en a fait. Il aurait pu en faire un petit nid d'amour, mais cela ressemble plus à une salle de torture où quatre personnes sont enfermées et torturées. D'ailleurs, elles sont déjà deux à être passées de vie à trépas. En somme, le prologue est parfait pour signaler que nous ne pénétrons pas n'importe où mais dans un univers, qui s'annonce aussi noir que la collection dans laquelle ce livre est publié, si ce n'est davantage !


S'ensuit une première partie où nous allons suivre différents points de vue dont celui de Bernard, qui est le premier policier à être sur les lieux du meurtre. Avec lui, nous découvrons le corps d'une jeune fille dont la résolution du meurtre va s'avérer bien plus compliquée que prévu. D'ailleurs le fil des pensées de Bernard dévoile un individu complexe, qui n'a rien du simple policier. Son passé est nettement plus complexe, marqué au fer rouge par les drames de son existences, des affaires compliquées, qui ont conduit à le mener là où il est aujourd'hui. En parallèle à son point de vue, nous allons aussi découvrir celui de Poller, un détective privé embauché par un mystérieux commanditaire pour suivre quelqu'un afin de lui en rapporter les très nombreux secrets. Bien payé, il va très vite s'interroger sur le bien-fondé d'accepter une telle mission…


Et puis il y a aussi Bellec, le collègue de Bernard. Son point de vue s'intensifiera dans la seconde partie alors qu'il a repris les rennes de l'enquête. Comme les autres, nous suivrons le fil de ses pensées, ses interrogations sur cette sombre histoire qui glace sur bien des points. D'ailleurs le coupable ne va sans doute pas laisser de marbre à cause de ses motivations, qui ne sont pas du genre à laisser indifférentes. Il sonne très humain surtout dans ses faiblesses, dans sa manière de se perdre et de prendre des décisions terribles. Je suis divisée sur son sujet, je n'approuve pas mais en même temps, je peux comprendre certains choix ou du moins ce qui l'a poussé à en arriver là où il est. Par contre, je suis sure de ne pas l'aimer du tout.


Ce thriller se lit rapidement. Son intrigue n'est pas spécialement originale, mais elle est efficace dans son exécution. Si vous croisez sa route, n'hésitez pas à y jeter un oeil, ou deux !
Lien : http://encore-un-chapitre.bl..
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
PROLOGUE

Un bunker.
Enfoui dans le sol, sous des kilomètres de ronces. Je l'avais découvert il y a fort longtemps. Mais je ne m'en suis pas servi tout de suite.
En descendant dans ce bunker, on trouve un long couloir sombre. Si un rayon de lumière arrive à se frayer un chemin sous les ronces du dessus, on peut voir des tracés rougeâtres sur les murs humides. "666". "Satanis". "Lilith". Des inscriptions tachées de sang.
Une pièce, tout au fond. Avec de l'oxygène. De l'air presque pur. Une pièce. Vide.
Il suffira d'y passer quelques week-ends. Accrocher des clous suffisamment solides pour supporter le poids d'un homme. Pour supporter des mouvements, des tentatives de fuite.
Une idée.
Qui germe comme ça. Mais quand ça germe, c'est qu'il y a des racines. Le vide, peut-être.
Penser à ce qu'on pourrait y faire. Sauter sur l'occasion, ou presque, lorsque je rencontre la fille. Aurore.
Lorsque je perds ma femme.
Longer le long couloir sombre ne me fait plus peur pour les mêmes raisons. Ce ne sont plus les inscriptions satanistes qui ralentissent ma lente progression dans le boyau. Plutôt l'odeur, au loin. Des fragrances de merde et de mort. De la pisse, aussi. Un soupçon de sang. Une odeur aigre.
Je les ai attachés, tous les quatre. Les uns après les autres.
Tous menottés. Bracelets avec pointes. Ils sont habillés. Ils se font dessus en permanence. Ca doit coller. Ca doit irriter. Ca doit être moite. Eczémateux.
Je leur apporte à manger tous les soirs. De la bonne chair fraîche, comme ils aiment.
Comme ils aimaient plutôt. Dans une autre vie.
Je les torture aussi, un peu. Un cutter qui tranche un téton. Qui tranche une paupière. Ils n'ont que ce qu'ils méritent.
J'en ai tué deux.
Parfois, je me demande ce qui m'a pris.
Tu deviens fou, me disait-elle.
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C’est un lit pour faire l’amour.
Un lit à une place, certes, mais un lit sensuel, attirant. Un lit où deux corps ne penseraient qu’à se serrer,
s’étreindre, jouir à n’en plus finir. Un lit aux draps orangés, légèrement dentelés, dont la corolle s’évanouit à
terre. Près de la dentelle, un mince filet de sang. C’est un lit pour faire l’amour, mais c’est un cadavre qui y
sommeille. Une jeune fille. Dix-huit ans, d’après les calculs du flic. Et d’après sa carte d’identité, trouvée
dans son sac, qui confirme ce que la mathématique visuelle avait supposé.
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Deux policiers sont postés à l’entrée du studio, empêchant les autres étudiants de pénétrer dans la chambre.
Les empêchant de voir le cadavre. Bientôt, ils les interrogeront un à un. La nuit sera longue.
Le studio est minuscule. Douze mètres carrés tout au plus. Une kitchenette, un coin douche. Une étagère
avec des livres de philo. Un sac d’écolière, avec un porte-clefs Tigrou, gisant par terre. Une odeur suave,
sucrée. Une odeur faite pour l’amour. Les flashs ont cessé de crépiter. Les empreintes sont relevées partout :
téléphone, table de nuit, sac, cuisine, corps de la fille, bien sûr. Corps toujours chaud.
— Le Doc est arrivé ?
— Pas encore, répond Pat. Et puis, on n’a pas encore réveillé le procureur.
— Qui a appelé les flics ?
— Coup de fil anonyme. Pas de localisation
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— Qu’est-ce que tu fous là, Longbey ?
Rien d’agressif dans cette voix. Bernard a l’habitude qu’on lui pose la même question depuis des mois.
Qu’est-ce que tu fais ici, t’es pas de service. Il se retourne, détachant ses yeux des minces poignets de la fille.
Pat est face à lui. Patrick Bellec, jeune flic aussi ambitieux que beau gosse. La trentaine, brun, une force de la
nature. Tout le contraire de Bernard, en apparence tout du moins. Bernard a trente-cinq ans à peine, mais il
est décrépit. Sale. Vieux. Au bout du rouleau.
— J’ai entendu l’appel radio. J’étais à côté. Je suis venu.
— T’arrives toujours pas à dormir ?
— Comme tu vois…
— Tu la connais ?
Un temps d’arrêt. Réfléchir. Regarder les yeux de la fille. Des yeux trop bleus.
— Non, jamais vue. Tu sais qui c’est ?
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Deux policiers sont postés à l’entrée du studio, empêchant les autres étudiants de pénétrer dans la chambre.
Les empêchant de voir le cadavre. Bientôt, ils les interrogeront un à un. La nuit sera longue.
Le studio est minuscule. Douze mètres carrés tout au plus. Une kitchenette, un coin douche. Une étagère
avec des livres de philo. Un sac d’écolière, avec un porte-clefs Tigrou, gisant par terre. Une odeur suave,
sucrée. Une odeur faite pour l’amour. Les flashs ont cessé de crépiter. Les empreintes sont relevées partout :
téléphone, table de nuit, sac, cuisine, corps de la fille, bien sûr. Corps toujours chaud.
— Le Doc est arrivé ?
— Pas encore, répond Pat. Et puis, on n’a pas encore réveillé le procureur.
— Qui a appelé les flics ?
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